25/03/2017
Printemps
C'est le matin
Un coq lointain
Cocoricote
Une petite faim
Met dans ma main
Une biscotte
La boule soleil
De sang vermeil
Troue l'horizon
Quelques abeilles
Sonnent le réveil
Dans leur maison
Près de la route
Des vaches broutent
L'herbe mouillée
Elles écoutent
Le bruit des gouttes
De la rosée
Combien de temps
Dure cet instant
Miraculeux
Ce temps si lent
Que même le vent
Est silencieux
Souffle coupé
Par la beauté
d'un tel moment
en oublier
De respirer
C'est le printemps
D.L 25 03 2017.
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29/12/2016
Solex 1970
Une aurore de janvier parfaitement serein
Avec des stalactites pendouillant des bacchantes
Après une courte nuit encore empli de vin
J'allais vers mon destin d'une allure innocente
J'esgourdais la musique aigrelette du moteur
Tandis que dans les gants mes doigts s'engourdissaient
J'imaginais ma peau des myriades de couleurs
Allant du vermillon au pourpre et au violet
Et j'allais tête haute sur mon fier destrier
Quelques larmes discrètes verglassaient sur mes joues
Je partais au boulot pour trop d'heures alignées
La capuche du Kway me cisaillait le cou
Dire que j'avais froid refléterait bien peu
la pétrification de tout mon organisme
Mais le temps a passé et j'ai été chanceux
c'est pourquoi j'utilise ce mignon euphémisme
Quelques centaines de mètres passèrent incognito
Avant que me surprenne l'absence de voitures
Quand je sentais la moelle congeler dans mes os
L'esprit encore ailleurs et rêvant d'aventures
C'était bien le moment que ma montre indiquait
A longueur de semaines comme une fatalité
Debout six plombes du mat et à sept je les mets
A partir du lundi pour tous les jours ouvrés
Quelque chose de bancal vivait dans ce silence
Telle une hésitation qui me ralentissait
Je devais me secouer quitter la somnolence
Que l'alcool et le froid encore entretenaient
C'est après quelques bornes d'intenses réflexion
Le cerveau transformé sans doute en gelée blanche
Qu'il m'apparut soudain qu'il fallait être con
Pour pas se souvenir que l'on était dimanche...
D.Laudrin 29 12 16
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21/11/2016
Guy
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Pour Guy
Chaque jour je pense à l'ami qui s'en va
Aux cinquante ans d'histoire qui ont foutu le camp
De son cerveau détruit où je n'existe pas
depuis que sans choisir il est mort et vivant
Chaque jour me revient encore son chant éteint
Ses mots comme des nuages pour embellir le ciel
Et de l'alcool des nuits reculant les matins
Des accords de guitare aux notes essentielles
Chaque jour ma tristesse qui se peuple d'images
Cinquante ans d'amitié qui sont soudain trop courts
Tes souvenirs enfuis ne sont que des mirages
Ta mémoire est partie en voyage sans retour
Chaque jour je te vois partout où j'ai vécu
Partageant la folie le vin et la pitance
La pauvreté souvent nos mélodies dessus
Avec les rires les larmes et la désespérance
Chaque jour je te vois qui fais rire mes enfants
Tonitruant poète fantasque et fantastique
Je pleure pour moi-même cet avenir néant
Vidé de tous tes mots comme de tes musiques
Chaque jour je traverse l'amertume à la rame
Les pagaies ralenties par le poison du temps
L'automne dans mes os et la peine en mon âme
Et la mélancolie me chantant des printemps
Des printemps au passé des étés dépassés
Une vie toute entière dans la mélancolie
Dans le triste présent de l'automne arrivé
De l'hiver qui viendra toujours sans toi ami.
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18/06/2015
Taliga
Il y a quelque chose en moi qui refuse l'évidence. Je m'attends à la voir là où elle était depuis tant d'années. On était comme un vieux couple, on se comprenait d'un geste, d'un regard, d'un mouvement. Je la surprenais parfois quand j'étais assis devant l'ordinateur, elle me regardait de ces regards bavards dont elle était capable. Alors dès que je me tournais vers elle, elle se levait et elle venait chercher une caresse, un mot doux. Elle partageait ma solitude comme, certainement je partageais la sienne. Elle avait pendant nos promenades des élans d'affection, elle m'attrapait la main, elle venait en galopant et avec une grimace, comme un sourire. On avait tant d'habitudes ensemble, elle savait que si je prenait mon chapeau, on allait se balader. Si je prenais la liste des courses on allait en voiture, elle adorait ça. Elle aimait rassembler sa meute, les promenades en famille, elle voulait ramener les traînards dans le groupe... Depuis qu'on habite à Limerzel, onze ans, elle a accompagné Lény à l'école, à pattes ou en voiture, camion... Les enfants comprenait instantanément qu'elle était gentille, elle avait cette bonté dans le regard. Bref, c'était Taliga, notre grosse louloute et j'ai bien du mal à ne pas chialer en écrivant ça.
Écrire, ne serait-ce que ces quelques lignes et se souvenir du bonheur, laisser passer le temps...
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