29/12/2016
Solex 1970
Une aurore de janvier parfaitement serein
Avec des stalactites pendouillant des bacchantes
Après une courte nuit encore empli de vin
J'allais vers mon destin d'une allure innocente
J'esgourdais la musique aigrelette du moteur
Tandis que dans les gants mes doigts s'engourdissaient
J'imaginais ma peau des myriades de couleurs
Allant du vermillon au pourpre et au violet
Et j'allais tête haute sur mon fier destrier
Quelques larmes discrètes verglassaient sur mes joues
Je partais au boulot pour trop d'heures alignées
La capuche du Kway me cisaillait le cou
Dire que j'avais froid refléterait bien peu
la pétrification de tout mon organisme
Mais le temps a passé et j'ai été chanceux
c'est pourquoi j'utilise ce mignon euphémisme
Quelques centaines de mètres passèrent incognito
Avant que me surprenne l'absence de voitures
Quand je sentais la moelle congeler dans mes os
L'esprit encore ailleurs et rêvant d'aventures
C'était bien le moment que ma montre indiquait
A longueur de semaines comme une fatalité
Debout six plombes du mat et à sept je les mets
A partir du lundi pour tous les jours ouvrés
Quelque chose de bancal vivait dans ce silence
Telle une hésitation qui me ralentissait
Je devais me secouer quitter la somnolence
Que l'alcool et le froid encore entretenaient
C'est après quelques bornes d'intenses réflexion
Le cerveau transformé sans doute en gelée blanche
Qu'il m'apparut soudain qu'il fallait être con
Pour pas se souvenir que l'on était dimanche...
D.Laudrin 29 12 16
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