23/02/2025
La rue des néfliers
Comme pour dissiper l'insolence du brouillard
Il me souvient parfois de jours ensoleillés
De maman qui portait le vélo de Nanard
Ce petit vélo rouge qu'il nous avait prêté
En quelques kilomètres on changeait d’horizon
On laissait là des ruines et des vagues terrains
Le chat dans le jardin devant notre maison
La rue de Romainville et puis la rue Baudin
On avalait bientôt un peu de Rochebrune
Ensuite d'un bout à l'autre la rue de l'ermitage
A droite dans Paul Signac d'hésitations aucune
En écrivant ceci je retrouve cet âge
Le soleil habillait d'ambre rose la clarté
L'endroit était désert ni maisons ni voitures
Seuls sur les trottoirs poussaient les néfliers
Des arbres en espalier s'appuyaient sur les murs
Et de chaque côté vergers et potagers
Coloraient de leurs fleurs cette campagne jolie
Je pédalais sans réfléchir émerveillé
Je faisais du vélo Libre j'avais appris
Très loin maman riait et elle applaudissait
Moi je riais aussi essayant d'aller droit
J'étais heureux et fier soudain je grandissais
Ce petit vélo rouge faisait de moi le roi
Le monde a tant changé en bien en mal en doute
La rue des néfliers a bien changé aussi
Bâtie défigurée tranchée par l'autoroute
Moi j'ai quitté Montreuil je suis venu ici
J'y ai vécu ma vie devrais-je dire plusieurs
J'y ai vécu d'amour de bonheur de folie
J'y ai connu le pire en souffrance et douleur
Et je ne suis pas mort alors je vieillis
Je suis toujours ce môme sur ce petit vélo
Pédalant riant dans la rue des néfliers
D. Laudrin 23 02 2025 Pluherlin.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie, Texte | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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