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24/12/2024

Les plus beaux des voyages...

Les beaux des voyages sont ceux qu'on ne fait pas

Les plus beaux paysages sont ceux qu'on ne voit pas

Les plus belles histoires sont celles qu'on ne vit pas

Les plus grandes amours finissent dans les larmes

 

Le vent du nord glacial vient me givrer les yeux

il me fait mal aux mains mal aux pieds mal à l'âme

Le vent d'ouest chargé d'eau m'empêche de respirer

grêle et pluie me balafrent et me bouchent le nez

Le vent du sud salé vient cramer mes gerçures

Remuer son couteau aux creux de mes blessures

De l'est le vent vient dans l'aube me glacer

Avec un soleil blanc et froid comme une onglée

Les couleurs sont happées et passées à l'estompe

rien ne peut plus briller que la grisaille corrompe

Et l'absence de vent amène le brouillard

Et pourquoi pas l'orage derrière le ciel blafard

 

Ici l'hiver est gras et il colle aux godasses

Ici l'hiver est long doux vraiment dégueulasse

Ici l'hiver est gris ses longueurs me lassent

Avec ses chemins noirs où la merde s'amasse

 

Alors je voyage ailleurs dans un autre ailleurs

Dans un autre paysage avec d'autres histoires

J'imagine et je rêve et puis je me souviens

Le fou rire me secoue mais il est au passé

Je pleurerais peut-être s'il me restait des larmes.

 

D.L 24 12 2024

 

Écrit par BONTEMPS dans Humeur, Humour, Poésie, Texte | Lien permanent |  Facebook |

25/08/2024

Françoise

Je ne m'attendais pas à avoir cette réaction, ce bouleversement, cette émotion intense en apprenant la mort de Françoise. D'abord je ne m'attendais pas à ça, je garde encore le souvenir de Françoise avec son sourire malicieux, la cigarette aux lèvres, cette saloperie de cigarette, quand ce n'était pas un cigarillo... C'est Michèle qui m'a présenté Françoise. En quelle année ? Je n'ai pas de souvenirs précis, 71 ? C'était à Muzillac, on avait bu un pot ensemble, le premier, peut-être au « Récif » peut-être à la taverne de Pénesclus ? On avait ri, raconté des conneries, sympathisé. Elle était presque gamine, excitée, pleine de projets.

 

Françoise était dans le secret, la seule à savoir ce qui existait entre Michèle et moi. J'ai aussi le souvenir d'une rencontre, je crois que c'était en novembre 73, Il me semble que j'avais assisté à quelque chose, mais quoi ? Françoise devait faire parti d'un truc de curetons, de nones, je ne sais quoi, il y avait peut-être une fête ? Enfin je me suis trouvé assis au troquet en face d'elle, c'était la fin de l'après-midi, elle m'a dit qu'elle écrivait des poèmes, que Michèle lui avait dit que j'étais un poète et elle a commencé à me réciter ses trucs... J'étais vraiment dans un monde très différent du sien, elle était encore ado avec ses questions, ses problèmes et ses poèmes étaient longs, embrouillés et je n'arrivais pas à les écouter avec attention. J'ai fait semblant aussi longtemps que j'ai pu, je lui ai dit ensuite que j'avais eu un peu de mal à suivre mais que c'était bien. On a parlé de Michèle et des projets de Françoise de s'inscrire aux beaux-arts de Rennes après le bac.

 

En soixante-treize on s'est revu très peu, le temps quand même de boire un coup avec Michèle, à la taverne de Pénesclus. Et puis en soixante-quatorze, invité par Michèle, j'ai débarqué avec mon baluchon, mes disques, mes fringues, ma guitare et ma folie à la Monniais à Cessons-Sévigné, dans cette partie de ferme froide que Michèle et Françoise se partageaient. Françoise a été témoin des débuts de cette histoire -pas des vrais débuts mais des retrouvailles définitives- cette histoire d'Amour... Évidemment on s'est revu souvent à Muzillac, à Vannes et à Sulniac quand elle a acheté sa maison. Puis on a habité à Colpo et puis, c'est la vie !

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10/08/2024

Mélancolie 2

Une musique lente de cordes alanguies

Les algues caressées par la mer à l'étal

Une lune flemmarde pour éclairer la nuit

d'une triste lueur blanche bleuâtre et pâle

 

C'est comme un soir d'hiver sur une plage perdue

Loin sur l'eau l'éclat blanc d'une bouée cardinale

L'horizon dégagé tel une ligne nue

Entre le noir liquide et le clair sidéral

 

Immobile sur le sable le regard égaré

Contempler dans le ciel le coton d'un nuage

En restant là inerte comme mort allongé

Laisser cette mélodie nous offrir le voyage

 

Promeneur dans le vide d'une rue en abandon

Dimanche après-midi dans une ville déserte

Cette musique ignorée par toutes les partitions

Qui aime son existence solitaire et secrète

 

Ici là-bas ailleurs dehors comme dedans

Sans soucis du soleil du vent ou de la pluie

Mélancolie

 

10 08 2024

 

Écrit par BONTEMPS dans Poésie, Texte | Lien permanent |  Facebook |

01/08/2024

Mélancolie

Brusquement comme sorti du monde

Regard creux pensées vagabondes

Dans ce quelque part indicible

où je voudrais rester longtemps

Dans cet espace inaccessible

Sans être mort ni vivant

 

D'un oiseau le vol bleu fugace

Qui passe sans laisser de traces

Que cette douceur infinie

Qui fait mal tant elle est profonde

Cette douleur et cet oubli

L'éternité d'une seconde

 

Alors je me secoue et puis

Mélancolie mélancolie

Ai-je la force de quitter

La triste joie de ces instants

Ce vide plein de liberté

Sans être mort ni vivant...

 

D.L.B 01 08 2024

 

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16/07/2024

Vendôme...

 

Vendôme

 

Je me souviens des nuits passées sur les routes, entre deux points précis, entre « chez nous » et « chez eux », l'appel lent du matin, le jour qui vient sur les montagnes, dans les bois, les forêts, entre les étangs des Dombes ou les vignobles du Beaujolais, les vignobles du pays nantais, au retour. Les animaux furtifs qui traversent, renards, chevreuils, lièvres, sangliers... La radio en sourdine quand il y avait une radio... Mon amour à côté de moi, ma chienne à ses pieds, les enfants à l'arrière qui dorment ou non...

 

Je me souviens des villes, des villages traversés, déserts. Je me disais : il y a des gens qui dorment là, dans ces maisons, des gens qui entendent chaque jour et chaque nuit les voitures les motos les camions, le vacarme incessant. Parfois une lueur, une fenêtre éclairée. Je me suis demandé souvent comment on pouvait vivre là. C'était bien avant que les périphériques, les itinéraires poids lourds et les ronds-points existent. La route traversait Cholet, Poitiers, Chauvigny, Saint Calais, Vendôme, Saint Pourçain, Paizay-le sec, Montluçon et tant d'autres tant de départements, de régions, d'invisibles paysages.

Vivre ici ou là dans ces villages qui me semblaient perdus au milieu de nulle part, au milieu de la nuit, éclairés uniquement par la lumière jaune des phares.

 

Naître ce n'est pas choisir, alors pourquoi pas dans cette campagne, dans ce village, dans cette maison au bord de cette route. Puis aller à l'école, marcher jusqu'au feu tricolore, attendre qu'il soit rouge, le passage pour piétons pour traverser, rejoindre, un peu à l'écart près de la mairie, la cour de la petite école, les copines et les copains, la maîtresse ou le maître, être sage ou pas... Plus tard aller en car au collège au chef-lieu puis au lycée à la ville, en pension peut-être. Passer des examens, choisir ou pas une orientation, un métier ou des études. Rencontrer celle ou celui que sera l'amour, le vrai, le fort, l'éternel, la famille, qui durera ce qu'il durera... Rester ou partir, l'usine, le bureau, la ferme, les vaches, les moutons, les chèvres, les céréales, les terres, les emprunts... La vie, pareille partout, riche ou pauvre et le jour qui vient enfin. L'arrêt dans un village comme un autre dont on ne se souviendra pas du nom, pour faire une pause pipi, faire sortir les enfants, faire courir la chienne, Aller dans ce bistrot déjà ouvert, boire un café et manger un croissant avant de continuer jusqu'au but...

Ne plus penser jusqu'au retour, à tous ces villages, toutes ces villes, toutes ces vies...

D.L.B 16 juillet 2024

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