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13/03/2009

Démocratie (encore!)

Il y a une différence entre l’histoire de la démocratie et ce qu’elle est aujourd’hui dans les pays « riches. » Là ou il y avait une cible physiquement connue au temps d’un capitalisme de travail et de développement (le patron), il n’y en a plus. C’est une vieille histoire et la victoire du mépris des salariés de base, le passage de témoin s’est fait dans la douceur (ou la douleur, ça ne change rien). La cible a disparu, les responsabilités sont diluées, les luttes sociales deviennent difficiles contre un nouveau capitalisme « financier » mondial qui semble intouchable. Les écarts de revenus, de qualité de vie (logement, santé, hygiène alimentaire, etc.) Sont même devenus inimaginables ! La cible politique se défend en affirmant ne pas avoir les moyens d’intervenir ! (A l’exemple en ce moment du gouvernement français face aux licenciements chez total, chez Continental, et j’en passe) L’OMC est le maître du monde !

 

Donc, les plus pauvres et les plus jeunes à qui on prédit un avenir désastreux dont ils ont déjà quotidiennement un aperçu, dépolitisés depuis la disparition des grands partis populaires (détruits par le libéralisme et l’égoïsme consumériste), utilisent la violence contre des cibles symboliques et, hélas, souvent mal choisies ! (Services publics)

De plus, ils sont stigmatisés, jeunes et vieux, le même mépris dégueulasse pour les assistés, les allocataires, les RMIstes, les précaires, les RSaïstes qui vivent sur le dos des travailleurs : ceux qui se lèvent tôt et qui peuvent « travailler plus pour gagner plus ! Alors ils sont fliqués maintenant, surveillés par des agents d’un pôle emploi qui n’ont pas les moyens de leur venir en aide mais qui ont ceux de les enfoncer encore plus !

 

Ce n’est pas de la provocation ça ? Mais ils ont raison les rebelles ! Le libéralisme, le consumérisme, l’actionnariat sont les ennemis. La démocratie se limite à un bulletin de vote dans un monde où les partis de gouvernement sont inféodés au système libéral qu’ils appellent la « loi du marché » comme si cela en minimisait la nuisance. Si le votant confirme par son acte sa participation à la société, son intérêt n’est pas celui de la collectivité sauf à travers le prisme de son intérêt personnel, de ses envies, de ses rêves. Dans la société libérale, le rêve est en vente dans les magasins…

 

La violence de ce système implique une réponse violente ! Le libéralisme est une provocation ! Les associations assurent, à la place du gouvernement qui s’en réjouit, l’accueil et le secours des laissés pour compte de toute sorte. A leur manière et par ce que leur travail a d’urgence et d’importance incontournable, primordiale et vitale, elles participent aussi à ce système puisqu’elles n’obligent en rien les responsables politiques à modifier leurs comportements. Les élus ne luttent pas contre la pauvreté ou contre la misère, ils sont sourds au cri des pauvres, sauf pour se faire élire, ils sont même, de fait, les garants de ce système, de la pérennité de ce système qui fabrique continuellement de l’exclusion. Le pauvre en arrive au point de non retour. Il n’a plus besoin d’une reconnaissance « polie » de sa dignité « humaine », de son existence individuelle et collective, de son poids, il a les moyens de s’affirmer, il sait la réponse ! Il est dans l’urgence, dans une permanence de l’urgence et les réponses verbeuses des détenteurs de pouvoir (il y a toujours une hiérarchie dans la relation avec les pouvoirs, même associatif) ne répondent jamais suffisamment à l’urgence. Ce qui se traduit par un espoir déçu, un retour à l’échec, une nouvelle preuve d’exclusion, une nouvelle preuve de la violence de la société. La démocratie participative est, en l’occurrence bien trop lourde, elle remue plein de bonnes idées, elle montre plein de voies vers des possibles, elle fait miroiter… Des alouettes ?

 

Pour que la démocratie participative soit efficace, il faudrait qu’elle soit étendue à tous les étages de la vie politique et sociale, qu’elle devienne la règle. Que chaque décision, y compris dans les entreprises, soit discutée et approuvée par la majorité. Que chaque idée pour améliorer le quotidien de tous soit discutée et approuvée par la majorité. Qu’un homme (ou une femme) seul ou avec un petit groupe n’ait aucune possibilité de prendre des décisions engageants la vie de toute la communauté sous prétexte qu’il (ou elle) a été élu ! Que ce soit au niveau local ou au niveau national ! Alors la démocratie participative aura fait ses preuves. Mais pour ça il faut faire la révolution ! Les jeunes qui se laissent aller à la violence, ceux qui se laissent si facilement manipuler par le pouvoir discret et nauséabond du libéralisme dans ce qu’il a de plus dégueulasse : La publicité, veulent-ils faire la révolution ? J’en doute, leurs envies sont limitées comme leur horizon, aux panneaux publicitaires de l’abribus et aux rayons « riches » des supermarchés et à tout ce qui a une valeur sur le marché parallèle d’après pillage. Le libéralisme fait école !

Les médias préfèrent se pencher sur ceux, ultra minoritaires, qui se laissent manipuler par le fanatisme religieux, islamiste, bien sur. Ce n’est pas un peu raciste cette courte vue ? Encore une histoire de cible pour les cons qui ne savent pas choisir et qui regardent trop la télévision…

 

La démocratie participative ne touche pas, ou si peu, les jeunes dégoûtés par ce qu’ils voient et par ce qu’ils vivent. Et puis le dealer du coin gagne dix fois le SMIC sans rien foutre ! Pourtant, leur violence dénonce le système, et pour « le coup » elle est participative ! Elle interpelle l’État ! Elle bouscule les symboles les plus visibles de l’ordre établi, cet ordre qui n’est jamais celui des pauvres ! La démocratie participative, dans l’état actuel des choses peut avoir un effet bénéfique. Elle peut, par le biais de grandes réunions ouvertes aux exclus, et par la confrontation avec les autres, les élus surtout, générer une prise de conscience de la force que les exclus représentent. Cet effet bénéfique doit être multiplié par les grandes associations, ce qui est positif dans une région doit être répercuté dans les autres, ce qui est bon au sud doit l’être au nord, ce qui se fait au niveau régional doit être élargit à tous les autres niveaux de la vie politique. Encore faut-il en avoir la volonté ! Et je n’ai pas l’impression que ce soit le cas. Il est sans doute délicat pour une association, pour un syndicat de prendre le risque d’être débordé par sa base… C’est même ridicule ! C’était bien, les LIP en 73 ! De là a imaginer un confort, une complicité implicite avec le système qui les fait vivre

S’il faut casser, cassons ! La démocratie participative ne casse rien !

 

La démocratie participative aujourd’hui, c’est un cautère sur une jambe de bois et en même temps, c’est mettre la charrue avant les bœufs ! Elle ne peut être utile que dans le cadre d’un changement radical (pas seulement un changement de regard), elle ne peut faire ses preuves qu’à la condition de changer de système, de changer de constitution de changer la manière dont sont gérées les ressources de la planète toute entière.

L’exemple guadeloupéen fait la démonstration que la balance « démocratique » entre minorité et majorité est sensible et que le bulletin de vote n’exprime pas grand-chose. La rue, la solidarité qui nait dans la rue et qui permet à une population de tenir pendant 44 jours contre le pouvoir politique et économique néocolonial dans notre belle société française montre où doit se situer la démocratie participative. Le MEDEF reste à sa place, au moins, on sait où est la cible ! Combien de temps encore, au rythme effréné où avance la paupérisation et l’enrichissement, en parallèle des plus nantis, combien de temps avant qu’il y ait une prise de conscience collective de l’injustice qui règne sur le monde ? Si la démocratie participative permet d’accélérer ce processus de conscientisation, au moins pour ça elle sera efficace.

Si elle ne sert qu’à associer les pauvres, précaires et compagnie, aux prises de décision qui ont pour objet d’améliorer la qualité de vie dans un système qui, de toute manière continuera à créer de l’exclusion d’un coté et des profits monstrueux de l’autre, de l’injustice sociale, c’est du temps perdu, et, pire que ça, de l’argumentation politique mensongère et manipulatrice apte à faire prendre aux plus fragiles des vessies pour des lanternes !

 

Dans tout crime il convient de chercher le mobile…

26/02/2009

Cheveux longs

Quand j’avais une dizaine d’années et que des « grands », des adultes me demandaient ce que je voulais faire plus tard, il y a eu une époque assez courte, pendant laquelle je répondais : Coiffeur ! Bon, d’accord, il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens… Avec un tantinet de recul, je me demande quand même ce que je trouvais attirant dans ce métier. D’autant plus que je ne me souviens pas d’y avoir été, chez le coiffeur, de gaité de cœur. Il fallait que l’on me pousse ou que l’on me tire, que l’on me menace et peut-être même qu’exceptionnellement, je n’ai pas échappé à la torgnole paternelle.

Assurément, le coiffeur avait un pouvoir fantastique : il me coupait les cheveux ! Il faisait d’ailleurs à peu près ce qu’il voulait, ne me demandant que pour la forme mes goûts en matière de coupe pour finalement ne pas en tenir compte, comme Sarkozy avec les revendications populaires.

 

A Nantes en Bretagne et en 1975, j’ai pris la décision de raccourcir ma crinière. J’avais les cheveux très longs, la barbe idem. Donc j’ai été dans le salon de coiffure le plus proche de chez moi et j’ai demandé au patron un shampooing et une coupe ordinaire, qu’il ne m’enlève que quelques centimètres et qu’il désépaississe. Rien qu’à voir la tronche du garçon coiffeur quand je suis entré dans la boutique, j’ai pensé que je n’avais pas fais le bon choix. Mais étant d’un naturel têtu et poli, j’ai considéré être trop engagé pour faire marche arrière. D’autre part, j’avais une chance sur deux de passer avec le garçon, un jeune, et non pas avec le patron… Bref, raté.

Le patron me lave les tifs, il me demande à quel longueur il doit couper et même si j’ai un exemple à lui donner, un chevelu célèbre ? Je ne sais plus si j’ai parlé de Julien Clerc ou de Maxime Le forestier, d’un autre… De toute façon il ne connaissait pas ! Il a attaqué la coupe, ciseaux crantés, ciseaux normaux, vas y que j’te ! J’ai conservé mon calme, le mal a été rapidement fait : cheveux courts ! Le garçon faisait la gueule en rasant la tonsure d’un pépère…

Au moment de payer, le patron me réclame la somme exorbitante correspondant à une coupe au rasoir. Derrière la caisse il y avait les tarifs… J’ai sorti de ma poche le prix d’une coupe ordinaire, j’ai claqué les pièces sur la caisse et je suis parti. Enervé, je n’ai même pas payé le shampooing ! Le garçon souriait sur son rasoir, il trouvait subitement que la vie n’était pas si triste que ça…

Heureusement qu’il y a eu ensuite un changement de génération et que les vieux débiles ont pris leurs retraites !

 

Au début des années soixante, il convenait d’avoir le tif court, éventuellement gominé, propre et sans poux. Avec la montée en flèche des Yé-yés et des rockers, les cheveux se sont allongés un peu, crantés grâce au « Pento », la banane était en vogue, une vogue rebelle et gnangnan contre les préjugés imbéciles des « vieux » qui regardaient les longs cheveux des femmes avec bienveillance et les cheveux longs des mecs avec mépris et trouvaient que ça faisait « sale.»

 

A ce moment là, évidement, je devais fermer ma gueule ! Je pleurnichais quand j’avais l’obligation d’aller chez le merlan, je me consolais en constatant qu’il en était de même pour les potes du quartier. De mon coté, ça a même été jusqu’à la coupe en brosse ! Court, très court ! Rien à faire contre mes parents… Moi qui rêvait de ressembler aux grands que je voyais dans les rues, avec les blousons noir, les jeans, les bottes de cow-boys, les guibolles en cerceau ! On a les modèles qu’on peut. Enfin grâce aux Beatles, j’ai gardé une mèche et j’ai gagné avec ce coup de tronche rotatif qui permet de la remonter sur le front.

 

Enfin ! On a les révoltes de son âge, de son époque. A défaut d’avoir une conscience politique bien affirmée, on lutte contre les symboles de l’autorité, ceux de l’oppression. La cravate, saloperie « habillée » que j’ai rapidement rangée au fond d’une poubelle avec les costumes et autres blazers… Les beatniks se sont pointés, les hippies. Des nanas superbes avec des minijupes à ras le bonbon, des maxi jupes légères et transparentes… Les mecs avaient les tifs longs qui dégoulinaient sur leurs épaules, le sourire… Antoine a élucubré et j’ai gagné quelques centimètres. Johnny a chanté « cheveux longs, idées courtes » avant de se laisser pousser les crins, Brel les écoutaient pousser en revenant chercher ses bonbons,  Aznavour, même Aznavour ! Férré les avait, depuis longtemps, « longs, dans ma tête » (Et basta… 1973). Bientôt même les présentateurs télé ont osé !

 

Les profs ne voulaient pas entendre parler de cheveux longs ! En menuiserie c’est dangereux, les tifs peuvent être avalés par une machine. C’est juste ! D’où l’obligation pour les chevelus, les tignasseux, de se couvrir le chef avec un filet pour entrer dans l’atelier ! Rien à foutre, tout vaut mieux que les cheveux courts ! Le cheveux long affirme une revendication libertaire, met en avant la marge, l’originalité. Même si ça ne plane pas vraiment haut, c’est toujours ça !

 

Tout ça pour dire quoi ? En 2007, après quelques années de tondeuse qui ne me laissait sur le crâne que quelques pauvres centimètres, j’ai décidé de garder les cheveux longs, de laisser la tondeuse dans son étui. Et puis j’ai eu la possibilité de travailler (quelle réussite) et je me suis fait violence en me tondant. C’était au mois de novembre… Depuis, ça pousse !

 

Je peux supposer que très prochainement, je vais avoir un entretien d’embauche avec le maire de ma commune. Je lui ai écrit en avril 2008 sans obtenir de réponse et maintenant il cherche quelqu’un qui pourrait être moi… Est-ce que la tondeuse est un argument en ma faveur pour une éventuelle embauche ? Et si oui, pourquoi ?

Pour me faire embaucher aux « nouvelles galeries » à Vannes, en 76, j’ai sacrifié ma barbe parce que le taulier trouvait que ça ne faisait pas propre, pour la clientèle… Je ne me suis rasé qu’une fois et j’ai laissé repousser, passant ainsi de l’état de barbu à celui de mal rasé sans que ce patron con n’ose me dire quoique ce soit…

 

J’ai cinquante sept piges bien tassées et le poil qui blanchit un peu, des beaux cheveux qui me tombent sur les épaules et l’envie de les garder comme ça. Je n’ai pas mis les pieds dans un salon de coiffure depuis une dizaine d’années et le voyage ne me tente pas. Quand à la tondeuse, elle me sert pour ma barbe. Et surtout, je n’ai pas envie qu’on m’emmerde !

 

Je raconterais la suite, s’il y en a une…

 

 

20/02/2009

Guadeloupe

Depuis plus d’un mois la Guadeloupe donne l’exemple de la lutte pour le respect et la dignité humaine. En dehors du fait que les vestiges du colonialisme, comme le sont les DOM-TOM, font parties de l’Europe en étant situés à quelques milliers de kilomètres… Que la majorité des richesses (95% ?) est dans les mains des blancs, citoyens ci-devant descendants des coloniaux et des esclavagistes… Que 55% des jeunes antillais est au chômage pour un pourcentage de chômage global de 25%... Que, producteurs de fruits comme les bananes, les grandes surfaces (la grande distribution) préfèrent importer les fruits d’autres pays pour augmenter leurs bénéfices… Que tout est bien plus cher aux Antilles qu’ici, mais les salaires… et j’en passe…

 

Alors il y a des armes ? Des tirs de fusils de chasse ? Des barricades ? Une mairie saccagée ? Un mort ?

 

Je pense à mon vieux pote Michel, à cette époque lointaine où on fabriquait des cadres. De nos conversations. Lui, comme sa famille, comme tous les antillais  noirs et tous les américains noirs qui ont des aïeuls esclaves ! Et c’était un poids, une obligation, une revendication permanente de liberté et de respect de la liberté. Rien d’autre que la simple justice ! Moi je ne sais pas ce que ça peut signifier dans la vie de tous les jours d’avoir cette pensée là dans un coin de la tête et de survivre péniblement avec le RMI ou avec rien, sur mon île, là ou règnent les békés, avec leur pognon ostentatoire.

Etre breton et le revendiquer n’est déjà pas facile pour les exilés alors…

 

Le gouvernement connaît les réponses et il n’a aucun scrupule à répondre par la provocation, sous sa forme habituelle et casquée et aussi sous la forme de « casseurs » qui entraînent les plus fragiles dans la spirale de la violence. Ce qui légitime ensuite la violence institutionnelle du retour à l’ordre.

Il est bon de chercher ce qu’il y a derrière, à qui profite le crime…

 

Alors je trouve qu’ils sont bien gentils les guadeloupéens, les martiniquais, bien calme au regard de ce qu’ils vivent quotidiennement. Une même situation en métropole ne pourrait pas durer aussi longtemps ! Impossible ! La violence éclaterait bien plus vite et bien plus forte contre tous les symboles du pouvoir. Qu’importe les erreurs de cibles, Le pillage aveugle des petits comme des gros, les bagnoles brûlées… Sarkozy enverrait les paras en plus des CRS, des gardes mobiles, des flics de base… Les problèmes ne sont pas nouveaux, la surdité gouvernementale non plus.

 

La peur arrêterait le massacre ? Pas sur… On verra d’ailleurs, un jour ou l’autre, quand le ras le bol de tous sera suffisant pour fédérer même des intérêts encore divergents aujourd’hui. Les révolutions ne gagnent jamais, ne durent jamais longtemps ? Tant pis, ça vaut la peine d’essayer ! Ce n’est pas gratuit, pas inerme une révolution. Mais la fin peut justifier les moyens, l’épidémie prendre des proportions inattendues, envahir l’Europe… Je rêve ? Et alors !

 

Dans une société fliquée comme la notre, avec la liberté au régime sévère, une société dans laquelle les droits disparaissent un à un, presque discrètement, dans laquelle les riches s’enrichissent de la pauvreté majoritaire, dans un monde où la frontière s’amincit entre être salarié ou être esclave. La révolution est légitime et si la violence est nécessaire… 

 

Tiens, j’ai entendu ce matin sur France Bleue Armorique que Balladur était pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Il n’a pas été au pouvoir Balladur ? A cette époque là il était pétainiste ! Enfin, c’est bien de changer dans ce pays où, il y a peu, quelques jours, le gouvernement refusait que le Gwen ha Du apparaisse sur les futures plaques d’immatriculation… Pôv cons !

 

05/02/2009

harcèlement

Ah ! Qui dira la beauté des petits commerces, vendre des livres, de la maroquinerie, de la papeterie. Quel bonheur de passer sa vie professionnelle dans ce domaine entre la culture et le luxe, entre les activités artistiques et les menus services rendus aux personnes en mal de faire-part, de cartes diverses, de livres scolaires, de conseils, etc.

 

Sinon que, lorsque l’on est la seule employée de ce commerce et que l’on travaille quotidiennement dans la folie, la saleté et le désordre, que chaque erreur de la responsable et patronne vous est gentiment attribuée publiquement, que dans le magasin, hormis le fait que les clients ont du mal à mettre un pied devant l’autre tant il est encombré, qu’il y fait un froid de canard pendant l’hiver et une chaleur lourde pendant l’été, qu’en plus des tâches de rangement, d’étiquetage, de vente, d’inventaire, de ménage et de rattrapage d’erreurs et de négligences multiples vous avez la charge de la comptabilité du commerce, vous pouvez estimer à juste titre que vous avez droit à un salaire décent, au minimum.

 

Vos horaires de travail ne sont pas respectés, un petit quart d’heure ici et là, deux fois par jour, il suffit de faire un compte simple pour constater que vous donnez, cadeau, deux heures et demie par semaine, soit une douzaine d’heures mensuelles à quelqu’un qui d’évidence ne les mérite pas ! Sans compter les extras plus longs… Mais puisqu’il parait que c’est comme ça dans le commerce, que cette dame part faire ses courses en vous confiant le magasin au moment auquel, en principe, vous terminez votre journée…

 

Il faudrait en plus, que vous soyez capable d’improviser en saisissant les différents journaux comptables parce que des pièces indispensables sont introuvables, c’est si simple d’inventer, de tricher…

 

Il vous faut aussi apprendre à être payée avec une dizaine de jours de retard quand tout va bien, et toujours après avoir réclamé votre salaire ! Vous devez savoir vous priver de bulletins de salaires et, en cas de besoin absolu, les demander directement à l’expert comptable, la patronne faisant, contre la loi, de la rétention…

 

Il vous faut admettre que vos congés n’en sont pas vraiment parce que vous restez à la merci d’un coup de téléphone vous demandant expressément de revenir au boulot pour continuer le travail de saisie comptable qui ne peut plus attendre ! Que si vous souhaitez, légitimement prendre deux ou trois semaines d’affilée, ça s’apparente à un vrai scandale ! Sachant que selon la saison, vous serez amenée à turbiner dans une fournaise ou dans un congélateur, que vous manquerez de pièces importantes nécessaires à la saisie et que vous n’aurez en échange pas la moindre gratification !

 

Il vous faut surtout admettre que vous êtes nulle à chier, que vous ne savez rien foutre, que vous êtes une incapable, que vous perdez sans cesse les papiers les plus importants, les factures, les bons de livraison… Que vous êtes responsable devant les clients de leurs commandes qui ne sont pas honorées, responsable si la commande de X a été donnée à Y, que c’est vous, toujours vous, qui avez omis de commander ceci ou cela !...  Vous qui avez égaré ce papier si important ! Bref, c’est vraiment par gentillesse que vous êtes employée…

 

Vous devez fermer votre gueule en toutes occasions, surtout quand les malheurs de la patronne empiètent de manière excessive sur la marche du magasin. Quand vous passez l’aspirateur sur la moquette pour éliminer le gros sel destiné à chasser les démons… Quand vous recevez la voyante qui, contre pas mal de marchandises, promet à la patronne un avenir radieux mais ne se prive certainement pas de cracher son venin dans votre direction. Quand vous revenez chez vous en larmes parce que c’est trop ! Trop d’injustices quotidiennes, trop de supporter la démence et l’incapacité à gérer proprement ses affaires ! Trop parce qu’en temps de crise comme c’est le cas aujourd’hui, il n’y a pas de solutions apparentes pour en sortir. Quand vous en venez à ne plus trouver le sommeil et que, quand enfin il vous arrive, c’est pour faire des cauchemars ! Quand votre fils interloqué vous voit pleurer sans comprendre…

Ajoutons pour faire bonne mesure qu’après quatorze années de bons et loyaux services vous n’avez jamais été augmentée en dehors des augmentations qui n’en sont pas, c'est-à-dire celles dues à l’ancienneté et au rattrapage annuel du SMIC, puisque vous êtes encore à ce niveau.

 

Alors pour ceux qui ne savent pas ce que signifie le « harcèlement moral,» voilà de quoi vous informer !

 

Moi j’écris cette page sur mon blog, je n’ai aucune légitimité pour aller trouver cette dame pour lui raconter cette vie, cette saloperie de vie qu’elle provoque. Mais en plus elle est sourde (il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre), il me faudrait hurler ! Et je gage que le résultat ne serait pas terrible…

 

Il faut dire aussi que la trouille vous habite, que les conséquences d’une dénonciation auprès de l’inspection du travail pourrait, par la bande vous retomber sur la gueule, quand on a à faire à quelqu’un comme cette dame dont on sait la capacité de mensonge et de méchanceté et que, de plus, peut-être n’est-elle pas solvable... Elle qui n’est responsable de rien, qui externalise tout, de quoi serait-elle capable, poussée dans ses retranchements ?

 

Il ne fait jamais beau quand on est bloqué au fond d’une impasse, harcelé par l’inconscience et l’ignominie d’une femme comme celle là ! Les témoins sont nombreux et sans doute prêts à apporter leur témoignage. J’en fais partie…

 

Demain est un autre jour…

Sarkozy !!!

A part ARTE, seule chaine de télévision qui parait être vraiment libre dans ses propos, toutes les autres (parmi les chaines hertziennes non cryptées), marchent au pas. Et c’est Sarkozy en personne qui frappe le tempo sur son tambour de mensonges et de manipulations. Pas un journal télévisé qui ne fasse la publicité gouvernementale ! Que d’images de ministres souriants et décontractés au sortir du conseil des ! Pourquoi ? Quand ce ne sont pas les ministres, c’est le roi lui-même, ici ou la, ici et la, en promenade protégée des sifflets, le bon mot au bord des lèvres, le sourire coincé, les oreilles en aérofreins et l’œil de cocker.

 

A cette liste il faut ajouter les députés et les divers membres de l’UMP, plus les économistes, les humoristes les plus ringards (Gerra, Roumanov, Bigard et j’en passe…), qui y vont sous couvert de nous faire rire, de leur petits couplets sarkozystes. C’est une permanence ! Et j’ai cette triste impression que personne ne voit rien, n’entend rien et ne dit rien puisque ceux qui parlent avec quelque chose à dire n’ont pas la faveur des télés (ou si peu). Il n’y a plus de ministre de l’information depuis belle lurette, il n’y en a plus besoin, les journalistes ont maintenant un sens exceptionnel de la censure. Le téléphone ne sonne plus au milieu des JT avec le ministre au bout du fil pour dicter au présentateur ce qu’il doit dire mais ce n’est pas mieux !

 

Enfin… Selon les derniers sondages, la cote du président subit une sévère baisse. Donc le président s’octroie une soirée télévisuelle pour expliquer (aux français) qu’il a compris leurs inquiétudes et qu’il va poursuivre sur le même chemin parce que c’est le seul qui puisse nous sortir de la crise. Les journalistes vont tenter (faire semblant) de poser des questions embarrassantes pour lesquelles les réponses auront été soigneusement préparées. Le roi espère bien casser la baraque en matière d’audimat. Ce qui ne semble pas très difficile au regard du nombre de chaines occupées ! Inutile de parler de ce qui va se passer ensuite, les débats… Les commentaires, etc. On en a pour un moment à entendre les spécialistes de la politique, les Duhamel, Apathie et compagnie qui vont nous traduire la parole présidentielle puisque « les français » sont trop cons pour comprendre sans leur aide précieuse.

 

Tout ça va permettre de passer sous l’éteignoir quelques petits scandales (le salaire du président, son salaire prolongé de ministre de l’intérieur, les petites corruptions amicales), quelques faits très marquant de l’actualité française (La Guadeloupe en grève depuis le vingt janvier, la Martinique en grève générale aujourd’hui cinq février, Gandrange, et j’en laisse…), la poursuite du système qui persiste à enrichir les actionnaires et à utiliser l’argent des pauvres pour colmater les précipices que cette politique idiote creuse dans la justice sociale (le chômage).

 

Il y a d’autre choix que de regarder le roi président ! Des jeux de sociétés, le cinéma, le théâtre, le comptoir des bistrots, un bon bouquin, des BD, des DVD, lire mon blog, Etc. Pour les accrocs du petit écran il ya du cinoche sur FR3 et sur ARTE, pour ceux qui ont la TNT, une émission littéraire sur FR5 et je ne connais pas les autres programmes.

 

Pour ma part, je vais esquiver sans difficulté le rabâchage médiatique et publicitaire à la gloire de Sarko ! Je ne vois pas l’intérêt de savoir à quelle sauce je vais être mangé puisque le résultat sera le même ! En fouillant intelligemment le Net on trouve facilement un grand nombre de sources d’informations, de quoi préparer soi-même la sauce qui nous permettra d’accommoder les gougnafiers qui nous gouvernent !

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