16/06/2008
Maisons
J’ai été citadin longtemps. Vingt trois ans à Montreuil, là où je suis venu au monde et ensuite à Rennes, Nantes, Vannes. La vie en ville, quand on y est, il faut faire avec. Avec aussi, rapidement l’envie de campagne, de prés, de fleurs, de vaches et d’accents.
Le métro et le bus pour aller au taf, le vélo ou le Solex, la cohue, les odeurs, la pollution… Les salles de spectacles, de concerts, les cinémas… Les loubards de quartier, blousons noirs, l’abondance de troquets et de filles, la ribambelle de copains, de copines et de connaissances diverses et variées, avariées parfois… Toutes ces nuits… Mes vingt trois premières années se sont passées dans une petite maison de planches fragiles dans un petit jardin, au pied d’un petit immeuble. Génial pour un marmouset insouciant. Quand j’allais voir mes potes qui créchaient dans des appartements, ce n’était pas toujours dans des immeubles modernes, sauf rarement. Les chiottes communes, sur le palier ou entre les étages, les vieux parquets noircis, les petites ouvertures sur la lèpre des murs. J’enviais un peu ceux qui habitaient dans les cités récentes, des HLM, des apparts spacieux (par rapport à la maison), et des chambres indépendantes. Sans oublier la salle de bains, le confort… Chez moi, pendant longtemps, on allait chercher la flotte, avec un broc, dans les toilettes (Que l’on appelait « les cabinets »), au rez de chaussée à l’arrière de l’immeuble, dans la cour. Je ne me souviens pas précisément à quelle époque on a eu l’eau au robinet… La toilette hebdomadaire avait lieu dans le baquet, le samedi soir, en écoutant « feu de joie » à la radio. Nos douches étaient municipales et rares, sauf plus tard, quand j’ai pratiqué le judo. Les salles de sport étaient équipées. Ma mère a déménagé en juillet soixante quatorze, à un moment où j’habitais (pas pour longtemps), chez une copine. Je n’ai quasiment pas habité dans le grand appartement auquel elle a eu droit. J’ai quitté Montreuil au début du mois d’août pour ne plus y revenir que pour des week-ends et des courts séjours.
Après quelques péripéties routardes et quelque temps à Rennes, à Cesson-Sévigné plus exactement, dans un appart aménagé au dessus d’une étable dans une ferme, c’est à Nantes que le hasard, le boulot et bientôt la naissance de notre fille ainée, que Michèle et moi avons posé nos sacs. D’abord quelques temps à l’hôtel, un meublé minable en centre ville, dont on a jamais fini de payer la note… A Nantes, on est entré ensuite dans un appart flambant neuf dans un immeuble de trois étages. Enfin le confort « moderne ». L’endroit était sympa à ce moment là, il n’y avait pas encore de voie rapide, de prison, d’autoroute… On habitait le nord de la ville, presque la campagne, « le bout des landes ! » Il y avait juste à coté un grand terrain en friche, une ancienne base américaine qui est devenue depuis un cimetière parc. On y était peinard… Mais la ville était bien trop grande, bien trop longue dans tous les sens, trop bruyante. On y avait un paquet de copains dans le quartier, je me souviens de certains d’entre eux, pas souvent, pas beaucoup…
On a décidé de venir à Vannes. La ville toujours mais en bien plus petit. Ha ! La belle époque ! Les affreux militaires du régiment le plus con de l’armée française qui foutaient le bordel dans les cafés, rares, qui ouvraient tard dans la nuit. Les beaux skins de ce moment là qui semaient dans les rues toutes les poubelles, histoire de construire des chicanes et d’amuser les matinaux travailleurs et les éboueurs… Les castagnes au sortir des boites, le meurtre d’un jeune mec dans les cagoinces d’un trocson. Voilà une ville vivante et bien tranquille pour qui sait se tenir à l’écart, celui qui rentre tôt le soir chez lui pour n’en ressortir que tôt le matin ! Ce qui n’était pas vraiment mon cas ! Je politiquais breton à ce moment là, je me fourvoyais avec le centralisme démocratique d’un minuscule parti sans idées. Au sujet des soldats, j’exagère, bien sur. Mais j’ai eu affaire à eux, les militaires du RIMA des années soixante dix, la bêtise formatée par la haine, le complexe de supériorité, l’argumentation baffes et rangers, le regret amer de n’avoir pas connu de vraies guerres. Mais ça n’allait plus tarder, Liban, Tchad, etc. Je me souviens même d’un mec en uniforme, c’était en soixante dix huit ou soixante dix neuf, au comptoir nocturne d’un tabac de la rue Thiers, un gamin d’à peine vingt balais qui affirmait à ses collègues aussi bourrés que lui qu’il avait fait la guerre d’Algérie ! L’armée française était déjà ridicule à ce moment là, elle enrôlait même les nourrissons ! Il ne devait pas être bien grand, encore au biberon, au moment de la signature des accords d’Évian, ce mec là !
Elle a changé, la ville de Vannes, les militaires ont mis les voiles. Nous, on n’a pas attendu jusque là. Mille neuf cent quatre vingt, envie de campagne, de jardin, de poules, de champignons. Colpo, même pas vingt bornes au nord de la ville, une grande vieille maison, un chouette jardin, des cheminées dans les chambres et le salon, une cuisine spacieuse. C’était sympa Colpo, pas trop loin du boulot et des bois pour se balader… Pas sympa longtemps !... Il y a des sujets morbides que je préfère garder en secret, que j’élude sur le papelard…
En habitant à Saint Avé, quelques mois plus tard en cette année quatre vingt un, je savais bien le provisoire. Maison à emmerdements divers, inondation du garage à chaque pluie un peu forte, le train qui siffle dans le soir (le matin, le midi, la nuit, etc.), le loyer trop cher, les voisins gentils et chiants, le doux parfum, transporté par la brise, des émanations nauséabondes de légumes vert en provenance directe de l’usine Saupiquet. Le lotissement excentré derrière la zone d’activité, le village sans vraie vie, sans vrai centre, parfaite caricature de cité dortoir trop près de la ville… La aussi ça a changé en bien depuis, mais je n’ai pas attendu, je voulais de la campagne, sans faire de choix précis sur l’endroit.
C’est à Sulniac, moins de deux mille habitants en quatre vingt trois que nous avons trouvé une ancienne ferme plus ou moins en ruine sur laquelle on a jeté notre dévolu, lassé de ne rien trouver d’autre dans les limites de notre budget. Ce n’est pas faute d’avoir fait des kilomètres un peu partout dans les environs de Vannes, et d’avoir collectionné les visites immobilières. On rêvait d’une belle maison sur un beau terrain… A Sulniac, pas de grand terrain, mais des murs de pierres, de la surface habitable, des travaux à n’en plus finir. Le voisinage sympathique de jeunes vrais paysans, les vaches, les moutons, les tracteurs. Sans être parfaitement tranquille, c’était quand même pas mal. M’enfin… La vie, la mienne, étant ce qu’elle a été, après une douzaine d’années de taf, de bon et de mauvais temps, j’ai largué Sulniac, Claudine et cette maison qui était devenue quelque chose de bien.
Peut-être que le hasard des lieux dans lesquels on vit agit sur l’essence même de notre existence. Que ce que l’on a coutume d’appeler le destin n’est que le résultat d’une suite de hasards, de choix quelquefois, de coups du sort, de relations, de découvertes. Un peu comme, sur le quai d’une gare, si on grimpait dans le premier train, vers une destination inconnue… Enfin, je n’engage que moi.
Retour provisoire en ville, à Vannes, chez mon frangin Claude qui m’a hébergé quelques temps dans son minuscule studio près du port. Époque épique, pas de fric, une bagnole qui refuse régulièrement de démarrer, sans mes filles, ma copine à Questembert… Voilà ma future destination. Questembert ! J’y débarque en janvier quatre vingt seize, dans un studio sans électricité et sans chauffage, dans l’urgence, une urgence virtuelle que je me crée, tout seul comme un grand. Je laisse Claude à Vannes, j’étais bien chez lui, j’en garde un super souvenir, mais j’ai ressenti le besoin de le libérer, de lui rendre son intimité et par la même occasion de retrouver la mienne. Questembert, c’est la campagne, mais c’est un « gros bourg » avec un vrai centre, des superbes halles sur la toiture desquelles donnait ma fenêtre. L’église juste à coté, les cloches, la sirène des pompiers. Quarante cinq mètres carrés sous les toits dans lesquels on a habité à cinq, sans compter Embûche le chien et Titus le chat. Cela ne pouvait être que provisoire… Grimper la machine à laver dans l’escalier minuscule a été une aventure ! Ronan m’a filé un coup de main, deux super héros tout en muscles… Questembert avait beau être assez petit, une ville est une ville quelque soit sa taille. Son centre ne correspondait pas à mes aspirations, même si la proximité des potes du C.O m’évitait de prendre la bagnole puisque nous étions juste à coté. Deux minutes pour y aller, un temps assez aléatoire pour en revenir… Quatre vingt dix sept, Questembert toujours, on loue une maison au bord de la route de Rennes, tranquillité assurée ! Bagnoles et camions en permanence ! Pas moyen de rencontrer la moindre parcelle de silence, hormis le dimanche, et encore… Quelques menus ennuis, un feu de cheminée coriace, la fumée qui sort sous les ardoises, le mitron de terre cuite qui explose, les pompiers qui rappliquent… La bagnole à Annie qui est volée dans le garage, un matin, sans que personne dans la maison ne s’en rende compte ! Des voisins sympas encore, heureusement et des barbecues chargés en côtelettes et en saucisses.
Mais tout de même, ça fait des années que je tente de prendre la fuite, de m’éloigner des villes, du bruit, du mouvement incessant des êtres humains, des longues années hasardeuses pour me rapprocher de moi, dans le silence et l’isolement, avec les gens que j’aime qui ne sont jamais trop loin tant ils sont avec moi. Bon, on sort de cette baraque parce que le proprio avale son bulletin de naissance et que son fils veut la récupérer. En deux mille, direction un petit lieu dit, toujours à Questembert. Une maison énorme, mais c’est ce dont on a besoin. Cinq kilomètres du centre, pas trop près pas trop loin. Des prairies, des moutons, des chevaux. Enfin, la paix ! On est au fond d’une vraie fausse impasse, au bout de la route mais un chemin la continue sur quelques centaines de mètres. Quelques voitures, des tracteurs, éventuellement des vélos ou des piétons, rien d’autre. Là, c’était bien. Rien à dire. Difficile de trouver un endroit plus peinard ! Le plus proche voisin créchait à une bonne centaine de mètres. Un étang pas loin avec des berges couvertes de cèpes à la saison. Des prunes à pleins seaux (quetsches) à la saison. Un potager qui nous a permis de profiter de bons légumes… Le loyer était tout de même férocement lourdingue ! Ce n’est pas très drôle de filer du pèse à un particulier tous les mois, une somme considérable ! Il est devenu évident qu’en étant propriétaire, on ne lâcherait pas plus d’oseille ! Donc, on s’est mis en chasse, on a visité des agences, des notaires, des maisons. Et on a trouvé ! Limerzel, mille trois cent habitants, un village à l’ancienne, des taxes locales légères, une petite maison dans un lotissement mais avec de l’espace, du terrain. Questembert est à dix bornes, Vannes à trente cinq, Redon idem. Les villes sont loin, tant mieux !
Il faut bien longtemps pour parvenir à ce résultat ! Bon, il n’y a pas que des avantages sans doute. Trouver du boulot est par exemple difficile. La lettre de motivations que j’ai fait parvenir à la mairie au mois de mars n’a jamais eu de réponse ! Comme je n’ai aucun moyen de locomotion, ça n’aide pas, je suis limité… S’il n’y avait que cette limite… Mais en dehors de cette situation merdique dont je ne vois pas le terme, pour moi qui commence à prendre de l’âge, qui aime la solitude, c’est le panard. Pas de bruit, pas de cris sinon ceux des mômes et rarement ceux des voisins. C’est là que je suis maintenant, la porte ouverte sur le jardin et la rue. J’entends à peine les gosses qui jouent, les pinsons qui chantent. Je vois passer les hirondelles, je donne à manger aux mésanges et aux moineaux. Si j’avais dix huit berges, il est probable que je me ferais chier !
Les villes sont bien là où elles sont ! Je n’y vais que contraint, sans plaisir. Je ne deviens pas un ours, je l’ai sans doute toujours été, plus ou moins misanthrope et pourtant ouvert mais n’aimant pas lerchouille mes semblables, les voyant comme un miroir de mes défauts, de mes lâchetés, de ma violence.
J’ai menacé dernièrement un jeune voisin qui fait un barouf pas possible avec son scooter ! Un autre qui se foutait de ma gueule en passant devant la maison… Tellement habitué au silence, à la paix que j’ai du mal à supporter qu’on puisse la troubler. Si un jour prochain le hasard (et la nécessité) me ramène en ville, je m’adapterai parce que je suis un animal, mais je crois que je souffrirais, que même ma chère solitude deviendra lourde à vivre.
Je n’ai pas parlé de toutes les maisons que j’ai plus ou moins habité sans pour autant y emménager. A Rennes encore pendant deux années, chez des copains ou des copines, a Montreuil bien avant et ailleurs en région parisienne. Ce serait fastidieux ! Malgré ça, je me demande si je n’ai pas habité plus de maisons que j’ai eues de bagnoles ? Peut-être qu’un jour j’écrirais sur les bagnoles ?
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14/02/2008
Un instant
Le journal est en panne aujourd'hui...
L’aurore est mélodieuse sur les bourgeons craintifs
Dans les branches presque nues que le vent fait frémir
Le soleil de l’hiver darde un rayon chétif
Sur le pinson transi et beau comme un sourire
Il y a dans le gel des brillances nacrées
Même dans le froid pale des chaleurs insouciantes
Une grive m’observe depuis le cerisier
Un pigeon applaudit de ses ailes battantes
Je respire lentement le silence fleuri
Les grasses matinées d’une enfance tranquille
Une odeur de dimanche pour se sortir du lit
Au jardin où se montrent primevères et jonquilles
Ce n’est pas le printemps encore ce n’est pas lui
D’ailleurs l’azur clair est vide d’hirondelles
Et la lumière tarde à éloigner la nuit
A envoyer la brume se perdre dans le ciel
J’ai tant aimé le givre crissant dans les chemins
Au gré de mes ballades solitaires et fécondes
De l’infini des rêves sans jamais le mot fin
Immobile je poursuis mes pensées vagabondes
J’ai tant aimé la bise me cisaillant la chair
A me sentir vivant de l’ivresse glacée
Comme l’oiseau passant de la mer à la terre
Le héron engourdi mulotant dans le pré
Mon fils regarde l’eau dévaler la colline
Emplis toi de la beauté pure de ce moment
La blancheur des cristaux que la clarté satine
La mélodie sereine qui baigne cet instant
Février aujourd’hui a des allures d’avril
Et le prunus allume de rose ses brindilles
Demain encore lointain apparaît comme une île
L’autre coté des nuits où les étoiles scintillent
Mon fils garde toujours le bonheur dérisoire
Et fugace de l’amour de ce morceau de temps
Cette fragile seconde d’éternel provisoire
Dans laquelle l’hiver sait rêver du printemps.
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27/11/2007
Suite de la justice des victimes (pour les curieux)
Je ne pouvais pas prévoir... Quoique?
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<div class="bl-lien"><a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-982140,..." target="_blank">Jean-Pierre Pernault, tête de turc des grévistes</a><br />LE MONDE | 24.11.07<br />
<div align="right">© <a href="http://www.lemonde.fr" target="_blank"><img src="http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_trpet.gif" border="0" height="13" width="67" align="absmiddle" alt="Le Monde.fr" title="Le Monde.fr"></a></div></div>
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24/11/2007
St Laurent
La nuit à Saint Laurent du Var
Entre quelques barracudas
Tournissoux jette son leurre au bar
Caressant le secret espoir
De mettre du beurre sur le loup
La grande bleue noire comme l’ébène
Cache au fond de sa transparence
L’énorme monstre que traque Ben
Cette daurade coryphène
Qui vaudrait la télévision
Verdâtre la lumière du phare
Fait briller comme des étoiles
Toutes les sops et tous les sars
Et tous les mulets qui se marrent
Se régalant de la farine
Et de la bredouille qui radine
Pour s’accrocher à l’hameçon
Le Laudrin enroule à regret
Tout le fil sur le moulinet
Jette à l’eau le reste de pâte
Sachant que loin de la montagne
Sur une côte de Bretagne
Bientôt le gros bar sortira.
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19/11/2007
La justice des victimes
Les libéraux, pour ne pas dire les « ultras » libéraux sont en passe de gagner leur combat ! Si, si ! Le combat médiatique contre ceux qui défendent leurs droits, sachant qu’à partir du moment où il est acquis, leur droit est le droit ! Une manipulation législative supplémentaire suffit à la transformation : Ce qui était n’est plus ! Il suffit de lier la sauce avec une petite manipulation du public par l’intermédiaire des médias pour réussir la recette !
Ça fait un moment que l’habitude est prise. Depuis la « peoplelisation » de l’information à commencer par l’information télévisée : Un chanteur français tue par mégarde, au cours d’une scène sans témoin, sa maîtresse actrice, et les télés se précipitent pour interviewer la famille de la victime, ses anciens amants et anciens maris. Il y a un crime affreux quelque part, on interroge à la sortie du tribunal la femme de la victime qui hurle qu’il n’y a pas de justice. Les salariés d’une grande entreprise nationale se mettent en grève pour se défendre et par delà pour défendre un service public contre les attentats répétés des libéraux gouvernants, et les télés sont sur le terrain pour rapporter au reste du monde les propos colériques des « otages » de la grève. C’est un simple constat. Les journalistes de la télé choisissent d’interroger des personnes qui n’ont pas de recul par rapport à l’évènement, qui ne l’analysent pas parce qu’ils sont dans l’incapacité de l’analyser.
La justice des victimes est toujours une injustice ! Pas plus que le coupable, la victime n’est apte à juger objectivement l’acte qui lui donne son statut. La manipulation, de plus en plus lourde, de l’information par les médias et, en tout premier lieu par les « grandes chaînes » nationales, est une honte. On revient sans douceur vers une époque pas si lointaine à laquelle le ministre téléphonait directement au journaliste pour lui interdire de parler de tel ou tel sujet trop chaud, trop dangereux. La voix de la France ! Clamait Pompidou en justifiant la censure. Qu’en est t’il aujourd’hui quand on nous assomme d’informations sur la coupe du monde de rugby en passant sous silence des infos au combien plus importante… Quand les amours de Laure Manaudou prennent le pas sur la guerre en Irak, les problèmes du Pakistan, l’occupation de l’Afghanistan ? Quand les « otages » des grévistes de la SNFC masquent avec ostentation la destruction systématique des services publics et le bombardement sans fin des acquis des ouvriers et employés, ces acquis qui ne se sont pas fait dans la douceur mais dans la lutte pour la dignité !
Je me demande ou se trouve la dignité des journalistes qui nous bassinent avec des infos sans importance et des mensonges taillés au burin dans la langue de bois ! Nous vivons dans l’injustice perpétuelle, esclave, le mot n’est pas trop fort, d’un système pourri ou la seule liberté que l’on nous propose est la liberté de consommer. Dans ce monde où chaque jour les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres ! Quelle est donc cette « majorité » silencieuse avec laquelle on nous rabat les oreilles ? Celle des nantis ou celle des manants, des SDF, des Rmistes et des chômeurs, celle des précaires ! La majorité silencieuse n’est et ne peut-être que celle que nous propose les médias, aux ordres de nos gouvernants, eux-mêmes aux ordres du roi Sarkozy, lui-même aux ordres de l’Entreprise. Quelles sont les victimes ? Où est la justice ? Ça vaut sans doute la peine d’y réfléchir et de donner un bon coup de pied dans la fourmilière !
A suivre…
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