11/04/2009
police...
C'est sans doute vrai, ça devient une obsession ! Mais commençons par le début :
Je ne sais pas exactement qui sont les gens qui lisent ce blog, cent soixante personnes « uniques » le mois dernier pour plus de mille visites, mais je peux égoïstement penser qu'il s'agit du dessus du panier, des gens remarquablement moins cons que les autres puisque, c'est un fait avéré et indéniable, je suis moins con que les autres aussi (comme tout le monde d'ailleurs). Après ce préambule masturbatoire et néanmoins modeste je voudrais faire partager à tous mes lecteurs inconnus ce questionnement qui me turlupine depuis... Toujours !?
Comment quelqu'un, un humain normal (remarquablement moins con que les autres), peut avoir un jour l'envie de devenir flic, et pourquoi ?
Quand on leur demande (pas moi !) pourquoi ils sont flics, ils répondent qu'ils voulaient ou qu'ils veulent aider les autres... C'est fantastique ! Ils aident vachement bien leurs concitoyens les lardus, ils le montrent quotidiennement avec un zèle qui n'appartient qu'à eux ! Ce n'est pas possible, ils ont du demander des conseils aux douaniers pour montrer un tel enthousiasme dans leur métier ! Dans le monde entier !
G20 à Londres : Un mort, un passant... Un mec qui n'était même pas là pour dire aux chefs d'États présents qu'on les emmerde et pourtant... Bref on a vu ces belles images d'un flic en pleine action qui aide son prochain. On en redemande tellement c'est beau, quelle abnégation, quel courage, quelle beauté dans le geste ! Le dévouement à ce point là, cela mérite d'être souligné, récompensé !
OTAN à Strasbourg, le bordel total dans un quartier pauvre, un hôtel qui brûle, encore des belles images... 25000 ! Ils étaient 25000 pour bloquer complètement la ville, enfin l'endroit de la ville ou se sont réunis les champions de la guerre contre le terrorisme ! Le bel Obama en tête qui encourage le foutoir en Afghanistan... Le petit Nicolas de plus en plus ridicule... 25000 plus un (1) qui était client de l'hôtel, coincé à l'intérieur avec d'autres clients, attendant qu'on vienne les aider... Tiens, ça me rappelle quelque chose, aider...
Arrêter les clandestins, les mettre dans des camps... Arrêter ceux qui aident (encore ?) les sans-papiers, provoquer la castagne dans les manifestations même les plus sage, cogner sur les manifestants, faire chier les jeunes dans leurs fêtes, se balader avec son arme de service en dehors de celui-ci, flinguer les voleurs de voiture d'une bastos dans la nuque en légitime défense, s'asseoir sur la poitrine d'un jeune homme, pour l'aider à respirer, etc.
Alors, c'est une obsession, d'accord, je constate et je me permets, chers inconnus lecteurs de tous les sexes, quand vous voyez un flic, faites semblant de ne pas être là, devenez transparent, prenez la fuite ! Ces sous hommes aux ordres de n'importe quel pouvoir sont toujours prêts à vous foutre sur la gueule, quelque soit votre âge, vos habits et votre couleur, même s'il montre en général une certaine préférence pour le bronzé, le noir, le métisse...
Préservez-vous !
Ceux qui foutent le feu dans un quartier périphérique paisible à Strasbourg quand les flics sont occupés à protéger l'ordre mondial (!), on ne peut pas dire qu'ils ont bien choisi leur cible ! Ils se sont fait plaisir ? Le plaisir revient aux flics qui dénoncent une fois de plus les anarchistes... Bof... Difficile de juger qui sont ces rigolos mais le résultat est que la population est remontée autant contre eux que contre les lardus absents... A moins qu'ils aient été beaucoup moins absents qu'on le subodore...
« Or, sous tous les cieux sans vergogne
C'est un usage bien établi
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie »
Hélas je n'ai pas l'impression que la réconciliation soit pour demain ! Tant pis pour Georges Brassens ! Tant pis pour Léo aussi qui a écrit : Le désordre c'est l'ordre, moins le pouvoir !
Le pouvoir est casqué, en uniforme, avec des boucliers et des lance-grenades, des matraques et du zèle... Sans oublier l'envie d'aider les autres...
Qui sont les terroristes ?
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01/04/2009
LA CRISE !
La crise ! La crise de qui ? De quoi ? Et surtout pour qui ? J’aimerais me laisser aller et partir dans un délire bucolique printanier et fleuri, les petites gelées matinales, les pinsons qui appellent la femelle éventuelle, les jonquilles, les jacinthes. Et merde ! C’est la crise !
Moi j’en ai marre de la crise, on nous rabat les esgourdes avec la crise comme s’il s’agissait d’une nouveauté. Il faut avoir la mémoire courte et le vocabulaire réduit pour admettre cette monumentale connerie : la crise. Ne pas se souvenir qu’il y a des SDF depuis un sacré bail et je ne parle pas d’Archimède le clochard ! Je parle de ces habitants de la rue qui sont maintenant entrés dans la norme, que personne (presque) ne trouve plus « anormaux. » Une société qui admet avoir parmi ses membres des rejetés et non seulement l’admet mais provoque en permanence l’exclusion des plus malchanceux, des plus fragiles, de ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas s’adapter, si ce n’est pas une société en crise ! Qu’est-ce ?
Maintenant, ça licencie dans tous les coins, dans tous les secteurs, la « crise » exclue à tour de bras, les actionnaires pleurent ou plutôt, les actionnaires ont peur de pleurer ! Voilà où elle est la crise ! Et on repousse par tous les moyens tous les pauvres du monde pour qui le RMI est une richesse incroyable ! La crise excuse tout !
La France est riche : G7, G8, G20, OTAN, ONU, CHÔMAGE ! Quelques milliards par ci par là, le FMI entre les mains des états-uniens, Madonna qui fait ses courses au Malawi ! Les pedzouilles qui achètent des bulgares, des philippines, des gosses au Brésil et en Thaïlande et ailleurs !
Pas un savant, pas un politicien, pas un philosophe pour, ne serait-ce que réfléchir à un autre système ! La violence institutionnelle n’a jamais atteint un tel niveau, la réponse va, un jour ou l’autre, être à la hauteur. Il y aura des flics, pas plus cons que d’ordinaire, qui tireront dans le tas ! La crise ! Il y aura du sang, c’est sur !
Quand on a des mouflets, ça le glace, le sang. Mais si une fausse majorité merdique continue à voter pour des cons parce qu’ils ont une trouille bleue de la révolution, ils vont gagner le gros lot et, si je tiens encore sur mes cannes, je ne serais pas le dernier dans la rue !
Bonne chance aux actionnaires, aux voyous patrons et aux divers mafieux du libéralisme sarkozien. On est prêt !
Pour changer de sujet, il y a eu presque mille visites sur mon blog au mois de mars ! Et pas un seul commentaire ! Laissez-vous aller !
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13/03/2009
Démocratie (encore!)
Il y a une différence entre l’histoire de la démocratie et ce qu’elle est aujourd’hui dans les pays « riches. » Là ou il y avait une cible physiquement connue au temps d’un capitalisme de travail et de développement (le patron), il n’y en a plus. C’est une vieille histoire et la victoire du mépris des salariés de base, le passage de témoin s’est fait dans la douceur (ou la douleur, ça ne change rien). La cible a disparu, les responsabilités sont diluées, les luttes sociales deviennent difficiles contre un nouveau capitalisme « financier » mondial qui semble intouchable. Les écarts de revenus, de qualité de vie (logement, santé, hygiène alimentaire, etc.) Sont même devenus inimaginables ! La cible politique se défend en affirmant ne pas avoir les moyens d’intervenir ! (A l’exemple en ce moment du gouvernement français face aux licenciements chez total, chez Continental, et j’en passe) L’OMC est le maître du monde !
Donc, les plus pauvres et les plus jeunes à qui on prédit un avenir désastreux dont ils ont déjà quotidiennement un aperçu, dépolitisés depuis la disparition des grands partis populaires (détruits par le libéralisme et l’égoïsme consumériste), utilisent la violence contre des cibles symboliques et, hélas, souvent mal choisies ! (Services publics)
De plus, ils sont stigmatisés, jeunes et vieux, le même mépris dégueulasse pour les assistés, les allocataires, les RMIstes, les précaires, les RSaïstes qui vivent sur le dos des travailleurs : ceux qui se lèvent tôt et qui peuvent « travailler plus pour gagner plus ! Alors ils sont fliqués maintenant, surveillés par des agents d’un pôle emploi qui n’ont pas les moyens de leur venir en aide mais qui ont ceux de les enfoncer encore plus !
Ce n’est pas de la provocation ça ? Mais ils ont raison les rebelles ! Le libéralisme, le consumérisme, l’actionnariat sont les ennemis. La démocratie se limite à un bulletin de vote dans un monde où les partis de gouvernement sont inféodés au système libéral qu’ils appellent la « loi du marché » comme si cela en minimisait la nuisance. Si le votant confirme par son acte sa participation à la société, son intérêt n’est pas celui de la collectivité sauf à travers le prisme de son intérêt personnel, de ses envies, de ses rêves. Dans la société libérale, le rêve est en vente dans les magasins…
La violence de ce système implique une réponse violente ! Le libéralisme est une provocation ! Les associations assurent, à la place du gouvernement qui s’en réjouit, l’accueil et le secours des laissés pour compte de toute sorte. A leur manière et par ce que leur travail a d’urgence et d’importance incontournable, primordiale et vitale, elles participent aussi à ce système puisqu’elles n’obligent en rien les responsables politiques à modifier leurs comportements. Les élus ne luttent pas contre la pauvreté ou contre la misère, ils sont sourds au cri des pauvres, sauf pour se faire élire, ils sont même, de fait, les garants de ce système, de la pérennité de ce système qui fabrique continuellement de l’exclusion. Le pauvre en arrive au point de non retour. Il n’a plus besoin d’une reconnaissance « polie » de sa dignité « humaine », de son existence individuelle et collective, de son poids, il a les moyens de s’affirmer, il sait la réponse ! Il est dans l’urgence, dans une permanence de l’urgence et les réponses verbeuses des détenteurs de pouvoir (il y a toujours une hiérarchie dans la relation avec les pouvoirs, même associatif) ne répondent jamais suffisamment à l’urgence. Ce qui se traduit par un espoir déçu, un retour à l’échec, une nouvelle preuve d’exclusion, une nouvelle preuve de la violence de la société. La démocratie participative est, en l’occurrence bien trop lourde, elle remue plein de bonnes idées, elle montre plein de voies vers des possibles, elle fait miroiter… Des alouettes ?
Pour que la démocratie participative soit efficace, il faudrait qu’elle soit étendue à tous les étages de la vie politique et sociale, qu’elle devienne la règle. Que chaque décision, y compris dans les entreprises, soit discutée et approuvée par la majorité. Que chaque idée pour améliorer le quotidien de tous soit discutée et approuvée par la majorité. Qu’un homme (ou une femme) seul ou avec un petit groupe n’ait aucune possibilité de prendre des décisions engageants la vie de toute la communauté sous prétexte qu’il (ou elle) a été élu ! Que ce soit au niveau local ou au niveau national ! Alors la démocratie participative aura fait ses preuves. Mais pour ça il faut faire la révolution ! Les jeunes qui se laissent aller à la violence, ceux qui se laissent si facilement manipuler par le pouvoir discret et nauséabond du libéralisme dans ce qu’il a de plus dégueulasse : La publicité, veulent-ils faire la révolution ? J’en doute, leurs envies sont limitées comme leur horizon, aux panneaux publicitaires de l’abribus et aux rayons « riches » des supermarchés et à tout ce qui a une valeur sur le marché parallèle d’après pillage. Le libéralisme fait école !
Les médias préfèrent se pencher sur ceux, ultra minoritaires, qui se laissent manipuler par le fanatisme religieux, islamiste, bien sur. Ce n’est pas un peu raciste cette courte vue ? Encore une histoire de cible pour les cons qui ne savent pas choisir et qui regardent trop la télévision…
La démocratie participative ne touche pas, ou si peu, les jeunes dégoûtés par ce qu’ils voient et par ce qu’ils vivent. Et puis le dealer du coin gagne dix fois le SMIC sans rien foutre ! Pourtant, leur violence dénonce le système, et pour « le coup » elle est participative ! Elle interpelle l’État ! Elle bouscule les symboles les plus visibles de l’ordre établi, cet ordre qui n’est jamais celui des pauvres ! La démocratie participative, dans l’état actuel des choses peut avoir un effet bénéfique. Elle peut, par le biais de grandes réunions ouvertes aux exclus, et par la confrontation avec les autres, les élus surtout, générer une prise de conscience de la force que les exclus représentent. Cet effet bénéfique doit être multiplié par les grandes associations, ce qui est positif dans une région doit être répercuté dans les autres, ce qui est bon au sud doit l’être au nord, ce qui se fait au niveau régional doit être élargit à tous les autres niveaux de la vie politique. Encore faut-il en avoir la volonté ! Et je n’ai pas l’impression que ce soit le cas. Il est sans doute délicat pour une association, pour un syndicat de prendre le risque d’être débordé par sa base… C’est même ridicule ! C’était bien, les LIP en 73 ! De là a imaginer un confort, une complicité implicite avec le système qui les fait vivre
…
S’il faut casser, cassons ! La démocratie participative ne casse rien !
La démocratie participative aujourd’hui, c’est un cautère sur une jambe de bois et en même temps, c’est mettre la charrue avant les bœufs ! Elle ne peut être utile que dans le cadre d’un changement radical (pas seulement un changement de regard), elle ne peut faire ses preuves qu’à la condition de changer de système, de changer de constitution de changer la manière dont sont gérées les ressources de la planète toute entière.
L’exemple guadeloupéen fait la démonstration que la balance « démocratique » entre minorité et majorité est sensible et que le bulletin de vote n’exprime pas grand-chose. La rue, la solidarité qui nait dans la rue et qui permet à une population de tenir pendant 44 jours contre le pouvoir politique et économique néocolonial dans notre belle société française montre où doit se situer la démocratie participative. Le MEDEF reste à sa place, au moins, on sait où est la cible ! Combien de temps encore, au rythme effréné où avance la paupérisation et l’enrichissement, en parallèle des plus nantis, combien de temps avant qu’il y ait une prise de conscience collective de l’injustice qui règne sur le monde ? Si la démocratie participative permet d’accélérer ce processus de conscientisation, au moins pour ça elle sera efficace.
Si elle ne sert qu’à associer les pauvres, précaires et compagnie, aux prises de décision qui ont pour objet d’améliorer la qualité de vie dans un système qui, de toute manière continuera à créer de l’exclusion d’un coté et des profits monstrueux de l’autre, de l’injustice sociale, c’est du temps perdu, et, pire que ça, de l’argumentation politique mensongère et manipulatrice apte à faire prendre aux plus fragiles des vessies pour des lanternes !
Dans tout crime il convient de chercher le mobile…
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26/02/2009
Cheveux longs
Quand j’avais une dizaine d’années et que des « grands », des adultes me demandaient ce que je voulais faire plus tard, il y a eu une époque assez courte, pendant laquelle je répondais : Coiffeur ! Bon, d’accord, il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens… Avec un tantinet de recul, je me demande quand même ce que je trouvais attirant dans ce métier. D’autant plus que je ne me souviens pas d’y avoir été, chez le coiffeur, de gaité de cœur. Il fallait que l’on me pousse ou que l’on me tire, que l’on me menace et peut-être même qu’exceptionnellement, je n’ai pas échappé à la torgnole paternelle.
Assurément, le coiffeur avait un pouvoir fantastique : il me coupait les cheveux ! Il faisait d’ailleurs à peu près ce qu’il voulait, ne me demandant que pour la forme mes goûts en matière de coupe pour finalement ne pas en tenir compte, comme Sarkozy avec les revendications populaires.
A Nantes en Bretagne et en 1975, j’ai pris la décision de raccourcir ma crinière. J’avais les cheveux très longs, la barbe idem. Donc j’ai été dans le salon de coiffure le plus proche de chez moi et j’ai demandé au patron un shampooing et une coupe ordinaire, qu’il ne m’enlève que quelques centimètres et qu’il désépaississe. Rien qu’à voir la tronche du garçon coiffeur quand je suis entré dans la boutique, j’ai pensé que je n’avais pas fais le bon choix. Mais étant d’un naturel têtu et poli, j’ai considéré être trop engagé pour faire marche arrière. D’autre part, j’avais une chance sur deux de passer avec le garçon, un jeune, et non pas avec le patron… Bref, raté.
Le patron me lave les tifs, il me demande à quel longueur il doit couper et même si j’ai un exemple à lui donner, un chevelu célèbre ? Je ne sais plus si j’ai parlé de Julien Clerc ou de Maxime Le forestier, d’un autre… De toute façon il ne connaissait pas ! Il a attaqué la coupe, ciseaux crantés, ciseaux normaux, vas y que j’te ! J’ai conservé mon calme, le mal a été rapidement fait : cheveux courts ! Le garçon faisait la gueule en rasant la tonsure d’un pépère…
Au moment de payer, le patron me réclame la somme exorbitante correspondant à une coupe au rasoir. Derrière la caisse il y avait les tarifs… J’ai sorti de ma poche le prix d’une coupe ordinaire, j’ai claqué les pièces sur la caisse et je suis parti. Enervé, je n’ai même pas payé le shampooing ! Le garçon souriait sur son rasoir, il trouvait subitement que la vie n’était pas si triste que ça…
Heureusement qu’il y a eu ensuite un changement de génération et que les vieux débiles ont pris leurs retraites !
Au début des années soixante, il convenait d’avoir le tif court, éventuellement gominé, propre et sans poux. Avec la montée en flèche des Yé-yés et des rockers, les cheveux se sont allongés un peu, crantés grâce au « Pento », la banane était en vogue, une vogue rebelle et gnangnan contre les préjugés imbéciles des « vieux » qui regardaient les longs cheveux des femmes avec bienveillance et les cheveux longs des mecs avec mépris et trouvaient que ça faisait « sale.»
A ce moment là, évidement, je devais fermer ma gueule ! Je pleurnichais quand j’avais l’obligation d’aller chez le merlan, je me consolais en constatant qu’il en était de même pour les potes du quartier. De mon coté, ça a même été jusqu’à la coupe en brosse ! Court, très court ! Rien à faire contre mes parents… Moi qui rêvait de ressembler aux grands que je voyais dans les rues, avec les blousons noir, les jeans, les bottes de cow-boys, les guibolles en cerceau ! On a les modèles qu’on peut. Enfin grâce aux Beatles, j’ai gardé une mèche et j’ai gagné avec ce coup de tronche rotatif qui permet de la remonter sur le front.
Enfin ! On a les révoltes de son âge, de son époque. A défaut d’avoir une conscience politique bien affirmée, on lutte contre les symboles de l’autorité, ceux de l’oppression. La cravate, saloperie « habillée » que j’ai rapidement rangée au fond d’une poubelle avec les costumes et autres blazers… Les beatniks se sont pointés, les hippies. Des nanas superbes avec des minijupes à ras le bonbon, des maxi jupes légères et transparentes… Les mecs avaient les tifs longs qui dégoulinaient sur leurs épaules, le sourire… Antoine a élucubré et j’ai gagné quelques centimètres. Johnny a chanté « cheveux longs, idées courtes » avant de se laisser pousser les crins, Brel les écoutaient pousser en revenant chercher ses bonbons, Aznavour, même Aznavour ! Férré les avait, depuis longtemps, « longs, dans ma tête » (Et basta… 1973). Bientôt même les présentateurs télé ont osé !
Les profs ne voulaient pas entendre parler de cheveux longs ! En menuiserie c’est dangereux, les tifs peuvent être avalés par une machine. C’est juste ! D’où l’obligation pour les chevelus, les tignasseux, de se couvrir le chef avec un filet pour entrer dans l’atelier ! Rien à foutre, tout vaut mieux que les cheveux courts ! Le cheveux long affirme une revendication libertaire, met en avant la marge, l’originalité. Même si ça ne plane pas vraiment haut, c’est toujours ça !
Tout ça pour dire quoi ? En 2007, après quelques années de tondeuse qui ne me laissait sur le crâne que quelques pauvres centimètres, j’ai décidé de garder les cheveux longs, de laisser la tondeuse dans son étui. Et puis j’ai eu la possibilité de travailler (quelle réussite) et je me suis fait violence en me tondant. C’était au mois de novembre… Depuis, ça pousse !
Je peux supposer que très prochainement, je vais avoir un entretien d’embauche avec le maire de ma commune. Je lui ai écrit en avril 2008 sans obtenir de réponse et maintenant il cherche quelqu’un qui pourrait être moi… Est-ce que la tondeuse est un argument en ma faveur pour une éventuelle embauche ? Et si oui, pourquoi ?
Pour me faire embaucher aux « nouvelles galeries » à Vannes, en 76, j’ai sacrifié ma barbe parce que le taulier trouvait que ça ne faisait pas propre, pour la clientèle… Je ne me suis rasé qu’une fois et j’ai laissé repousser, passant ainsi de l’état de barbu à celui de mal rasé sans que ce patron con n’ose me dire quoique ce soit…
J’ai cinquante sept piges bien tassées et le poil qui blanchit un peu, des beaux cheveux qui me tombent sur les épaules et l’envie de les garder comme ça. Je n’ai pas mis les pieds dans un salon de coiffure depuis une dizaine d’années et le voyage ne me tente pas. Quand à la tondeuse, elle me sert pour ma barbe. Et surtout, je n’ai pas envie qu’on m’emmerde !
Je raconterais la suite, s’il y en a une…
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20/02/2009
Guadeloupe
Depuis plus d’un mois la Guadeloupe donne l’exemple de la lutte pour le respect et la dignité humaine. En dehors du fait que les vestiges du colonialisme, comme le sont les DOM-TOM, font parties de l’Europe en étant situés à quelques milliers de kilomètres… Que la majorité des richesses (95% ?) est dans les mains des blancs, citoyens ci-devant descendants des coloniaux et des esclavagistes… Que 55% des jeunes antillais est au chômage pour un pourcentage de chômage global de 25%... Que, producteurs de fruits comme les bananes, les grandes surfaces (la grande distribution) préfèrent importer les fruits d’autres pays pour augmenter leurs bénéfices… Que tout est bien plus cher aux Antilles qu’ici, mais les salaires… et j’en passe…
Alors il y a des armes ? Des tirs de fusils de chasse ? Des barricades ? Une mairie saccagée ? Un mort ?
Je pense à mon vieux pote Michel, à cette époque lointaine où on fabriquait des cadres. De nos conversations. Lui, comme sa famille, comme tous les antillais noirs et tous les américains noirs qui ont des aïeuls esclaves ! Et c’était un poids, une obligation, une revendication permanente de liberté et de respect de la liberté. Rien d’autre que la simple justice ! Moi je ne sais pas ce que ça peut signifier dans la vie de tous les jours d’avoir cette pensée là dans un coin de la tête et de survivre péniblement avec le RMI ou avec rien, sur mon île, là ou règnent les békés, avec leur pognon ostentatoire.
Etre breton et le revendiquer n’est déjà pas facile pour les exilés alors…
Le gouvernement connaît les réponses et il n’a aucun scrupule à répondre par la provocation, sous sa forme habituelle et casquée et aussi sous la forme de « casseurs » qui entraînent les plus fragiles dans la spirale de la violence. Ce qui légitime ensuite la violence institutionnelle du retour à l’ordre.
Il est bon de chercher ce qu’il y a derrière, à qui profite le crime…
Alors je trouve qu’ils sont bien gentils les guadeloupéens, les martiniquais, bien calme au regard de ce qu’ils vivent quotidiennement. Une même situation en métropole ne pourrait pas durer aussi longtemps ! Impossible ! La violence éclaterait bien plus vite et bien plus forte contre tous les symboles du pouvoir. Qu’importe les erreurs de cibles, Le pillage aveugle des petits comme des gros, les bagnoles brûlées… Sarkozy enverrait les paras en plus des CRS, des gardes mobiles, des flics de base… Les problèmes ne sont pas nouveaux, la surdité gouvernementale non plus.
La peur arrêterait le massacre ? Pas sur… On verra d’ailleurs, un jour ou l’autre, quand le ras le bol de tous sera suffisant pour fédérer même des intérêts encore divergents aujourd’hui. Les révolutions ne gagnent jamais, ne durent jamais longtemps ? Tant pis, ça vaut la peine d’essayer ! Ce n’est pas gratuit, pas inerme une révolution. Mais la fin peut justifier les moyens, l’épidémie prendre des proportions inattendues, envahir l’Europe… Je rêve ? Et alors !
Dans une société fliquée comme la notre, avec la liberté au régime sévère, une société dans laquelle les droits disparaissent un à un, presque discrètement, dans laquelle les riches s’enrichissent de la pauvreté majoritaire, dans un monde où la frontière s’amincit entre être salarié ou être esclave. La révolution est légitime et si la violence est nécessaire…
Tiens, j’ai entendu ce matin sur France Bleue Armorique que Balladur était pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Il n’a pas été au pouvoir Balladur ? A cette époque là il était pétainiste ! Enfin, c’est bien de changer dans ce pays où, il y a peu, quelques jours, le gouvernement refusait que le Gwen ha Du apparaisse sur les futures plaques d’immatriculation… Pôv cons !
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