Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/01/2009

MARKELOV

Un avocat des droits de l’homme et une journaliste indépendante anarchiste, qui s’en soucie ? Ils ne sont pas morts au bon moment, à Moscou, alors que Barak Obama faisait la fête à Washington, lundi. L’avocat, Stanislas MARKELOV, défendait les victimes du système russe. De fait il luttait directement contre l’injustice, les passe droits, la féodalité, contre ceux qui se croit tout permis parce qu’ils sont armés et qu’ils ne reconnaissent que cette loi : Celle du plus fort. En 2000, Markelov avait obtenu la condamnation d’un officier russe à dix ans de prison pour le viol et le meurtre d’une jeune Tchétchène. Celui-ci, le colonel Boudanov a d’ailleurs été libéré par anticipation jeudi dernier, le 15 janvier… Depuis Markelov  poursuivait son combat et il avait « du pain sur la planche » dans ce pays « démocratiquement » gouverné par l’abominable Poutine et par son acolyte Medvedev. Il a été assassiné après avoir annoncé à la presse qu’il déposait un recours pour que Boudanov retourne en prison jusqu’à la fin de sa peine…

 

Anastassia BARBOUROVA travaillait pour le journal « Novaïa gazeta », elle menait une enquête sur les néo-nazis. La aussi, beaucoup de travail. 47 meurtres commis contre des étrangers en 2008, pour combien de condamnations ? Le pouvoir utilise les néo-nazis pour imposer sa façon de voir. C’est tellement facile avec des ultra-cons comme ces bandes de skins qui étaient absents le jour de la distribution de cerveaux. Il me parait clair que la mafia, les fascistes et le pouvoir en place sont unis comme les doigts de la main et que Poutine et Medvedev assure une quasi impunité aux personnes qui accomplissent les basses œuvres.

 

Ces deux là étaient dangereux parce qu’efficaces et relativement connus comme l’était aussi Anna Politkoskaïa assassinée en 2006. Combien d’autres dont on ne parle pas sont morts ou ont disparu ? Que la responsabilité incombe plus ou moins directement à Kadyrov (président de la Tchétchénie nommé par Poutine) déjà impliqué dans d’autres affaires, que ce soient les nazis, que ce soient les forces de l’ordre directement, les flics, l’enquête ne montera jamais jusqu’à Poutine, hélas ! Ce mec est un vrai danger pour le monde entier, la Russie est un vrai danger pour l’équilibre de la planète.

 

Encore une fois, pauvre petit français, je n’ai pas le pouvoir d’y changer quoique ce soit. Mais ça me fait chier que le monde soit comme ça avec des grandes puissances gouvernées par des minus qui ne sont finalement pas loin de ce qu’était Adolf Hitler ! Bush est parti, sera-t-il jugé un jour pour ses crimes ? Je crois que Poutine trouvera encore un moyen (démocratique) pour conserver le pouvoir même après Medvedev. J’ai la triste impression que les russes sont bien loin d’une révolution…

 

Merde ! En France, notre cher président, sur de lui et manipulateur supprime en douceur des droits à nos représentants… Chaque fascisme va à son rythme…

Écrit par BONTEMPS dans Texte | Lien permanent | Tags : russie, nazis |  Facebook

22/01/2009

Janvier

Même si je laisse hier tout ce qui est trop tard

Que les dés sont pipés je le sais par avance

Je saute dans la flaque au milieu du trottoir

Même les jours de pluie ensoleillent l’enfance

 

Alors je vois demain les traces dans la neige

Que la folie d’aimer laisse sur son chemin

Ce sont les notes d’un impossible solfège

Qui ne se joue qu’à deux comme d’une seule main

 

Le soleil qui revient je le vois dans tes yeux

Mais je suis en retard de bien quarante piges

Quand il me semblait être cet ado merveilleux

Et tous mes souvenirs n’en sont que des vestiges

 

Je me rêvais et j’aime à me rêver encore

Romantique et maudit dans la nuit solitaire

En poète debout face au vent dans l’aurore

Une fille près de moi sauvage libre et fière

 

Ça se soigne c’est sur mais toujours je déjante

En humain parmi d’autres pauvre grain de poussière

Je vois un autre monde ici me désenchante

Alors je me fabrique un bel imaginaire

 

L’âge me ride de son fouet mais ne pénètre pas

La sève monte encore même dans le dur hiver

Ce serait le printemps mais je n’y pense pas

Quelquefois la jeunesse a des relents amers

 

Je me réchauffe des femmes qui s’offrent à mon regard

Si belles je me raconte des filles de mensonges

Quand le sommeil arrive je les suis sans retard

Qui viennent se promener dans l’espace des songes

 

Et combien seront-elles ces passantes des yeux

A me convier toujours d'infaisables voyages

Je voudrais voir mes mains dans ce désir soyeux

Avec du pur amour sans filet ni trucage

 

Alors je laisse autant et je laisse toujours

La démence mener ma barque chimérique

Et je persiste à voir dans l’invisible autour

Les aventures chaudes rencontres utopiques

 

Je suis un maraudeur à l’affût du plaisir

Je fais don de tendresse et j’accepte l’offrande

D’un geste d’un regard ou d’un joli sourire

J’ai l’épargne secrète j’attends les dividendes

 

Je ne suis pas de ceux hésitant de tango

Myopes qui ne savent plus ni l’avant ni l’arrière

Le rêve c’est demain hier est dans les mots

Et le baiser final a les pieds sous la terre

 

Je ne suis pas de ceux croyant dans le miracle

Qu’un déluge annoncé laissera sains et saufs

Et tranquilles et légers contemplant la débâcle

Assis sur un gazon que le soleil réchauffe

 

L’âge creuse et ravine et burine la peau

Agit sur la tripaille et sur le palpitant

Il essore les muscles et fait tordre les os

Mourir jeune c’est fini je n’en ai plus le temps

 

Je berce d’illusions ma vieillesse à venir

D’une main virtuelle pour caresser les courbes

Je m’aide quelquefois d’une verrée de plaisir

Pour adoucir ma gorge parfumée par la tourbe

 

Mon âme est insatiable elle guette l’émotion

Que le désir allume parfois sur la pupille

D’une inconnue rêveuse dont la séduction

Ecrira dans ma tête un poème tranquille

 

Je ne suis pas de ceux que la peur ratatine

Et qui bourrent à ras bord de fric leurs édredons

Qui méprisent les gueux et cela me fascine

Rêvent de l’autre vie promise des religions

 

Je ne suis pas de ceux qui façonnent leur corps

En prenant pour modèle un dieu publicitaire

Et dont la chair pendouille dépourvue de ressort

Quand l’âge triomphant laisse s’en échapper l’air

 

Je ne suis pas de ceux qui en conquistador

Choisissent sur catalogue des congés exotiques

Et pleurent pour une nuit dans un aéroport

Une grève bloquant leurs vacances idylliques

 

Je ne suis pas de ceux dont la seule ambition

Est celle de « m’as-tu vu » de petite envergure

Qui guette dans les temples de consommation

La marque qui d’un coup allonge leur pointure

 

Notre monde est le même c’est le regard qui change

La solitude amie qui fait le sentiment

Et le ressentiment de la bêtise étrange

Qui nous prend par le cou pour un étranglement

 

Je suis cet amoureux permanent et perdu

Dans le bonheur suprême que crée la permanence

Un nostalgique amer des amours jamais eues

Un vagabond errant aux portes du silence

 

Et j’attends de demain une bouche pour la mienne

L’ « ardence » du désir et la pulpe gonflée

La fraîcheur juvénile qui purifie l’haleine

Les lèvres sans scrupules qui s’offrent à baiser

 

Je ne suis pas de ceux sans amour ni haine

Formaté jusqu’au fond aveuglé jusqu’au sang

Dans le cruel des jours mon esprit se promène

Sens en éveil je vois je goûte j’écoute je sens

 

Dormir dans des draps une femme à son coté

En se tournant le dos « taciturnant » le noir

Je me demande parfois où est la dignité

Une chambre lugubre ou un bout de trottoir

 

Je n’ai pas de sagesse la votre m’horripile

Je préfère la folie quand elle est à vos yeux

Aucun de vous ne peut aborder sur mon île

Elle est si jeune et belle et vous êtes si vieux

 

Dans le mensonge miroir vous vous voyez si grands

Que vous pensez indigne le pauvre qui mendie

Vous ne donnez alors qu’un regard méprisant

Et ce miroir réel vous rend votre mépris

 

Je ne suis pas de ceux bloqués dans une case

Dont la pensée minus rebondit sur les murs

Leur revient dans la gueule, les plie et les écrase

Fait gonfler leur orgueil et leur cache l’azur

 

De ceux qui s’agenouillent marquant leur soumission

A une vieille horreur bâtie sur des bêtises

Pour y régénérer l’essence de leurs pulsions

Et semer la violence où le monde s’enlise

 

Je suis celui qui passe en se sachant passer

Je suis celui qui rêve de ta peau impossible

Les ailes étendues et la bouche fermée

Le sourire en dedans du regard impassible

 

Comme ce brouillard léger dans les arbres en lambeaux

Comme ces mots veloutés que je ne dirais plus

Comme l’appel au secours d’un monde qui fut beau

La lettre non écrite que j’ai pourtant reçue

 

Je suis celui qui met du printemps dans l’automne

Quand janvier au soleil craque dans la froidure

Quand le poil qui blanchit fait vieillir le bonhomme

Quand mon âme imagine l’été et l’aventure

 

Je suis cet ignorant dont le seul savoir

Se construit de désir et de désespérance

Le désir animal l’animal désespoir

Et l’amour par-dessus pour gonfler la souffrance

 

Dans le vent de l’hiver j’agglomère le chaos

Adolescent encore debout dans ce poème

Et la nuit qui blanchit m’épargne de ces mots

Et je tais à jamais cette romance : Je t’aime.

Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent |  Facebook

19/01/2009

Actualités

J’ai vu BHL dans un journal télévisé samedi. Une fois de plus ce monsieur a essayé de donner des leçons et d’imposer sa façon de penser. C’est normal : Il revient de Cisjordanie, donc il est mieux placé que tout le monde pour connaître les problèmes de Gaza ! D’ailleurs selon lui, il n’y a pas de problèmes de religions dans ce massacre ! Que le Hamas soit islamiste mais démocratiquement élu par le peuple palestinien (Les français ont bien élu Sarkozy, tout le monde peut se tromper), que le Hamas détruise toutes les libertés laïques, voilent les femmes et enrôlent les enfants, tout ça n’a aucun rapport avec la religion, bien sur. De l’autre coté, que des élections s’approchent avec des chances pour l’extrême droite israélienne de revenir au pouvoir, une extrême droite qui s’appuie surtout sur les fondamentalistes religieux, ceux qui souhaitent tout bonnement l’extermination des palestiniens, ce n’est pas non plus une affaire de religion ! Ce n’est évidemment pas moi avec mon petit blog qui va régler cette verrue sur la planète, cette guerre qui dure depuis la création d’Israël, et même plus tôt que ça…

 

D’un coté comme de l’autre il y a une légitimité politique, un droit à l’existence. Israël existe, la Palestine n’existe plus. Israël est riche, très riche même en ce qui concerne la guerre, l’armement et la soldatesque. Les palestiniens sont pauvres, très pauvres même, au point de ne plus avoir à bouffer ! Pour un missile du Hamas, la plupart du temps tiré au hasard, mais il est vrai qu’il peut y avoir quelques victimes, Israël envoie les avions de chasse, les hélicos, les chars. Est-ce que les bombes tombent par hasard sur un hôpital, chez un toubib, sur une école ? Est-il soutenable de se défendre en disant comme c’est presque devenu une coutume, que les palestiniens utilisent les enfants en les mettant en première ligne pour gagner l’appui de l’opinion publique mondiale ?

 

La loi du Talion est un texte biblique qui trouve sa place dans la Tora. Œil pour œil ! Pour un œil les yeux, pour un homme cent hommes, pour un enfant blessé légèrement, on ratatine le pays ! Pas une idéologie n’égale les religions pour ce qui est de la fabrication de ravagés du dogme, de tarés des textes, de théologiens de la violence. Tous soumis et donc irresponsables, appelés pour leur paradis ! Dieu décide du bien et du mal donc, je n’ai pas besoin d’être intelligent comme est supposé l’être un être humain. Allah est grand, Moïse aussi et Yahvé, et Mahomet et Jésus. Tous grands, assez grands pour faire régner la connerie ! Pas de religions dans ce conflit ?

 

Bien sur, la catastrophe Bush s’arrête enfin et l’ère Obama commence demain. Ce n’est que par le plus grand des hasards que les troupes israéliennes se retirent de Gaza à ce moment là ! Dès fois que le grand Barak, déjà presque déifié, n’ait pas les mêmes orientations que son connard de prédécesseur, qu’il punisse Israël en limitant les livraisons d’armes, par exemple… (Mais c'est bel et bien la France qui est le principal fournisseur d'armes à Israël!) Pourtant, à Tel-Aviv, ils doivent bien savoir qu’en période de crise économique, le président des Etats-Unis ne va pas enlever des commandes à une industrie aussi prolifique et bénéficiaires ! A l’ONU, comme d’habitude, les pays du monde recommandent, ils condamnent, ils blablatent… Sarkozy reste sur les rangs pour devenir le juge suprême de la planète à défaut de pouvoir en être le gendarme avec sa toute petite armée… A la maison, on pitonne automatiquement dès qu’il apparaît dans la télé. Quand un comique en fait trop, il devient ridicule et si le ridicule tuait on devrait repasser aux urnes !

 

BHL, encore lui, qui n’a pas voté pour Sarkozy et qui ne votera pas pour Sarkozy en 2012 (c’est ce qu’il dit), lui trouve des cotés sympathiques… Pas le moindre soupçon, pas un mot sur les techniques de manipulation utilisées par notre président, Rien ! Notre intellectuel ne voit pas ça ! La tempête souffle en ce moment, ça n’a rien d’étonnant avec tous ces minus qui brassent de l’air !

 

Enfin, il y a de quoi se marrer, Brice le roi du charter arrive au ministère du travail… le taux de chômage va diminuer ! Sans commentaires…

 

Écrit par BONTEMPS dans Texte | Lien permanent | Tags : bhl, palestine |  Facebook

31/12/2008

Documentaire animalier

Je ne suis pas un téléphage ! Et même j’ai tendance à prendre la fuite ou à être un emmerdeur qui censure allègrement les programmes, qui privilégie ARTE et qui sélectionne les émissions en fonction de ses goûts. Je n’enregistre qu’exceptionnellement une rébellion discrète dans la famille. Mais il y a une seconde télé en service… Bref, il me semble avoir un comportement normal devant cette machine à formater la faiblesse cervicale du commun des mortels à l’évidente fatalité du libéralisme et du consumérisme aveugle. Je résiste sans difficulté, dans l’isolement du soir j’éteins le poste et je me plonge délicieusement dans un livre. Il y a des navets et des nanars aussi dans les livres, mais chacun ses goûts, personne ne les impose…

 

Où voulais-je en venir ? AAAAH ! Oui ! Mon lardon est mal foutu, fiévreux, tousseux, morveux, malade quoi… Il lui arrive de s’emmerder un brin avec son vieux père d’autant plus que celui-ci a le pif collé sur l’écran de l’ordinateur et est concentré (con, centré) sur ce qu’il écrit. Donc, il allume la télé et il pitonne à la recherche d’un programme qui le satisfasse. Las ! Il tombe sur de la merde, un feuilleton série eau de roses gnangnan sur la une, un jeu de con sur la deux, un documentaire animalier sur la trois, un cryptage sur la quatre, un documentaire animalier sur la cinq et un documentaire animalier sur la six quand ce n’est pas une sérié américaine de merde gnangnan eau de roses violence fric flic amour et publicités.

 

Les éléphants, les lions, les panthères, les guépards, les otaries, les lémuriens, les oies, les baleines multicolores, les manchots, les chiens de prairies, les dingos, les kangourous, les lièvres de Patagonie, les orignaux, les outardes, les tarentules, les orques, les crevettes, les coyotes, les cocotes, les baleines à bosses, les requins de toutes les couleurs, les baleines sans bosses, les tigres, les… AAAAAAH ! Vous entendez mon hurlement ? Je recrie : AAAAAAAAAAAH !

 

C’est quand l’ouverture ? Ras le bol, plein le cul ! Il y a des gens qui n’ont rien d’autre à faire que d’aller emmerder les bestiaux, les filmer sous toutes les coutures à grand renfort de 4x4, d’hélicoptères et de caution scientifique. Parce que sinon le document ne sera peut-être pas acheté par une téloche ! Alors il faut que le docteur Ducon, que le zoologue Machin ou le trouducologue Untel vienne expliquer que le kangourou femelle a une poche ventrale ou que le scorpion n’est pas dangereux quand on le tient à distance !

Parfois, c’est à suivre : A t’heure, un document sur les papillons du Mexique, avec immédiatement après un document sur le rat rouge des montagnes du zobrouzland. Un jeu débile ensuite et un documentaire, animalier bien sur, sur la chauve-souris à plumes du nouveau Kratchivork.

 

Même mon gamin qui a huit piges n’en à rien à foutre ! Public et privé, la télévision se fout de la gueule du monde en diffusant en permanence ces documentaires merdiques. Quand en plus, le soir, on nous envoie « la marche de l’empereur », l’envie de vomir est pressante ! Ne manque que l’homme qui ulule avec les ziboux, l’homme qui murmure à l’esgourde des ânes et celui qui danse le tango avec les loups ! Bientôt la nuit ils passeront des films X avec des zoophiles…

 

Ce n’est pas que je n’aime pas les animaux, mais quand c’est trop c’est trop, c’est comme la publicité, la politique, le foie gras et les démangeaisons. Un peu ça passe mais il faut garder le contrôle sinon on va directement à l’indigestion. Pour moi, ça y est ! Depuis longtemps d’ailleurs… Alors entre deux hurlements, AAAAAAAAAAAH ! Je dégueule !

 

Bonne année.

Écrit par BONTEMPS dans Texte | Lien permanent | Tags : télé |  Facebook

19/12/2008

Meilleurs voeux ? 2009

C’est réconfortant, la France, à l’approche de ces putains de fêtes de fin d’année ! Ça fait du bien de vivre dans un pays libre et démocratique, dirigé par des femmes et des hommes sincères et honnêtes qui agissent, à l’évidence pour plus de justice sociale et donc pour le bonheur et la prospérité ! Des si beaux et si intelligents ministres, si ouverts au dialogue (entre eux, à la cantine), si proches du peuple… Un président tellement à l’écoute, qui ne ment jamais, ne manipule personne et agit toujours pour le bien de « tous les français ! »

 

Les habitants de la rue meurent sans faire de bruit, sous leur tente ou dans leur abri de carton. A une belle cadence, combien depuis le premier janvier dernier ? Un par jour ? Peut-être plus, allez savoir ! Il y en a qui parte de justesse à l’hosto, juste histoire de mourir au chaud…

 

La poste est vendue au privé, mais ce n’est pas pour privatiser ! Non non ! Penser de cette façon est une erreur d’analyse ! Il est bien évident que notre président n’a jamais eu la moindre intention de supprimer un des fleurons des services publics ! La preuve ? L’État reste actionnaire majoritaire ! Le président se fout de notre gueule ? Ah bon ? Tiens, je n’aurais pas cru ! D’ailleurs le président aime les services publics et leur disparition l’attriste. Non ? Ah bon…

 

Les médias parlent de la « valse des étiquettes » pour tout ce qui concerne les hausses des prix à la consommation. Les médias sont friands des chiffres qu’ils peuvent faire parler, qu’ils peuvent triturer, tordre et faire mentir comme ils veulent. Ils ne font que suivre les méthodes de l’État. En ce moment, les chiffres valsent beaucoup. Cinq mille par ici, cinq cent mille par là, deux cent douze à Dijon, mille sept cent à Rennes, etc. Quand la poste sera passée au privé, on ajoutera quelques milliers à l’addition… Mais les chômeurs n’ont pas de prix, ils ne valent rien, ils ne sont que des statistiques…

 

Les économistes, qui parfois ne parviennent même pas à se comprendre entre eux tellement leur langage est clair, sont presque tous d’accord pour annoncer que deux mille neuf sera une année terrible, de récession (si,si !) et donc de hausse du chômage, de baisse de la consommation, le vrai bordel !

Comment voulez-vous alors que le ministre Brice H trouve du fric pour construire un centre de rétention propre, qui respecte au minimum la dignité humaine, à Mayotte et ailleurs… C’est si loin…

 

J’imagine un dialogue. Nous sommes en deux mille neuf, dans un pôle emploi déshumanisé d’une ville du nord (taux de chômage 25%) :

(Une voix automatique) –Faites le 3949 !

Le chômeur : -Il n’y a personne ici ?

La voix : -Faites le 3949 !

Le chômeur : -Ben tiens, chez les flics c’est le 22, chez le toubib c’est le 33, ici c’est le…

La voix : -Faites le 3949 !

Le chômeur : on y va… (il compose le numéro sur un appareil téléphonique mural)

Une voix enregistrée : -Vous avez demandé le 3949, ne quittez pas, un conseiller va vous répondre. (En boucle)

Puis un déclic et une autre voix : Veuillez taper votre code d’inscription suivi de la touche dièse.

Notre chômeur modèle fait tout ce que les voix lui demandent en pensant vaguement à Jehanne d’Arc.

Enfin une voix lointaine, certes, mais humaine : -Monsieur X ?

Le chômeur : Oui.

Silence

La voix humaine : Vous étiez conseiller emploi formation à la mission locale de L ?

Le chômeur : -Oui.

La voix humaine : Votre CV indique dans les loisirs que vous aimez le bricolage.

Le chômeur : -Oui.

La voix humaine : -Vous connaissez le travail du bois ?

Le chômeur : Oh, un tout petit peu, je fais des petits meubles, des étagères, mais…

La voix humaine : -C’est très bien, on recherche un chef d’équipe charpentier pour la construction d’un centre de rétention à Mayotte. Vous pouvez partir demain !

Le chômeur : -Pardon ? Mais…

La voix humaine : -Monsieur il n’y a pas de mais ! C’est ça ou vos indemnités seront supprimées !

 

J’arrête là ce sketch qui ressemble à s’y méprendre à la réalité future… J’exagère volontairement pour la destination, je pense que Mayotte a ce qu’il faut comme main d’œuvre pour construire un centre de rétention sans faire appel à la sainte métropole…

 

Mais sur le fond, on en est déjà là ! Le chômage coûte cher à la collectivité, c’est clair ! Avec un gouvernement comme le notre, socialement très avancé… Il va falloir diminuer rapidement le nombre de chômeurs indemnisés ! Ils ont déjà commencé à œuvrer dans ce sens, ils vont continuer et même mettre les bouchées doubles ! Le travailleur n’est qu’un pion sur l’échiquier de l’économie de marché, le principal est de préserver les profits des plus riches patrons ! Oh la belle vie…

 

Alors deux mille neuf…

Les locdus, les souffreteux, les esclaves, les pensionnés, les lycéens, les sans abri, les artistes, les homosexuels, les paysans, les précaires, les chômeurs, les sans papiers, les noirs, les hétérosexuels, les intérimaires, les gros et les maigres, les poètes, les blancs, les profs, les aides familiaux, les techniciens de surface, les alcooliques, les beurs, les affamés, les réprouvés, les libertaires, les communistes et j’en oublie forcément…

 

C’est dans la rue que ça va se passer ! Que ça doit se passer ! Ici et ailleurs dans le monde ! Qu’ils mettent des chars devant les palais des gouvernants et devant les parlements, ils auront perdu ! Et nous auront gagnés !

 

Même si ça ne doit durer qu’un temps… ça vaut le coup, non ?

Écrit par BONTEMPS dans Texte | Lien permanent | Tags : politique |  Facebook