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06/12/2008

la nouvelle chanson des gueux

Quand elle ouvre les bras

Me voyant arriver

Il m’arrive de rêver

Qu’elle n’attend que moi

Que je suis le soldat

Qui revient de la guerre

Qui sort de la misère

De la faim et du froid

 

J’imagine le café

Qui chauffe sur le réchaud

J’ai envie d’avoir chaud

Et de me reposer

Et soigner mes blessures

Revenir à la norme

Jeter cet uniforme

Avec mes déchirures

 

Quand elle ouvre les bras

Ses yeux restent fermés

Elle parle de pitié

Et moi je n’en veux pas

Elle ne regarde pas

Ce miroir sacrifié

Qui dit la vérité

Mais elle n’y croit pas

 

Elle ne veut pas se voir

Sans son lourd maquillage

Elle me voudrait en cage

Enfermé sans espoir

Mais je reste debout

Et digne malgré elle

Quand cette vie cruelle

Me voudrait à genoux

 

Quand elle ouvre les bras

C’est pour me faire partir

Elle nous aide à sortir

Mais on ne revient pas

Elle se pince le nez

Elle n’entend pas mes cris

Du haut de son mépris

Elle ne voit pas lever

 

L’armée inattendue

Cette fleur de misère

Abreuvée de colère

Qui monte de la rue

Et cette armée de gueux

Gavée de ses paroles

Inversera les rôles

Pour lui ouvrir les yeux.

03/12/2008

Pauvreté, précarité

J’ai eu le privilège, moi le breton habitant un minuscule village morbihannais, de participer aux rencontres « Pauvreté, Précarité, Quelle démocratie participative pour quelles transformations ? » Privilège parce que ces rencontres du 29 novembre avaient lieu au conseil régional Rhône Alpes à Lyon et que, le Morbihan ne risque pas de devenir le neuvième département de cette région. Privilège parce que j’en reviens plus riche d’avoir écouté et entendu la voix de ceux qui n’en ont pas, de ceux qui depuis la rue renvoient à la société libérale l’image de ce qu’elle est, injuste et franchement pourrie.

 

Je ne cache pas mes à priori négatif en ce qui concerne l’utilité de la « démocratie participative. » Utilité en terme de décisions et donc en terme de résultats visibles et en  terme d’efficacité. D’ailleurs cette journée apporte d’une certaine manière de l’eau à mon moulin puisque les « médias » étaient absents de ce qui constituait pourtant un évènement exemplaire de prise de parole libre pour les exclus et les « presque » exclus que sont les travailleurs pauvres, les précaires, les chômeurs, les Rmistes et RSaïstes, et les autres.

Autre apport d’eau à mon moulin incrédule, la présence de François Auguste, vice président du conseil régional, présence qui soulignait l’absence de tant d’autres qui avaient, bien sur, d’autres chats politiques à fouetter. Je salue d’ailleurs le courage et l’honnêteté de ce monsieur que je ne connais pas mais qui semble avoir la volonté de transformer profondément la situation.

 

Si j’ai trouvé très positif cette prise de parole par les « habitants de la rue », si je l’ai entendu comme une revendication de dignité, tout simplement de dignité humaine, c'est-à-dire sans se soucier des lois et des règlements, des typologies et autres classements dans des petites cases avec des gros mots : Santé, Logement, social, travail, etc.… J’ai entendu un cri qui est celui de l’humanité, un cri fondamental : Je suis comme vous, j’existe avec mes qualités et mes défauts, mes désirs, ma violence animale et vous me regardez comme une chose, un rebut, une ordure à traiter. L’émotion était forte, mais après… Que va-t-on faire de cette émotion ? Si j’ai ressenti profondément ce cri de mes semblables « frères humains » j’ai aussi été renvoyé dans le piège du monde de l’insertion !

 

En voilà un mot ! Une grossièreté presque dans ce cadre là ! J’ai fait sans difficultés un saut d’une dizaine d’années en arrière, d’une époque pendant laquelle je faisais partie du régiment des inséreurs.

 

J’ai assisté à la défense publicitaire des actions associatives diverses et variées, toutes utiles à leur niveau, voire même indispensables pour certaines. Mais en aucun cas cette réunion, à mon avis, ne devait être un lieu publicitaire, un lieu ouvert de concurrence entre les différentes actions, un lieu de prosélytisme comme cela l’a été pour certaines représentations d’organisme. Les personnes de la CGT arboraient un badge et ils n’ont pris la parole que pour faire mousser leur centrale et appâter le chaland. Ils ont été sifflés par une grande majorité de l’assemblée et ils ne l’ont pas volé ! Convaincus de faire une publicité positive pour leur syndicat ils ont obtenu l’exact contraire et c’est bien dommage. Heureusement, la plupart des pros n’étaient pas dans cet état d’esprit et même, certaines personnes qui ont pris la parole ont refusé de se présenter en préalable pour ne pas être confondu avec l’image, « la casquette » de leur organisation.

 

Il y avait 700 personnes dont le plus grand nombre étaient des « pauvres, » le peuple des exclus de notre belle société. Ils étaient pour une fois chez eux, sur le devant de la scène, avec un énorme besoin de reconnaissance humaine et rien d’autre. La dignité, le respect ! Le catalogue d’actions des uns et des autres m’a semblé déplacé dans ce contexte alors que le but était, me semble t’il, de réfléchir ensemble à des actions efficaces ne serait-ce que pour changer le regard de la société sur ces gens qu’elle s’évertue d’abord à exclure et ensuite à cacher. Rechercher ensemble, élus, professionnels et exclus, en quoi et comment la démocratie participative peut changer la situation.

 

L’insertion porte son propre mal en elle comme dit le dicton : le ver est dans le fruit… Déjà cette concurrence, cette multiplicité de structures qui interviennent dans le champ de l’insertion et qui se partage le gâteau des financements… Pas facile à tirer le pognon… Pas si nombreux les financeurs ! Alors il faut être meilleur que les autres, plus innovant, moins cher… C’est le système libéral dans sa splendeur, indiscutable ? Sinon que lorsque que ce système s’applique à des salades ou à du pétrole,  c’est déjà le bordel, c’est même carrément la crise ! Mais quand il s’agit d’aider des personnes à retrouver un boulot, un statut, que ce statut permet à l’individu de se réintégrer dans la « normalité, » que ça change le regard de l’autre, que ça rénove la dignité, la fierté même ; le système devient une indécence !

 

J’ai signé de nombreux contrats quand je travaillais dans ce domaine… Contrats et avenants au contrat, CDD, vacataires… Animateur, formateur, conseiller emploi formation, petit pion facile à bouger, à virer aussi…  La permanence de la précarité, le passage annuel par la case ASSEDIC, les statuts bâtards. Jusqu’au jour ou les financements disparaissent ou diminuent et il faut faire le tour du bureau, passer du fauteuil à la chaise, de l’écoutant à l’écouté… L’insertion qui fabrique de l’exclusion ! J’ai entendu ce discours à Lyon. La professionnelle, la vraie, formée, à Bac plus… qui se fait éjecter après deux années de bons et loyaux services et qui apprend quelques mois plus tard que le poste qu’elle occupait est confié à un bénévole… Où est le ver ? (Dans mon cas il y avait d’autres raisons, tues, pour justifier mon éviction, j’avais le culot de penser différemment, de placer cette fameuse « dignité » avant l’Entreprise, Je continue et j’en suis content.)

 

Enfin et surtout, insérer, à moins que je ne me trompe, signifie « mettre à l’intérieur », faire entrer. Le chômeur doit entrer dans l’Entreprise, l’habitant de la rue doit entrer dans un logement, le malade doit entrer dans la thérapie, etc. Chacun doit être inséré dans la société. Retrouver le plaisir paradoxal de payer des impôts, d’être reconnu comme un citoyen ordinaire, fier de jouir pleinement de son statut de citoyen. Il y a environ 100 000 habitants de la rue (Demande expresse d’appellation émanant directement de ceux que l’on met dans le sac : SDF), combien de ceux là, et je n’évoque volontairement pas les autres, le RMI et compagnie, combien de ceux là ont le désir profond d’être inséré dans cette société ultralibérale qui exclut en permanence, qui ne soucie pas des individus mais simplement du profit de quelques uns, une société pour laquelle l’exclusion est naturelle et inévitable comme la famine, la guerre, le travail des enfants, la mafia et toutes les autres joyeusetés qu’elle fabrique.

 

Le boulot des « inséreurs » est de faire revenir les exclus dans ce merdier ? L’insertion est entrée dans le système, elle y a trouvé sa place, ses pauvres comme l’église catholique à ses mendiants patiemment entretenus à chaque sortie de messe.

 

Quelques élus étaient discrètement présents à cette réunion. Je ne veux pas parler des élus municipaux mais des « cadres » de la politique, députés et sénateurs. Ne pas compter sur eux pour transformer cette société, Ils y sont très bien ! Leur effort se traduit par « la démocratie participative », pour les meilleurs d'entre eux. J’aimerais savoir ce qu’ils ont entendu et retenu de la riche parole des pauvres. Comme pour les syndicats, ce n’est pas la politique que je vise mais les politiciens. Pour changer ceux-ci et par la même la politique, viser enfin à ne plus avoir besoin d’insertion, c’est la société qu’il faut changer, casser les murs, faire « la révolution. » comme le disait mon copain Djamel, dépité par les discours des professionnels, tout doit venir de la rue ! Le seul espoir c’est la rue ! Je crois que les inséreurs devraient flairer le vent et chercher une certaine unité pour combattre le système dès maintenant, quitte à disparaître avec le système !

 

Bref, le monde de l’insertion ne change pas, il s’agit encore de retrouver la confiance de la société plutôt que changer la société. Suivre le discours institutionnel plutôt que rénover l’institution…

Les pauvres, les exclus de toutes sortes demandent autre chose, qu’on arrête de les promener d’une association à un centre de formation, à l’ASSEDIC et son 3949 débile, d’un animateur d’insertion à je ne sais pas quoi d’autres… Cela ressemble bigrement à du mépris, non ? Si au moins il y avait un esprit qui permette la mutualisation des énergies, que l’action sociale soit un peut plus solidaire…

 

L’insertion jargonne aussi… Une femme nous a dit : Quand c’est à la télé, on comprend tout, quand c’est vous, on ne comprend rien ! Si vous voulez apprendre le langage de la rue, on peut vous l’apprendre !

 

Voilà, j’arrête. Il est vrai que je n’ai pas été très courageux dans la prise de notes et que les quelques unes que j’ai pris sont parfaitement inutile à mon analyse. Mais tout de même, moi qui suis d’un pessimisme virulent (et assumé), j’ai trouvé matière à espérer dans ce que j’ai entendu qui venait des plus rejetés de notre société et aussi de cette question posée par une femme à François Auguste : A quoi ça sert la démocratie participative si on dérange ? Il a répondu que la démocratie participative n’était utile que si elle dérangeait, qu’elle était faite pour ça. J’espère que cette femme aura été rassurée par la réponse…

 

Mais je reste d’accord avec Djamel : Les changements viendront de la rue !

Petit plus : Les grands patrons français, nonobstant la crise, ont trouvé le moyen de s'augmenter (en moyenne) de 20% au cours de ces derniers mois, ce qui fixe leur revenu mensuel (une moyenne encore), a 383 000€ ! Pas mal !

23/11/2008

Elsheimer et moi...

Elsheimer et moi… L’amour va-t-il commencer ? Une belle démence sénile qui arriverait avec, à mon avis, un tantinet d’avance… Etre vieux, jamais il ne m’est arrivé de le souhaiter. Mais les points de vue, les miens, sont en constante évolution… Mais de la à déjanter, à fondre du bulbe, se ramollir du cortex et avoir les synapses dans la marmelade et l’avenir dans la couche culotte, il y a un pas !

 

Bon, j’explique cette entrée en matière obtuse et absconse. Mon voisin, un copain, trente cinq pige environ, travaille, énormément, dans sa maison, il agrandit, il modernise, il bricole, il n’arrête pas ! Malgré cela, c’est un mec sympa, juste un peu excessif dans le pastaga, qui multiplie par trois la quantité d’une dose et par trois la quantité de doses… Heureusement pas souvent… Bref, ce voisin est dans les finitions de ses travaux, il pose les parquets, il peint les murs, il branche l’électricité. Il est doué, bricoleur, démerdard, c’est presque mon contraire ! Ici, à la maison, ça va beaucoup moins vite parce que je suis perdu, je ne sais pas par quoi commencer, par quoi poursuivre, etc. On ne peut pas être doué pour tout, mais, on peut être doué pour rien et s’appliquer dans ce domaine…

 

Bref, tout ça pour en arriver à ce triste constat du jour qui m’a tout de même valu un solide fou rire alors que je vaisselisais, ensuite… Je tiens à montrer à mon voisin, depuis déjà longtemps, deux mois ; le magnifique parquet de chêne que m’a donné Sylvain, mon gendre. (J’ai du mal à poursuivre, le fou rire revient !)

 

Je reprends après avoir fumé une cigarette devant la cheminée pour mettre à mal ce rire emmerdant mais sans grand espoir en ce qui concerne sa disparition définitive… Donc, fier et content, je voulais montrer à mon voisin, etc. Vous connaissez la suite… Gilles, le voisin, vient assez fréquemment à la maison pour me donner des idées et un coup de main dans les travaux (qui n’avancent pas !) au premier étage. Et jamais, au grand jamais, malgré la succession de ces visites amicales et souventes fois arrosées, je ne pense au parquet !

 

Et aujourd’hui, Anne et Sylvain, Camille et Quentin viennent manger à la maison afin de souhaiter comme il se doit l’anniversaire de ma grande fille. Peut-être bien que le beaujolais était un peu trop chaptalisé, que le Cérons continue sa géniale maturation dans mon cerveau, ou que le petit salé et la mique ont eu le temps de fermenter… Toujours est-il que, (le fou rire me fait pleurer) très fier de moi ; je file dans le garage, je prends une latte de parquet que je ramène comme un trophée sous les yeux de Sylvain en lui disant très sérieusement : « Tu as vu le parquet que mon voisin nous a donné ! » Je vais même jusqu’à en préciser la surface ! Sylvain, interloqué, me dit : « C’est le même que celui que je t’ai donné ! »

 

D’où un atterrissage étrange qui, après un murissement assez court m’a conduit à ce fou rire qui ne veut plus me lâcher. Dois-je réellement considérer que l’alcool (du si bon vin ?) a sa part de responsabilité ? Que la maladie d’Elsheimer pointe son groin et que je dois d’ors et déjà me faire à l’idée que mon cerveau se transforme en béchamel ? Qu’un subtil mélange des causes susnommées s’accorde pour semer le trouble dans mon esprit pourtant, habituellement, si clair… Gast ! Je me pose des questions et le rire revient facilement quand je pense à l’ébahissement de Sylvain qui a du, certainement se poser des questions, dire à Anne : « Dis donc, ton père, ça s’arrange pas ! »

 

S’il s’agit de cette pétasserie de maladie, je n’en suis qu’aux prémices et s’ils sont aussi drôles à chaque fois, j’accepte. Mais je pense plutôt aux vins, si bons, si gouleyants, si piégeux ! Au bonheur du jour et éventuellement au mélange entre l’alprazolam et les vapeurs vineuses… J’abuse avec facilité en général, dès que j’ai des invités, c’est pire ! Enfin, avec modération ?

 

Bref, je rigole en espérant qu’Anne et Sylvain rigolent aussi !

 

16/11/2008

Première gelée (Jean Richepin)

            Jean RICHEPIN (1849-1926) 

            (Recueil : La chanson des gueux)

 

 

            Première gelée

 

            Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.

 

            Ainsi qu'un dur baron précédé de sergents,

            Il fait, pour l'annoncer, courir le long des rues

            La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.

            On entend haleter le souffle des gamins

            Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,

            Et tapent fortement du pied la terre sèche.

            Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu'une flèche.

            Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,

            Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.

            Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,

            Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,

            Les reins cambrés. Leur pas, d'un mouvement coquin,

            Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.

 

            Oh ! comme c'est joli, la première gelée !

            La vitre, par le froid du dehors flagellée,

            Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,

            Et papillotte sous la nacre des micas

            Dont le dessin fleurit en volutes d'acanthe.

            Les arbres sont vêtus d'une faille craquante.

            Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.

 

            Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.

 

            Voici venir l'Hiver dans son manteau de glace.

            Place au Roi qui s'avance en grondant, place, place !

            Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,

            Fait courir le gamin. Le vent dans les collets

            Des messieurs boutonnés fourre des cents d'épingles.

            Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.

            Et les femmes, sentant des petits doigts fripons

            Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,

            Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.

            Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.

            Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau

            Vont s'asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.

            Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,

            Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe

            Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,

            Qu'un tendre amant fera mollir sous les baisers.

            Heureux ceux-là qu'attend la bonne chambre chaude !

            Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,

            Mais les gueux, les petits, le tas des indigents...

 

            Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens.

 

 

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07/10/2008

Que raconte l'oiseau?

La terre que je pétris prend la forme des mots

Qui ne peuvent pas dire la douceur de l’argile

Le contact soyeux de mes doigts sur ta peau

L’opulente rondeur d’une saison tranquille

 

Je bande du pinceau sur le papier trempé

Comme la note me vient éclater dans l’oreille

L’obsession qui me comble comme la volupté

D’un dimanche d’été ravagé de soleil

 

Le silence rebondit sur la portée du vent

Là où le verbe est mort trop bavard quelquefois

Le trait et la couleur disent le sentiment

Ou l’exacerbation du désir parfois

 

J’entends des violons en marchant dans la rue

Quand je ferme les yeux la lumière est violente

Comme une envie d’alcool subite et incongrue

Comme la beauté bleue d’une femme indolente

 

Et ce rêve de lèvres enfiévrées de douceur

Qui vient me caresser le ventre de la nuit

Comme l’aquarelle sait en donner la couleur

Comme un double soupir repose la symphonie

 

Qu’importe que comprenne ou ne comprenne pas

Les sculptures de mots la peinture des musiques

Elles n’ont rien à dire et pourtant elles sont là

Un simple souvenir pour un moment magique

 

Que raconte l’oiseau dont le chant m’émerveille ?

D.L06/10/08

 

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