07/09/2008
EDVIGE
Je n’engrange pas les bons points, c’est vrai ! Je ne suis pas homosexuel, je ne fais parti d’aucun parti politique, je n’adhère pas à un syndicat ni, pour le moment, à aucune association. Mon passé n’est pas clair sur bien des points mais mon présent est intouchable ! Je n’ai jamais été ni homosexuel ni syndicaliste. J’ai pris une fois dans ma vie une carte dans un parti politique autonomiste, un tout petit, un minus et les réunions consistaient à organiser les collages d’affiches. J’en suis revenu bien vite. J’ai fait parti et j’ai même été responsable dans des associations sociales, sportives et/ou humanitaires. Coureurs sans Frontières méritant les deux appellations. Nonobstant un présent d’une sagesse permanente et un tantinet immobile, j’ai occupé une part de ma jeunesse avec des mauvaises fréquentations. Droits communs et politiques mêlés, visites de commissariats et autres geôles, fourgons, cellules. Castagnes, larcins divers, bof… Pas de quoi tirer une quelconque gloriole ni en tartiner un pain de deux livres ! Des livres que j’ai lu, relu, des théoriciens, des activistes, etc. Passé un mai soixante huit de recherche personnelle et surtout d’amusements divers et variés, j’ai fréquenté avec distance mais non sans réflexions et analyses les gens d’extrême gauche et, surtout, les anarchistes. Longues discussions avec des intellos permanents, collage difficile de « papillons » dans le métro et même de sigles BZH sur des cars de CRS ! Après moult études de moi-même et circonvolutions autour de mon nombril, j’ai constaté mon incapacité évidente pour le militantisme actif, mais j’ai aussi constaté, tout bonnement, que j’étais anarchiste. J’ai des souvenirs très anciens de la reconnaissance du père d’un ami, un supporter de l’UDR, qui m’a affirmé un soir que j’avais raison et que rien ne pouvait se situer au dessus de l’Anarchie. Je crois me souvenir que « le monde libertaire » titrait : « l’Anarchie, le plus au fait de l’ordre ». Je ne garantis pas le titre. Comme quoi, même les gens de droite, celui-là sympa au demeurant, ont des instants de lucidité. Anarchiste, j’étais, je suis et je ne pense pas que le temps y fasse quoi que ce soit, ce n’est pas une maladie mais c’est, hélas, un désespoir. Solitaire de nature, romantique et poète, artiste sans gloire et ne recherchant pas (ou ne sachant pas rechercher) la notoriété, je n’en suis pas moins absolument concerné par le nouveau fichier des flics : EDVIGE. En plus, ils ont choisi comme sigle le deuxième prénom d’un de mes anciens potes de boulot, et ça me fait chier quand je pense à lui. Avec tout le mal que je pense de la politique de Sarkozy, avec son fascisme outrancier qu’il se contente d’appeler libéralisme, avec Brice Hortefeux en général SS remplissant ses wagons d’indésirables, avec la succession des scandales anti pauvres, la destruction systématique des services publics, avec la remise en valeur de l’église catholique (qu’il est beau, les mains jointes devant les cercueils des soldats), l’église qui a toujours tant aimé les pauvres au point de les entretenir dans la pauvreté, avec l’utilisation de son armée ridicule pour occuper un pays lointain afin, soit disant de lutter contre le terrorisme… Et j’en passe !
Alors évidemment je suis concerné par ce fichier facho ! Je demande à être fiché ! Je dois apparaître sur cette liste de mécréants, de politiques hostiles, de PD, de rebelles de toute sorte, d’associatifs mal pensant, de syndicalistes dangereux, de rappeurs excités. Je suis, je l’affirme, susceptible de porter atteinte à l’ordre public ! Mon existence même devrait affoler les lardus ! Je suis dangereux ! Je peux par le biais d’une conversation anodine changer l’état d’esprit des masses, leur faire comprendre que le libéralisme est plus dangereux qu’une bombe atomique, plus cancérigène que l’herbe, plus nocif qu’un mauvais film porno ! Le libéralisme auquel se rendent des partis politiques soit disant de gauche, comme le P.S, qui le considère comme une incontournable fatalité… Le libéralisme est une vérole qui nous collera bientôt des caméras dans le cul pour voir si nos mœurs sont correctes ! Qui en met déjà à chaque coin de rue pour surveiller les jeunes, parce que les jeunes, c’est bien connu, ce n’est jamais qu’une dangereuse bande de cons ! Je revendique, à ce titre (de con) d’être un jeune. Peut importe que je sois un grand-père, jeune depuis plus longtemps que d’autres… L’avenir promis par le libéralisme à une majorité, une énorme majorité des jeunes d’aujourd’hui, suffit, en partie, à expliquer leurs actes. Riches plus riches et pauvres plus pauvres, la santé pour les riches et la mort pour les autres, nous vivons un nouveau moyen-âge ! Très moyen même ! On tue tout ce qu’il est possible de tuer en attendant de tuer le reste. Bonjour le futur. Donc, on va ficher les mal-pensants, les incorrects, les lucides, les désespérés. J’en fais parti ! J’en suis ! Je me rallie à cette masse hétéroclite qui a les jetons quand elle voit un képi, à tout ceux qui sont capables de ne pas confondre un résistant avec un terroriste, une armée d’occupation avec des libérateurs, une vessie avec une lanterne ! Je voudrais qu’une gigantesque pétition circule, en France, pour rassembler les gens qui, comme moi, sont volontaires pour être fichés. Que leur système implose faute de pouvoir accepter un aussi grand succès ! Base élèves pour les minots scolaires, EDVIGE pour les adultes qui osent avoir une analyse personnelle de la politique, bientôt un fichier pour les fœtus qui pourraient devenir délinquants… Hitler peut dormir éternellement sur ses deux oreilles, la relève est assurée ! Je pense que les flics qui sont payés, avec vos impôts (je ne risque pas d’en payer…) pour surveiller ce qui se passe sur le Net, vont finir par lire ce texte ! Grand bien fasse à ces visiteurs aux ordres, ces esclaves des systèmes…
Des impôts, j’en paye quand même, par alliance… Dans le département le plus réac et ringard de France, le Morbihan qui finance plus d’écoles privées que d’écoles publiques. De là à rêver de guillotine… Je suis contre la peine de mort, évidemment ! Vive l’Anarchie !
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05/09/2008
Le monde autour
Il y a le monde autour en larmes et en sourires
Et le cri des enfants dans la cour de l’école
Des rêves de soleil et des pluies de désirs
Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent
Les plages noires des volcans où l’océan se brise
Et l’orchestre du vent qui joue des symphonies
Un ourson qui s’amuse sur un bout de banquise
Un albatros errant qui plane dans la nuit
Le parfum de l’humus dans le sous bois d’automne
Une déchirure de mouettes sur le gras d’un labour
La beauté d’une femme le regard qu’elle donne
Qui habille de bleu la mélodie du jour
Cette odeur de café qui vient charmer l’aurore
Le bonheur du sentier qui s’allonge sous les pas
La luisance du trottoir que l’averse décore
Et le torrent limpide qui file entre les doigts
Le poète insolent défricheur de béances
Qui vide des silences sur le papier nu
Accrochant aux matins les voiles de l’espérance
Que viennent gonfler les songes d’un passé disparu
Il y a le monde autour en larmes et en sourires
Et le cri des enfants dans la cour de l’école
Des rêves de soleil et des pluies de désirs
Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent
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30/08/2008
Transparence
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23/08/2008
AFGHANISTAN
Qu’est-ce que l’armée française fout en Afghanistan ? La lutte contre le terrorisme ? Et on ne se fout pas de notre gueule ? Ben Laden et ses compères ont donné une leçon aux États-Unis en deux mille un, et aux riches et méprisants occidentaux par la même occasion. Bush, ravagé du bulbe, borné, idiot génétique et chrétien crétin a décidé de lancer le monde riche dans une croisade anti pauvres destinée à assurer la sécurité du monde riche. La place de Bush est au tribunal international ! Quelques milliers de pages d’accusations diverses seraient nécessaires, torture institutionnalisée, crimes contre l’humanité entre autres… Sarkozy, admirateur de la politique de Bush et grand serviteur de la lutte pour l’appauvrissement des masses, (chrétien lui aussi), renforce la présence militaire française en Afghanistan. Heureusement que Chirac était président au début de la guerre en Irak ! Sinon, il est clair que nous serions aussi dans le bourbier sanglant pour aider les pauvres irakiens à s’entretuer gaiement… Bref, Sarkozy s’exhibe, se recueille sur les cercueils des « victimes » et il pose sur le drapeau des médailles qui font une belle guibolle aux cadavres des soldats, d’ailleurs il distribuera les mêmes aux champions français des jeux olympiques, il assume l’occupation de l’Afghanistan, il est décidé à poursuivre le « combat pour la liberté ! » De quoi parle-t-il ? De la liberté de qui ? Les armées d’occupation perdent toujours les guerres, c’est une évidence ! Leur combat est injuste et il ne peut pas en être autrement. Ce n’est pas en faisant la guerre qu’on règle les problèmes du monde ! Ce que Bush et compagnie nomment les « terroristes » sont devenus des résistants, tout simplement. Et la résistance gagnera, un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre, comme elle gagne toujours. L’évidence est économique. Le terrorisme se nourrit de la paupérisation galopante de la majorité des pays du monde et de l’enrichissement perpétuel d’une minorité qui détient déjà la richesse et le pouvoir. Sarkozy, comme Bush aux U.S.A, veut gérer le monde comme la France. Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres ! Le contraire serait étonnant et pourtant ! Une meilleure répartition des richesses dans le monde réfrénerait à coup sur l’enthousiasme des fanatiques et des terroristes. Quand on a de quoi se nourrir, de quoi s’habiller et de quoi éduquer les mômes, on est moins enclin au désespoir. C’est une question de dignité humaine. Les intérêts financiers valent bien plus que la dignité de quelques milliards de pauvres… L’occupation de l’Afghanistan par l’armée française aura pour résultat de resituer la France parmi les cibles privilégiées des terroristes ! Bravo Sarkozy ! Bref, les mensonges du libéralisme arrivent à leur apogée quand il y a mort d’homme, dix d’un coup, presque autant que dans un accident de car. A la différence près que les passagers du car n’ont pas prévu que celui-ci sortirait de la route, ils n’ont pas signé un engagement par lequel ils sont prêts à sacrifier leur vie… Les soldats ont pour métier d’obéir aux ordres, comme les flics. Ils sont là pour tuer et pour se faire tuer. Ils choisissent, sans y croire et bien sur, c’est con quand ça arrive, pour les familles et les amis… Sarkozy les mains jointes devant les caisses est foutu de voir sa côte remonter dans les sondages !
Tout va de plus en plus mal, continuons !
Écrit par BONTEMPS dans Texte | Lien permanent | Tags : terrorisme |
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02/08/2008
PARFOIS
L’amour désarticule le sang de l’éphémère
Le précipice ouvert sous le fil aveuglé
Puits profond de silence
Et parfois je me vois mendier dans le désert
Parfois je rêve encore de cette éternité
Comme d’une innocence
Il peut pleuvoir comme le vent peut souffler très fort
Un fragment d’azur clair peut déchirer le gris
Venir même le printemps
Parfois mes jambes sont lourdes je regarde dehors
Sans trouver de courage même au cœur de la nuit
Quand l’escalier descend
L’amour même la haine me deviennent étrangers
Je flotte au gré de l’air parfois dans une bulle
Et je suis libre enfin
Dans le poison cruel de cette liberté
Le tranchant du rasoir sous mon pas funambule
Comme unique chemin
Le poids de l’or me ploie sous sa charge imposante
Je fermerai ma gueule un de ces jours prochains
Lorsque tout sera dit
Jamais je n’ai écrit de chansons qui se chantent
Si parfois j’ai voulu m’y noyer mes frangins
Des torrents de whisky
Je laisserai pourtant ces délires gravés
Des poussières de cagnard avant l’heure des moustiques
Des soleils qui se lèvent
Quelques étoiles filantes dans le ciel d’un été
Des concrétions amères qui se voulaient musiques
Les mots pillant les rêves
Parfois le blanc nacré sur des routes lointaines
Un Claudio mâchonnant une baguette en béton
Et tant d’autres voyages
Des navires sauvés d’un port en quarantaine
Sur la mer givrée d’une autoroute sans fond
L’aventure en bagage
Je suis né immobile parfois je vagabonde
Et je refais des pas tant de fois déjà faits
Qui ne se refont pas
Chaque instant m’est précieux tant que je suis au monde
Ma mémoire est un gouffre qui se gonfle de laid
Et de beau quelquefois
Je n’oublie jamais rien je m’arrange et je passe
Je fais des analyses dans mon laboratoire
Je triche un peu parfois
Je lâche l’animal si l’animal me lasse
Je tangue vers l’obscur j’y devine un espoir
Dans le cœur lourd et froid
Hambourg Copenhague Prague Bratislava
Satu-Mare Bercu Dunkerque Rotterdam
Quand parfois j’y reviens
Ultime vagabond qui traînaille par là
Tant de temps qui s’écoule où s’écoule mon âme
Quand il n’y a plus rien
J’étends mes jambes maigres au cygne qui décolle
Avec mes pieds puant trempant dans le Neckar
Sous la pluie germanique
Parfois je laisse au fond un peu de cet alcool
Cette chair de houblon que l’on boit jusque tard
Une bière utopique
Je naufrage parfois d’un sombre désespoir
Je laisse dériver ma barque sur mon ire
Et je vais jusqu’au bout
Le matin me réveille arpégé de guitare
Et de cernes bleuies allégées d’un sourire
La sagesse du fou
Je suis d’os et de peau et de ce sang impur
Qu’on apprend aux gamins qui s’en font une idée
Pourtant je reste intact
Rien de rien en ce monde dont je puisse être sur
Que la mort qui m’attend à cette extrémité
Et qui manque de tact
Je n’oublie rien jamais et je sourie encore
L’out back violet de l’été en décembre
Où je n’irais jamais
La méditerranée si nue de l’autre bord
Hamid de Kabylie a cessé de m’attendre
Au bled à Michelet
Michèle me tient la main parfois quand je transpire
Elle reste avec moi elle me donne des mots
Comme des enfants heureux
Quand je me couche alors le désert se retire
Et si je sens parfois un souffle sur mon dos
J’en prends assez pour deux
L’amour me condamne perpétuité infime
A la saveur du jour demain qui se prépare
A me noyer encore
A la douceur du grain aux fragrances intimes
Et aux navigations obscures et sans radar
Pour repousser les ports
Le facteur est passé du mot épistolaire
Tenant son pistolet à factures braqué
Dans ma boite crânienne
Je sème à la tempête des jeux de solitaire
Cette lettre nouvelle qui n’est pas arrivée
Est-ce la pénultième
Tout ce temps échappé fuyant d’une blessure
Pour encore une aurore et une aurore parfois
Respirant l’avenir
Le surf sur les lames frôlant la déchirure
Et les chevaux d’embruns galopant sous le toit
Je les entends hennir
Et des visages lampe et du son de vos voix
J’éclaire consciemment jusqu’au fond de mon cœur
Une onde familière
Un rire de guitare qui me secoue parfois
Un hoquet ferraillant qui ressemble au bonheur
Le sang de l’éphémère.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Tags : éphémère |
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