21/06/2008
Fascisme
OUEST-FRANCE
samedi 21 juin 2008
Hôpital de Carhaix : élus chargés et matraqués
A Quimper, élus et gendarmes mobiles se sont affrontés. : Vincent Mouchel
Peu avant l’heure de midi, les forces de l’ordre ont violemment chargé les
manifestants qui s’étaient donnés rendez-vous à Quimper pour défendre l’hôpital
de Carhaix. Parmi eux, une soixantaine d’élus.
Ce matin, environ 700 personnes manifestaient vers 11 h 30 devant la préfecture
de Quimper pour la défense de l'hôpital de Carhaix, parmi lesquelles de nombreux
élus du centre-Bretagne. Alors qu'une délégation d'une vingtaine de ces élus
s'apprêtait à être reçue par le préfet, deux feux de palettes ont été allumés et
la délégation expulsée. Presque aussitôt, les forces de l'ordre ont chargé les
manifestants le long des quais de l'Odet. Vers 11 h 40, manifestants, élus
ceints de leur écharpe tricolore en tête et gardes mobiles se faisaient face,
sur les deux rives de l'Odet.
Les forces de l'ordre ont alors violemment chargé les manifestants. Certains
d'entre eux ont été mis à terre, dont Christian Troadec, maire de Carhaix. "J'ai
vu une femme avec un enfant de deux ans se faire charger et se trouver au bord
du malaise", témoigne Christain Derrien,maire de Langonnet. Quant à Pierre
Belleguic, maire de Kergloff, il avouait, en larmes, "n'avoir jamais vu cela. La
police nous a tendu un piège et nous a agressé, nous les élus du peuple".
Des doigts arrachés pour un manifestant
Visiblement décidés, les manifestants centre-Bretons ont repris leur face à face
avec les forces de l'ordre après leur déjeuner. Suite à un désaccord sur le
parcours de la manifestation, une nouvelle altercation est survenue, lors de
laquelle, un manifestant a été blessé à la main par un engin. Il aurait un ou
deux doigts arrachés et a aussitôt été pris en charge par les secours. Vers 16 h, les 300 derniers irréductibles entamaient un dernier défilé le long des quais de l'Odet avant une probable dislocation.
_____________________________________________________________________________
Ceci est exemplaire de la démocratie sarkozienne. Ce n’est qu’un exemple parmi, hélas, beaucoup d’autres. Je n’ai pas envie de rajouter un couplet sur les flics et sur leur « devoir » de robots décervelés, d’abrutis totaux, de pervers zélés de la matraque. L’image est assez parlante. Sarkozy fait ce qu’il veut avec la seule et unique excuse qu’il a été élu pour le faire. Donc, il réforme à tout va, il fait des discours et il emmerde le peuple. Quand celui-ci, lassé de patauger dans la fange, décide de manifester son mécontentement, d’enrayer le processus de destruction systématique des services publics, de casser l’idéologie ultralibérale, de dénoncer ce que le « tout privé » a d’inégalitaire, le pouvoir néofasciste de Sarkozy envoie ses sous hommes casqués ! Toutes les décisions importantes sont prises sans concertation, sauf pour la frime, des similis concertations à posteriori qui ne peuvent avoir aucune influence. La France a voté, ce référendum sur la constitution de l’Europe. Un non retentissant ! Donc, les français ne voteront plus, le congrès se chargera d’entériner les décisions du président… L’Irlande a voté non au traité de Lisbonne, Sarkozy sera pour six mois président de l’Europe, je parie qu’il va trouver une solution tout aussi démocratique pour flouer les irlandais… J’ai été élu pour réaliser des réformes, j’irai jusqu’au bout ! Toujours les mêmes mots dans la bouche du dictateur. L’Europe est une belle grosse merde, je ne trouve pas d’autre mot ! Un enfer libéral dans lequel notre président se sent à l’aise comme un poisson dans l’eau. Il est bien aidé en cela par les autres chefs de gouvernements européens : Cherchez la gauche… Plus que jamais, la révolution est urgente et indispensable !
Publié dans Texte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sarkozy, europe | Facebook |
16/06/2008
Maisons
J’ai été citadin longtemps. Vingt trois ans à Montreuil, là où je suis venu au monde et ensuite à Rennes, Nantes, Vannes. La vie en ville, quand on y est, il faut faire avec. Avec aussi, rapidement l’envie de campagne, de prés, de fleurs, de vaches et d’accents.
Le métro et le bus pour aller au taf, le vélo ou le Solex, la cohue, les odeurs, la pollution… Les salles de spectacles, de concerts, les cinémas… Les loubards de quartier, blousons noirs, l’abondance de troquets et de filles, la ribambelle de copains, de copines et de connaissances diverses et variées, avariées parfois… Toutes ces nuits… Mes vingt trois premières années se sont passées dans une petite maison de planches fragiles dans un petit jardin, au pied d’un petit immeuble. Génial pour un marmouset insouciant. Quand j’allais voir mes potes qui créchaient dans des appartements, ce n’était pas toujours dans des immeubles modernes, sauf rarement. Les chiottes communes, sur le palier ou entre les étages, les vieux parquets noircis, les petites ouvertures sur la lèpre des murs. J’enviais un peu ceux qui habitaient dans les cités récentes, des HLM, des apparts spacieux (par rapport à la maison), et des chambres indépendantes. Sans oublier la salle de bains, le confort… Chez moi, pendant longtemps, on allait chercher la flotte, avec un broc, dans les toilettes (Que l’on appelait « les cabinets »), au rez de chaussée à l’arrière de l’immeuble, dans la cour. Je ne me souviens pas précisément à quelle époque on a eu l’eau au robinet… La toilette hebdomadaire avait lieu dans le baquet, le samedi soir, en écoutant « feu de joie » à la radio. Nos douches étaient municipales et rares, sauf plus tard, quand j’ai pratiqué le judo. Les salles de sport étaient équipées. Ma mère a déménagé en juillet soixante quatorze, à un moment où j’habitais (pas pour longtemps), chez une copine. Je n’ai quasiment pas habité dans le grand appartement auquel elle a eu droit. J’ai quitté Montreuil au début du mois d’août pour ne plus y revenir que pour des week-ends et des courts séjours.
Après quelques péripéties routardes et quelque temps à Rennes, à Cesson-Sévigné plus exactement, dans un appart aménagé au dessus d’une étable dans une ferme, c’est à Nantes que le hasard, le boulot et bientôt la naissance de notre fille ainée, que Michèle et moi avons posé nos sacs. D’abord quelques temps à l’hôtel, un meublé minable en centre ville, dont on a jamais fini de payer la note… A Nantes, on est entré ensuite dans un appart flambant neuf dans un immeuble de trois étages. Enfin le confort « moderne ». L’endroit était sympa à ce moment là, il n’y avait pas encore de voie rapide, de prison, d’autoroute… On habitait le nord de la ville, presque la campagne, « le bout des landes ! » Il y avait juste à coté un grand terrain en friche, une ancienne base américaine qui est devenue depuis un cimetière parc. On y était peinard… Mais la ville était bien trop grande, bien trop longue dans tous les sens, trop bruyante. On y avait un paquet de copains dans le quartier, je me souviens de certains d’entre eux, pas souvent, pas beaucoup…
On a décidé de venir à Vannes. La ville toujours mais en bien plus petit. Ha ! La belle époque ! Les affreux militaires du régiment le plus con de l’armée française qui foutaient le bordel dans les cafés, rares, qui ouvraient tard dans la nuit. Les beaux skins de ce moment là qui semaient dans les rues toutes les poubelles, histoire de construire des chicanes et d’amuser les matinaux travailleurs et les éboueurs… Les castagnes au sortir des boites, le meurtre d’un jeune mec dans les cagoinces d’un trocson. Voilà une ville vivante et bien tranquille pour qui sait se tenir à l’écart, celui qui rentre tôt le soir chez lui pour n’en ressortir que tôt le matin ! Ce qui n’était pas vraiment mon cas ! Je politiquais breton à ce moment là, je me fourvoyais avec le centralisme démocratique d’un minuscule parti sans idées. Au sujet des soldats, j’exagère, bien sur. Mais j’ai eu affaire à eux, les militaires du RIMA des années soixante dix, la bêtise formatée par la haine, le complexe de supériorité, l’argumentation baffes et rangers, le regret amer de n’avoir pas connu de vraies guerres. Mais ça n’allait plus tarder, Liban, Tchad, etc. Je me souviens même d’un mec en uniforme, c’était en soixante dix huit ou soixante dix neuf, au comptoir nocturne d’un tabac de la rue Thiers, un gamin d’à peine vingt balais qui affirmait à ses collègues aussi bourrés que lui qu’il avait fait la guerre d’Algérie ! L’armée française était déjà ridicule à ce moment là, elle enrôlait même les nourrissons ! Il ne devait pas être bien grand, encore au biberon, au moment de la signature des accords d’Évian, ce mec là !
Elle a changé, la ville de Vannes, les militaires ont mis les voiles. Nous, on n’a pas attendu jusque là. Mille neuf cent quatre vingt, envie de campagne, de jardin, de poules, de champignons. Colpo, même pas vingt bornes au nord de la ville, une grande vieille maison, un chouette jardin, des cheminées dans les chambres et le salon, une cuisine spacieuse. C’était sympa Colpo, pas trop loin du boulot et des bois pour se balader… Pas sympa longtemps !... Il y a des sujets morbides que je préfère garder en secret, que j’élude sur le papelard…
En habitant à Saint Avé, quelques mois plus tard en cette année quatre vingt un, je savais bien le provisoire. Maison à emmerdements divers, inondation du garage à chaque pluie un peu forte, le train qui siffle dans le soir (le matin, le midi, la nuit, etc.), le loyer trop cher, les voisins gentils et chiants, le doux parfum, transporté par la brise, des émanations nauséabondes de légumes vert en provenance directe de l’usine Saupiquet. Le lotissement excentré derrière la zone d’activité, le village sans vraie vie, sans vrai centre, parfaite caricature de cité dortoir trop près de la ville… La aussi ça a changé en bien depuis, mais je n’ai pas attendu, je voulais de la campagne, sans faire de choix précis sur l’endroit.
C’est à Sulniac, moins de deux mille habitants en quatre vingt trois que nous avons trouvé une ancienne ferme plus ou moins en ruine sur laquelle on a jeté notre dévolu, lassé de ne rien trouver d’autre dans les limites de notre budget. Ce n’est pas faute d’avoir fait des kilomètres un peu partout dans les environs de Vannes, et d’avoir collectionné les visites immobilières. On rêvait d’une belle maison sur un beau terrain… A Sulniac, pas de grand terrain, mais des murs de pierres, de la surface habitable, des travaux à n’en plus finir. Le voisinage sympathique de jeunes vrais paysans, les vaches, les moutons, les tracteurs. Sans être parfaitement tranquille, c’était quand même pas mal. M’enfin… La vie, la mienne, étant ce qu’elle a été, après une douzaine d’années de taf, de bon et de mauvais temps, j’ai largué Sulniac, Claudine et cette maison qui était devenue quelque chose de bien.
Peut-être que le hasard des lieux dans lesquels on vit agit sur l’essence même de notre existence. Que ce que l’on a coutume d’appeler le destin n’est que le résultat d’une suite de hasards, de choix quelquefois, de coups du sort, de relations, de découvertes. Un peu comme, sur le quai d’une gare, si on grimpait dans le premier train, vers une destination inconnue… Enfin, je n’engage que moi.
Retour provisoire en ville, à Vannes, chez mon frangin Claude qui m’a hébergé quelques temps dans son minuscule studio près du port. Époque épique, pas de fric, une bagnole qui refuse régulièrement de démarrer, sans mes filles, ma copine à Questembert… Voilà ma future destination. Questembert ! J’y débarque en janvier quatre vingt seize, dans un studio sans électricité et sans chauffage, dans l’urgence, une urgence virtuelle que je me crée, tout seul comme un grand. Je laisse Claude à Vannes, j’étais bien chez lui, j’en garde un super souvenir, mais j’ai ressenti le besoin de le libérer, de lui rendre son intimité et par la même occasion de retrouver la mienne. Questembert, c’est la campagne, mais c’est un « gros bourg » avec un vrai centre, des superbes halles sur la toiture desquelles donnait ma fenêtre. L’église juste à coté, les cloches, la sirène des pompiers. Quarante cinq mètres carrés sous les toits dans lesquels on a habité à cinq, sans compter Embûche le chien et Titus le chat. Cela ne pouvait être que provisoire… Grimper la machine à laver dans l’escalier minuscule a été une aventure ! Ronan m’a filé un coup de main, deux super héros tout en muscles… Questembert avait beau être assez petit, une ville est une ville quelque soit sa taille. Son centre ne correspondait pas à mes aspirations, même si la proximité des potes du C.O m’évitait de prendre la bagnole puisque nous étions juste à coté. Deux minutes pour y aller, un temps assez aléatoire pour en revenir… Quatre vingt dix sept, Questembert toujours, on loue une maison au bord de la route de Rennes, tranquillité assurée ! Bagnoles et camions en permanence ! Pas moyen de rencontrer la moindre parcelle de silence, hormis le dimanche, et encore… Quelques menus ennuis, un feu de cheminée coriace, la fumée qui sort sous les ardoises, le mitron de terre cuite qui explose, les pompiers qui rappliquent… La bagnole à Annie qui est volée dans le garage, un matin, sans que personne dans la maison ne s’en rende compte ! Des voisins sympas encore, heureusement et des barbecues chargés en côtelettes et en saucisses.
Mais tout de même, ça fait des années que je tente de prendre la fuite, de m’éloigner des villes, du bruit, du mouvement incessant des êtres humains, des longues années hasardeuses pour me rapprocher de moi, dans le silence et l’isolement, avec les gens que j’aime qui ne sont jamais trop loin tant ils sont avec moi. Bon, on sort de cette baraque parce que le proprio avale son bulletin de naissance et que son fils veut la récupérer. En deux mille, direction un petit lieu dit, toujours à Questembert. Une maison énorme, mais c’est ce dont on a besoin. Cinq kilomètres du centre, pas trop près pas trop loin. Des prairies, des moutons, des chevaux. Enfin, la paix ! On est au fond d’une vraie fausse impasse, au bout de la route mais un chemin la continue sur quelques centaines de mètres. Quelques voitures, des tracteurs, éventuellement des vélos ou des piétons, rien d’autre. Là, c’était bien. Rien à dire. Difficile de trouver un endroit plus peinard ! Le plus proche voisin créchait à une bonne centaine de mètres. Un étang pas loin avec des berges couvertes de cèpes à la saison. Des prunes à pleins seaux (quetsches) à la saison. Un potager qui nous a permis de profiter de bons légumes… Le loyer était tout de même férocement lourdingue ! Ce n’est pas très drôle de filer du pèse à un particulier tous les mois, une somme considérable ! Il est devenu évident qu’en étant propriétaire, on ne lâcherait pas plus d’oseille ! Donc, on s’est mis en chasse, on a visité des agences, des notaires, des maisons. Et on a trouvé ! Limerzel, mille trois cent habitants, un village à l’ancienne, des taxes locales légères, une petite maison dans un lotissement mais avec de l’espace, du terrain. Questembert est à dix bornes, Vannes à trente cinq, Redon idem. Les villes sont loin, tant mieux !
Il faut bien longtemps pour parvenir à ce résultat ! Bon, il n’y a pas que des avantages sans doute. Trouver du boulot est par exemple difficile. La lettre de motivations que j’ai fait parvenir à la mairie au mois de mars n’a jamais eu de réponse ! Comme je n’ai aucun moyen de locomotion, ça n’aide pas, je suis limité… S’il n’y avait que cette limite… Mais en dehors de cette situation merdique dont je ne vois pas le terme, pour moi qui commence à prendre de l’âge, qui aime la solitude, c’est le panard. Pas de bruit, pas de cris sinon ceux des mômes et rarement ceux des voisins. C’est là que je suis maintenant, la porte ouverte sur le jardin et la rue. J’entends à peine les gosses qui jouent, les pinsons qui chantent. Je vois passer les hirondelles, je donne à manger aux mésanges et aux moineaux. Si j’avais dix huit berges, il est probable que je me ferais chier !
Les villes sont bien là où elles sont ! Je n’y vais que contraint, sans plaisir. Je ne deviens pas un ours, je l’ai sans doute toujours été, plus ou moins misanthrope et pourtant ouvert mais n’aimant pas lerchouille mes semblables, les voyant comme un miroir de mes défauts, de mes lâchetés, de ma violence.
J’ai menacé dernièrement un jeune voisin qui fait un barouf pas possible avec son scooter ! Un autre qui se foutait de ma gueule en passant devant la maison… Tellement habitué au silence, à la paix que j’ai du mal à supporter qu’on puisse la troubler. Si un jour prochain le hasard (et la nécessité) me ramène en ville, je m’adapterai parce que je suis un animal, mais je crois que je souffrirais, que même ma chère solitude deviendra lourde à vivre.
Je n’ai pas parlé de toutes les maisons que j’ai plus ou moins habité sans pour autant y emménager. A Rennes encore pendant deux années, chez des copains ou des copines, a Montreuil bien avant et ailleurs en région parisienne. Ce serait fastidieux ! Malgré ça, je me demande si je n’ai pas habité plus de maisons que j’ai eues de bagnoles ? Peut-être qu’un jour j’écrirais sur les bagnoles ?
Publié dans Texte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : déménagements | Facebook |
26/05/2008
Dédicace
Aux percussions mouillées de la pluie sur l’ardoise
Quand le matin éclate les nuages sur le toit
Au goût des confitures de mures ou de framboises
Au sentier du printemps qui marche dans le bois
Au crépitement sec des hivers glacés
Dans la chaleur du chêne qui pète et se consume
A la finesse de l’air des silences enneigés
A l’heureuse chanson des bêtes qui transhument
A l’océan furieux qui s’acharne à la grève
Aux tempêtes qui viennent arracher les embruns
Aux ports cimetières pour les bateaux qui crèvent
Le pont mangé de rouille déserté de marins
Au miaulement geignard de mon chat à la porte
Qui rêve de croquettes et de coussins moelleux
A la musique légère du pas dans les feuilles mortes
A l’oignon épluché qui fait pleurer les yeux
A l’accord de guitare qui ferraille sous mes doigts
Une harmonie loufoque qui me va comme un gant
Au tabac qui graillonne jusqu’au fond de ma voix
Et qui met dans les notes d’étranges sifflements
A ce bouchon content de quitter la bouteille
Pour donner à mon pif l’assemblage de parfums
Les fruits secs du blanc au rouge des groseilles
Rigolant les papilles dans la gueule des copains
Aux averses que coupe l’averse de soleil
Quand le vent fait chuter la blancheur des pétales
Au gel qui fait briller le jour qui se réveille
Au pigeon qui roucoule sa rengaine matinale
Au renard qui mulote sur les prés de septembre
Quand l’azur a permis de clore les moissons
Au héron qui repeint ses plumes dans la cendre
En guettant son dîner du coin de son œil rond
Au sourire pointu de cette jolie femme
A la nuit qui avance vers l’autre jour demain
Aux mélodies secrètes à démonter la gamme
Quand les crampes salopes viennent attaquer mes mains
Aux voyages lointains des soies de Samarkand
Et tant d’autres cités où je n’irai jamais
Aux huîtres de Pénerf et au sel de Guérande
A tous les souvenirs qui me grimpent au palais
A la liberté noire du fond des solitudes
A la beauté parfois qu’elles font naître en dedans
Aux rêves qui se créent dans la douce hébétude
Aux mensonges utopiques qui me poussent en avant
Aux bonheurs fragiles du sourire des gosses
Au rire qui engloutit le reste du chagrin
Ma chienne qui salive en rêvant à un os
Aux pauvres qui voudraient ne plus l’être demain
A l’imagination tranquille qui radine
Aux fêtes qui viendront dans les rues pavoisées
A la révolution qui se lèche les babines
Devant l’alternative qui construira l’été
Au champignon furtif qui tremble du chapeau
Quand le champignonneux armé de son panier
Voit déjà dans la poêle posée sur le réchaud
Le cèpe voisinant les patates rissolées
A ce mouflet fierot qui chiale des escarbilles
Debout dans le couloir du train de son passé
A ce futur vieillard qui regarde les filles
En avançant peinard vers la sérénité
Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie | Facebook |
20/05/2008
Qu'est-ce que c'est ?
Dans le passage des semaines
L’aube est tremblante encore en plus
Jusqu’à quand coulera ce fleuve
L’entassement dans la mémoire
Les noms perdus des amours mortes
Les autoroutes de la nuit
Quel jour après viendra tranquille
Avec la chance d’un coup de vent
Remonter les jupes des filles
Jusqu’à mes rêves adolescents
Compterais-je un jour les étoiles
En 93 au mois d’août
Dans les strates éparpillées
Avec mon vieil ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Mais quels sont ces songes étranges
Cette impression de déjà vu
Cette odeur dans l’armoire
Cette scène déjà vécue
Jusqu’où ira la rivière
Pour déterrer notre passé
Et nous montrer la parallèle
D’une autre vie simultanée
L’aurore peut être bleue ou grise
Les douze mois font une année
Mais à quelques années lumières
Je ne suis pas encore venu
Ni même le père de mon père
Pas plus que mon ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Dans la durée de ma chanson
Si je m’enfuyais dans le vide
Je pourrais revenir si loin
Sans rien pouvoir recommencer
Pourtant parfois juste pour voir
Comme au poker dans le doute
Je donnerais tout ce que je n’ai pas
Mais à crédit sur l’impossible
Pour annuler les certitudes
Qui castrent l’imagination
Tordre le cou des solitudes
Et la vitesse des avions
Et puis j’irais boire une bière
Avec mon vieil ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Qu’est-ce que c’est ?
D.L 2004
Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amitié, temps | Facebook |
18/05/2008
Mai 2008
Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : printemps | Facebook |