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18/09/2008

Le chien à lunettes

Le chien à lunettes

Mange une gaufrette

Couché dans la cour

Assis dans une yourte

Le canard mongol

Joue du violoncelle

Une institutrice

Ecrit au tableau

Ce poème idiot

 

Un chien à lunettes

Assis dans une yourte

Écrit au tableau

Une institutrice

Couchée dans la cour

Joue du violoncelle

Ce poème idiot

Le canard mongol

Mange une gaufrette

 

Un chien à lunettes

Écrit au tableau

Une institutrice

Le canard mongol

Couché dans la cour

Ce poème idiot

Joue du violoncelle

Mange une gaufrette

Assis dans une yourte

 

Un chien a gaufrettes

Assis au tableau

Écrit le canard

Une institutrice

Mange des lunettes

Idiot dans une yourte

Violoncelle couché

Mongol dans la cour

Joue ce poème.

05/09/2008

Le monde autour


podcast

Il y a le monde autour en larmes et en sourires

Et le cri des enfants dans la cour de l’école

Des rêves de soleil et des pluies de désirs

Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent

 

Les plages noires des volcans où l’océan se brise

Et l’orchestre du vent qui joue des symphonies

Un ourson qui s’amuse sur un bout de banquise

Un albatros errant qui plane dans la nuit

 

Le parfum de l’humus dans le sous bois d’automne

Une déchirure de mouettes sur le gras d’un labour

La beauté d’une femme le regard qu’elle donne

Qui habille de bleu la mélodie du jour

 

Cette odeur de café qui vient charmer l’aurore

Le bonheur du sentier qui s’allonge sous les pas

La luisance du trottoir que l’averse décore

Et le torrent limpide qui file entre les doigts

 

Le poète insolent défricheur de béances

Qui vide des silences sur le papier nu

Accrochant aux matins les voiles de l’espérance

Que viennent gonfler les songes d’un passé disparu

 

Il y a le monde autour en larmes et en sourires

Et le cri des enfants dans la cour de l’école

Des rêves de soleil et des pluies de désirs

Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent

02/08/2008

PARFOIS

L’amour désarticule le sang de l’éphémère

Le précipice ouvert sous le fil aveuglé

Puits profond de silence

Et parfois je me vois mendier dans le désert

Parfois je rêve encore de cette éternité

Comme d’une innocence

 

Il peut pleuvoir comme le vent peut souffler très fort

Un fragment d’azur clair peut déchirer le gris

Venir même le printemps

Parfois mes jambes sont lourdes je regarde dehors

Sans trouver de courage même au cœur de la nuit

Quand l’escalier descend

 

L’amour même la haine me deviennent étrangers

Je flotte au gré de l’air parfois dans une bulle

Et je suis libre enfin

Dans le poison cruel de cette liberté

Le tranchant du rasoir sous mon pas funambule

Comme unique chemin

 

Le poids de l’or me ploie sous sa charge imposante

Je fermerai ma gueule un de ces jours prochains

Lorsque tout sera dit

Jamais je n’ai écrit de chansons qui se chantent

Si parfois j’ai voulu m’y noyer mes frangins

Des torrents de whisky

 

Je laisserai pourtant ces délires gravés

Des poussières de cagnard avant l’heure des moustiques

Des soleils qui se lèvent

Quelques étoiles filantes dans le ciel d’un été

Des concrétions amères qui se voulaient musiques

Les mots pillant les rêves

 

Parfois le blanc nacré sur des routes lointaines

Un Claudio mâchonnant une baguette en béton

Et tant d’autres voyages

Des navires sauvés d’un port en quarantaine

Sur la mer givrée d’une autoroute sans fond

L’aventure en bagage

 

Je suis né immobile parfois je vagabonde

Et je refais des pas tant de fois déjà faits

Qui ne se refont pas

Chaque instant m’est précieux tant que je suis au monde

Ma mémoire est un gouffre qui se gonfle de laid

Et de beau quelquefois

 

Je n’oublie jamais rien je m’arrange et je passe

Je fais des analyses dans mon laboratoire

Je triche un peu parfois

Je lâche l’animal si l’animal me lasse

Je tangue vers l’obscur j’y devine un espoir

Dans le cœur lourd et froid

 

Hambourg Copenhague Prague Bratislava

Satu-Mare Bercu Dunkerque Rotterdam

Quand parfois j’y reviens

Ultime vagabond qui traînaille par là

Tant de temps qui s’écoule où s’écoule mon âme

Quand il n’y a plus rien

 

J’étends mes jambes maigres au cygne qui décolle

Avec mes pieds puant trempant dans le Neckar

Sous la pluie germanique

Parfois je laisse au fond un peu de cet alcool

Cette chair de houblon que l’on boit jusque tard

Une bière utopique

 

Je naufrage parfois d’un sombre désespoir

Je laisse dériver ma barque sur mon ire

Et je vais jusqu’au bout

Le matin me réveille arpégé de guitare

Et de cernes bleuies allégées d’un sourire

La sagesse du fou

 

Je suis d’os et de peau et de ce sang impur

Qu’on apprend aux gamins qui s’en font une idée

Pourtant je reste intact

Rien de rien en ce monde dont je puisse être sur

Que la mort qui m’attend à cette extrémité

Et qui manque de tact

 

Je n’oublie rien jamais et je sourie encore

L’out back violet de l’été en décembre

Où je n’irais jamais

La méditerranée si nue de l’autre bord

Hamid de Kabylie a cessé de m’attendre

Au bled à Michelet

 

Michèle me tient la main parfois quand je transpire

Elle reste avec moi elle me donne des mots

Comme des enfants heureux

Quand je me couche alors le désert se retire

Et si je sens parfois un souffle sur mon dos

J’en prends assez pour deux

 

L’amour me condamne perpétuité infime

A la saveur du jour demain qui se prépare

A me noyer encore

A la douceur du grain aux fragrances intimes

Et aux navigations obscures et sans radar

Pour repousser les ports

 

Le facteur est passé du mot épistolaire

Tenant son pistolet à factures braqué

Dans ma boite crânienne

Je sème à la tempête des jeux de solitaire

Cette lettre nouvelle qui n’est pas arrivée

Est-ce la pénultième

 

 

Tout ce temps échappé fuyant d’une blessure

Pour encore une aurore et une aurore parfois

Respirant l’avenir

Le surf sur les lames frôlant la déchirure

Et les chevaux d’embruns galopant sous le toit

Je les entends hennir

 

Et des visages lampe et du son de vos voix

J’éclaire consciemment jusqu’au fond de mon cœur

Une onde familière

Un rire de guitare qui me secoue parfois

Un hoquet ferraillant qui ressemble au bonheur

Le sang de l’éphémère.

26/05/2008

Dédicace

Aux percussions mouillées de la pluie sur l’ardoise

Quand le matin éclate les nuages sur le toit

Au goût des confitures de mures ou de framboises

Au sentier du printemps qui marche dans le bois

 

 

Au crépitement sec des hivers glacés

Dans la chaleur du chêne qui pète et se consume

A la finesse de l’air des silences enneigés

A l’heureuse chanson des bêtes qui transhument

 

 

A l’océan furieux qui s’acharne à la grève

Aux tempêtes qui viennent arracher les embruns

Aux ports cimetières pour les bateaux qui crèvent

Le pont mangé de rouille déserté de marins

 

 

Au miaulement geignard de mon chat à la porte

Qui rêve de croquettes et de coussins moelleux

A la musique légère du pas dans les feuilles mortes

A l’oignon épluché qui fait pleurer les yeux

 

A l’accord de guitare qui ferraille sous mes doigts

Une harmonie loufoque qui me va comme un gant

Au tabac qui graillonne jusqu’au fond de ma voix

Et qui met dans les notes d’étranges sifflements

 

 

A ce bouchon content de quitter la bouteille

Pour donner à mon pif l’assemblage de parfums

Les fruits secs du blanc au rouge des groseilles

Rigolant les papilles dans la gueule des copains

 

 

Aux averses que coupe l’averse de soleil

Quand le vent fait chuter la blancheur des pétales

Au gel qui fait briller le jour qui se réveille

Au pigeon qui roucoule sa rengaine matinale

 

 

Au renard qui mulote sur les prés de septembre

Quand l’azur a permis de clore les moissons

Au héron qui repeint ses plumes dans  la cendre

En guettant son dîner du coin de son œil rond

 

 

Au sourire pointu de cette jolie femme

A la nuit qui avance vers l’autre jour demain

Aux mélodies secrètes à démonter la gamme

Quand les crampes salopes viennent attaquer mes mains

 

 

Aux voyages lointains des soies de Samarkand

Et tant d’autres cités où je n’irai jamais

Aux huîtres de Pénerf et au sel de Guérande

A tous les souvenirs qui me grimpent au palais

 

 

A la liberté noire du fond des solitudes

A la beauté parfois qu’elles font naître en dedans

Aux rêves qui se créent dans la douce hébétude

Aux mensonges utopiques qui me poussent en avant

 

 

Aux bonheurs fragiles du sourire des gosses

Au rire qui engloutit le reste du chagrin

Ma chienne qui salive en rêvant à un os

Aux pauvres qui voudraient ne plus l’être demain

 

 

A l’imagination tranquille qui radine

Aux fêtes qui viendront dans les rues pavoisées

A la révolution qui se lèche les babines

Devant l’alternative qui construira l’été

 

 

 Au champignon furtif qui tremble du chapeau

Quand le champignonneux armé de son panier

Voit déjà dans la poêle posée sur le réchaud

Le cèpe voisinant les patates rissolées

 

 

A ce mouflet fierot qui chiale des escarbilles

Debout dans le couloir du train de son passé

A ce futur vieillard qui regarde les filles

En avançant peinard vers la sérénité

 

 

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20/05/2008

Qu'est-ce que c'est ?

Dans le passage des semaines

L’aube est tremblante encore en plus

Jusqu’à quand coulera ce fleuve

L’entassement dans la mémoire

Les noms perdus des amours mortes

Les autoroutes de la nuit

Quel jour après viendra tranquille

Avec la chance d’un coup de vent

Remonter les jupes des filles

Jusqu’à mes rêves adolescents

Compterais-je un jour les étoiles

En 93 au mois d’août

Dans les strates éparpillées

Avec mon vieil ami Claudio

 

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Et s’étire infiniment

Attiré par l’invisible

Perdu dans le firmament

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Se dilate et se rétracte

Et se dilue dans l’espace

Alors que la mort nous menace

 

Mais quels sont ces songes étranges

Cette impression de déjà vu

Cette odeur dans l’armoire

Cette scène déjà vécue

Jusqu’où ira la rivière

Pour déterrer notre passé

Et nous montrer la parallèle

D’une autre vie simultanée

L’aurore peut être bleue ou grise

Les douze mois font une année

Mais à quelques années lumières

Je ne suis pas encore venu

Ni même le père de mon père

Pas plus que mon ami Claudio

 

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Et s’étire infiniment

Attiré par l’invisible

Perdu dans le firmament

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Se dilate et se rétracte

Et se dilue dans l’espace

Alors que la mort nous menace

 

Dans la durée de ma chanson

Si je m’enfuyais dans le vide

Je pourrais revenir si loin

Sans rien pouvoir recommencer

Pourtant parfois juste pour voir

Comme au poker dans le doute

Je donnerais tout ce que je n’ai pas

Mais à crédit sur l’impossible

Pour annuler les certitudes

Qui castrent l’imagination

Tordre le cou des solitudes

Et la vitesse des avions

Et puis j’irais boire une bière

Avec mon vieil ami Claudio

 

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Et s’étire infiniment

Attiré par l’invisible

Perdu dans le firmament

Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe

Se dilate et se rétracte

Et se dilue dans l’espace

Alors que la mort nous menace

 

Qu’est-ce que c’est ?

 

D.L 2004