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04/12/2010

HOMMES

HOMMES

Hommes de sale caractère

Hommes de mes deux mains

Hommes du petit matin

La machine tourne aux ordres de Deibler (1)

Et rouages après rouages dans le parfum des percolateurs qui suinte des portes des bars et le parfum des croissants chauds

L'homme qui tâte ses chaussettes durcies par la sueur de la veille et qui les remet

Et sa chemise durcie par la sueur de la veille et qui la remet

Et qui se dit le matin qu'il se débarbouillera le soir

Et le soir qu'il se débarbouillera le matin

Parce qu'il est trop fatigué

Et celui dont les paupières sont collées au réveil

Et celui qui souhaite une fièvre typhoïde

Pour enfin se reposer dans un beau lit blanc...

Et le passager émigrant qui mange des clous

Tandis qu'on jette à la mer sous son nez

Les appétissants reliefs de la table des premières classes

Et celui qui dort dans les gares du métro et que le chef de gare chasse jusqu'à la station suivante...

Hommes de sale caractère

homme de mes deux mains

Homme du petit matin.

 

Robert DESNOS 1934

(1) Anatole Deibler était le bourreau et sa machine était la guillotine.

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28/09/2010

Debout !

Debout,debout, compagnons de misère

L'heure est venue, il faut nous révolter

Que le sang coule et rougisse la terre

Mais que ce soit pour notre liberté

C'est reculer que d'être stationnaire

On le devient à trop philosopher

Debout debout, vieux révolutionnaire

Et l'Anarchie, enfin va triomper !

Charles d'Avray 1905.

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24/03/2010

Je suis !

 

Avachi au fauteuil

Le ventre poussant la ceinture

Le corps comme l'esprit perclus de meurtrissures

De déjà vieilles douleurs

D'angoisse d'être malade

Ou de choir maladroit

A risquer la fracture

Gardant le verbe haut

Et le vers frétillant

Glougloutant la bibine de premium quality

Suréallistant les mots de cette histoire

Vomissant des métaphores ésotériques

Esotéraques et bien sur maléfiques

Et bientôt en juillet alignant

Cinquante neuf balais au-delà de l'écran

Portraituré ainsi auto ainsi soit-il

Comment ne pas être beau

Pendouillard en bidoche

Bandant pourtant encore

Avec des rêves dans la tronche

Et des envies parfois de faire des trous

Dans les imbéciles...

Je suis !

D.L24/03/10


podcast

 

 

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16/03/2010

Jean Ferrat

Jean Ferrat - Ma France

 

De plaines en forêts de vallons en collines

Du printemps qui va naître à tes mortes saisons

De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine

Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson

Ma France

 

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence

Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche

Quelque chose dans l'air a cette transparence

Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche

Ma France

 

Cet air de liberté au-delà des frontières

Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige

Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige

Elle répond toujours du nom de Robespierre

Ma France

 

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil

Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines

Celle qui construisit de ses mains vos usines

Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille

Ma France

 

Picasso tient le monde au bout de sa palette

Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes

Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes

De dire qu'il est temps que le malheur succombe

Ma France

 

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une

Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs

En remplissant l'histoire et ses fosses communes

Que je chante à jamais celle des travailleurs

Ma France

 

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches

Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien

Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche

A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain

Ma France

 

Qu'elle monte des mines descende des collines

Celle qui chante en moi la belle la rebelle

Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines

Celle de trente-six à soixante-huit chandelles

Ma France

 

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03/11/2009

L'étranger

Sans être nyctalope pourtant

J'ai eu des nocturnes errances

Entre ivresse et désespérance

Qui me reviennent maintenant

Désincarnées et incertaines

Mais encore lugubres et noires

Et je m'y vois comme au miroir

L'image nette bien que lointaine


Chacun de nous la multitude

Lisant l'avenir dans la bière

Encore des demain comme hier

L'âme percluse de solitude

Bien tristes nuits quand j'y repense

Tant de fatigues engrangées

Je m'y vois comme un étranger

Dans des rues fermées de silences


Mais rien ne cogne et rien ne blesse

A resurgir de ces histoires

Qui titubent sur les trottoirs

Avec un parfum de jeunesse

Je m'avoue parfois des regrets

Qu'avec l'âge on s'assagisse

De la mort je vois les prémisses

Est-ce bien elle que l'on cherchait


Quand la folie guidait mes pas

J'avais une chanson aux lèvres

Et cette perpétuelle fièvre

Qui me jetait dans des combats

Alors l'étranger quelquefois

Que je croise dans le souvenir

Me fait signe de revenir

J'y vais mais je ne bouge pas !


D.L03/11/09


 

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