16/10/2009
Saison
Il faudrait l'éloquence froide et mordorée
De cette feuille qui tombe dans son dernier silence
Et qui rougeoie un peu sur le fond délavé
Du ciel bleu et tremblant et de sa transparence
La musique du vent soufflant aux branches nues
L'appel d'un corbeau sur le matin tranquille
A peine ce nuage qui traverse les nues
Et me met dans la tête quelques idées puériles
Sans sa beauté lugubre l'automne ne vaut rien
Le soleil est trop vif d'une gaieté étrange
Sa lumière trop pâle étouffe les chagrins
Et la douceur du spleen n'aime pas ce mélange
Les reflets de la lune viennent astiquer le sol
Blanchissent le gazon des pelouses séchées
La buse sur le poteau guette le campagnol
Le crépuscule voit l'horizon s'embraser
Il manque quelque chose qui ne sait dire son nom
Un poids peut-être bien une lourdeur grise
La noirceur des brouillards dessus comme un plafond
Les embruns quelquefois transportés par la bise
Dans mes veines palpite ce printemps décalé
Les lézards sortent encore paresser sur les pierres
Le chrysanthème en fleur voit l'abeille butiner
Pour dire cette splendeur trompeuse de la terre
Il faudrait l'éloquence froide et mordorée
De cette feuille qui tombe dans son dernier silence
Et qui rougeoie un peu sur le fond délavé
Du ciel bleu et tremblant et de sa transparence
D.L15/10/09
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Tags : automne | Facebook
06/08/2009
Autruche
Comment vais-je faire si je n'ai pas ma dose
Comment vais-je faire faire pour rester vivant
Comment vais-je faire il faut que je trouve quelque chose !
Pour avoir du ravitaillement
Comment faisaient mon père mon grand-père
Tous mes aïeuls de tous les temps
Pour devenir nonagénaire
En étant aussi ignorant !
Comment vais-je devenir un homme
Si je n'ai pas mes omégas 3
Et sans ma ration de calcium
Et mes OGM au chocolat ?
Il me faut les chaussures machin
Un beau catcat pour plaire aux connes
Manger au super mac machin
Et une brosse à dents en chewing-gum
Mon lait de soja hydrogéné
Mon viagra aux tenseurs actifs
Mon bifidus mes allégés
Le shampooing qui recolle les tifs
Comment vais-je faire je n'ose pas y penser
S'il y a une grève ou une panne
Un soir de match à la télé
Et que je rate un but de Zidane
Comment faisaient mon père mon grand-père
Tous mes aïeuls de tous les temps
Pour devenir nonagénaire
En étant aussi ignorant !
Bien planqué sous ta capuche
Tu ne vois rien de l'enfer
Pauvre ballon de baudruche
Au gré des vents publicitaires
La politique de l'autruche
Masque la mort de la terre !
08/09/05
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Tags : actualité | Facebook
16/03/2009
Hommage
J’envoie au sol
D’un coup de boule
Les idées molles
Comme les quilles
Dans un bowling
Je suis ma boule
Dans la rigole
Le rire des filles
Me désaltère
Sur une jambe
Je fais un spear
Je suis sensible
Au crissements
Je rate la cible
Du sentiment
Je le défais
D’un coup de tronche
Et le goudron
M’obstrue les bronches
Je vais serein
Dans les angoisses
Avec ce chien
Appelé poisse
Et sur l’écran
Je me torgnole
Je meurs tout seul
Avec la gnôle
Je pisse des murs
Dans mon cocon
Ça devient dur
Pour mes poumons
Même le masque
A oxygène
Ne ressuscite
Pas les baleines
J’envoie aux chiottes
Les idées flasques
Je pars aussi
Tirez la chasse.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Facebook
15/03/2009
Rôdeuse
Je la sais là qui rôde
Contre la chair qu’érode
Les vagues en maraude
Le temps écrit une ode
Une onde mélodique
Dans le parfum frangé
Qu’étrangent les tropiques
Dans le soir fatigué
Encore combien de fois
Ce regard amusé
Les fragrances de lilas
Trompant mon âme usée
Immobile impavide
Et de fière apparence
J’emmène mon pas vide
Visiter le silence
De mon mieux j’écartèle
Le poids des souvenirs
Et je mets des attelles
A demain pour tenir
Si le néant me happe
Je le remplis de mots
Ainsi je m’en échappe
En y laissant mes maux
Je pleus parfois dedans
Des pluies noyant les peurs
Larmes séchées de vent
Et derrière les pleurs
Et avril quelquefois
Vient troubler mes hivers
L’aube gardant le froid
Comme regardant hier
L’erreur de perspective
Dans laquelle je bagaude
Patience définitive
Je la sais là qui rôde.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Facebook
28/01/2009
Pauvre horloger
Pauvre horloger
Tant de pendules
Et pas le temps
Pour remonter
Le temps
Pour voir avant
Il faut du rêve
Et la nuit montre
Tant de bonheur
Passé
Un tour d’horloge
C’est bien trop long
En funambule
Sur la trotteuse
Du vent
La nostalgie
C’est du mensonge
L’âge embellit
Les petits riens
D’avant
Mais rien jamais
Ne se refait
Le jour revient
Et c’est demain
Encore
A actionner
Le remontoir
La manivelle
Et la musique
Tictac
Heureusement
Aussi devant
Une fois l’an
Il y a le
Printemps.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Tags : temps | Facebook