05/09/2008
Le monde autour
Il y a le monde autour en larmes et en sourires
Et le cri des enfants dans la cour de l’école
Des rêves de soleil et des pluies de désirs
Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent
Les plages noires des volcans où l’océan se brise
Et l’orchestre du vent qui joue des symphonies
Un ourson qui s’amuse sur un bout de banquise
Un albatros errant qui plane dans la nuit
Le parfum de l’humus dans le sous bois d’automne
Une déchirure de mouettes sur le gras d’un labour
La beauté d’une femme le regard qu’elle donne
Qui habille de bleu la mélodie du jour
Cette odeur de café qui vient charmer l’aurore
Le bonheur du sentier qui s’allonge sous les pas
La luisance du trottoir que l’averse décore
Et le torrent limpide qui file entre les doigts
Le poète insolent défricheur de béances
Qui vide des silences sur le papier nu
Accrochant aux matins les voiles de l’espérance
Que viennent gonfler les songes d’un passé disparu
Il y a le monde autour en larmes et en sourires
Et le cri des enfants dans la cour de l’école
Des rêves de soleil et des pluies de désirs
Des chansons qui s’écrivent et des chats qui somnolent
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02/08/2008
PARFOIS
L’amour désarticule le sang de l’éphémère
Le précipice ouvert sous le fil aveuglé
Puits profond de silence
Et parfois je me vois mendier dans le désert
Parfois je rêve encore de cette éternité
Comme d’une innocence
Il peut pleuvoir comme le vent peut souffler très fort
Un fragment d’azur clair peut déchirer le gris
Venir même le printemps
Parfois mes jambes sont lourdes je regarde dehors
Sans trouver de courage même au cœur de la nuit
Quand l’escalier descend
L’amour même la haine me deviennent étrangers
Je flotte au gré de l’air parfois dans une bulle
Et je suis libre enfin
Dans le poison cruel de cette liberté
Le tranchant du rasoir sous mon pas funambule
Comme unique chemin
Le poids de l’or me ploie sous sa charge imposante
Je fermerai ma gueule un de ces jours prochains
Lorsque tout sera dit
Jamais je n’ai écrit de chansons qui se chantent
Si parfois j’ai voulu m’y noyer mes frangins
Des torrents de whisky
Je laisserai pourtant ces délires gravés
Des poussières de cagnard avant l’heure des moustiques
Des soleils qui se lèvent
Quelques étoiles filantes dans le ciel d’un été
Des concrétions amères qui se voulaient musiques
Les mots pillant les rêves
Parfois le blanc nacré sur des routes lointaines
Un Claudio mâchonnant une baguette en béton
Et tant d’autres voyages
Des navires sauvés d’un port en quarantaine
Sur la mer givrée d’une autoroute sans fond
L’aventure en bagage
Je suis né immobile parfois je vagabonde
Et je refais des pas tant de fois déjà faits
Qui ne se refont pas
Chaque instant m’est précieux tant que je suis au monde
Ma mémoire est un gouffre qui se gonfle de laid
Et de beau quelquefois
Je n’oublie jamais rien je m’arrange et je passe
Je fais des analyses dans mon laboratoire
Je triche un peu parfois
Je lâche l’animal si l’animal me lasse
Je tangue vers l’obscur j’y devine un espoir
Dans le cœur lourd et froid
Hambourg Copenhague Prague Bratislava
Satu-Mare Bercu Dunkerque Rotterdam
Quand parfois j’y reviens
Ultime vagabond qui traînaille par là
Tant de temps qui s’écoule où s’écoule mon âme
Quand il n’y a plus rien
J’étends mes jambes maigres au cygne qui décolle
Avec mes pieds puant trempant dans le Neckar
Sous la pluie germanique
Parfois je laisse au fond un peu de cet alcool
Cette chair de houblon que l’on boit jusque tard
Une bière utopique
Je naufrage parfois d’un sombre désespoir
Je laisse dériver ma barque sur mon ire
Et je vais jusqu’au bout
Le matin me réveille arpégé de guitare
Et de cernes bleuies allégées d’un sourire
La sagesse du fou
Je suis d’os et de peau et de ce sang impur
Qu’on apprend aux gamins qui s’en font une idée
Pourtant je reste intact
Rien de rien en ce monde dont je puisse être sur
Que la mort qui m’attend à cette extrémité
Et qui manque de tact
Je n’oublie rien jamais et je sourie encore
L’out back violet de l’été en décembre
Où je n’irais jamais
La méditerranée si nue de l’autre bord
Hamid de Kabylie a cessé de m’attendre
Au bled à Michelet
Michèle me tient la main parfois quand je transpire
Elle reste avec moi elle me donne des mots
Comme des enfants heureux
Quand je me couche alors le désert se retire
Et si je sens parfois un souffle sur mon dos
J’en prends assez pour deux
L’amour me condamne perpétuité infime
A la saveur du jour demain qui se prépare
A me noyer encore
A la douceur du grain aux fragrances intimes
Et aux navigations obscures et sans radar
Pour repousser les ports
Le facteur est passé du mot épistolaire
Tenant son pistolet à factures braqué
Dans ma boite crânienne
Je sème à la tempête des jeux de solitaire
Cette lettre nouvelle qui n’est pas arrivée
Est-ce la pénultième
Tout ce temps échappé fuyant d’une blessure
Pour encore une aurore et une aurore parfois
Respirant l’avenir
Le surf sur les lames frôlant la déchirure
Et les chevaux d’embruns galopant sous le toit
Je les entends hennir
Et des visages lampe et du son de vos voix
J’éclaire consciemment jusqu’au fond de mon cœur
Une onde familière
Un rire de guitare qui me secoue parfois
Un hoquet ferraillant qui ressemble au bonheur
Le sang de l’éphémère.
Écrit par BONTEMPS dans Poésie | Lien permanent | Tags : éphémère | Facebook
26/05/2008
Dédicace
Aux percussions mouillées de la pluie sur l’ardoise
Quand le matin éclate les nuages sur le toit
Au goût des confitures de mures ou de framboises
Au sentier du printemps qui marche dans le bois
Au crépitement sec des hivers glacés
Dans la chaleur du chêne qui pète et se consume
A la finesse de l’air des silences enneigés
A l’heureuse chanson des bêtes qui transhument
A l’océan furieux qui s’acharne à la grève
Aux tempêtes qui viennent arracher les embruns
Aux ports cimetières pour les bateaux qui crèvent
Le pont mangé de rouille déserté de marins
Au miaulement geignard de mon chat à la porte
Qui rêve de croquettes et de coussins moelleux
A la musique légère du pas dans les feuilles mortes
A l’oignon épluché qui fait pleurer les yeux
A l’accord de guitare qui ferraille sous mes doigts
Une harmonie loufoque qui me va comme un gant
Au tabac qui graillonne jusqu’au fond de ma voix
Et qui met dans les notes d’étranges sifflements
A ce bouchon content de quitter la bouteille
Pour donner à mon pif l’assemblage de parfums
Les fruits secs du blanc au rouge des groseilles
Rigolant les papilles dans la gueule des copains
Aux averses que coupe l’averse de soleil
Quand le vent fait chuter la blancheur des pétales
Au gel qui fait briller le jour qui se réveille
Au pigeon qui roucoule sa rengaine matinale
Au renard qui mulote sur les prés de septembre
Quand l’azur a permis de clore les moissons
Au héron qui repeint ses plumes dans la cendre
En guettant son dîner du coin de son œil rond
Au sourire pointu de cette jolie femme
A la nuit qui avance vers l’autre jour demain
Aux mélodies secrètes à démonter la gamme
Quand les crampes salopes viennent attaquer mes mains
Aux voyages lointains des soies de Samarkand
Et tant d’autres cités où je n’irai jamais
Aux huîtres de Pénerf et au sel de Guérande
A tous les souvenirs qui me grimpent au palais
A la liberté noire du fond des solitudes
A la beauté parfois qu’elles font naître en dedans
Aux rêves qui se créent dans la douce hébétude
Aux mensonges utopiques qui me poussent en avant
Aux bonheurs fragiles du sourire des gosses
Au rire qui engloutit le reste du chagrin
Ma chienne qui salive en rêvant à un os
Aux pauvres qui voudraient ne plus l’être demain
A l’imagination tranquille qui radine
Aux fêtes qui viendront dans les rues pavoisées
A la révolution qui se lèche les babines
Devant l’alternative qui construira l’été
Au champignon furtif qui tremble du chapeau
Quand le champignonneux armé de son panier
Voit déjà dans la poêle posée sur le réchaud
Le cèpe voisinant les patates rissolées
A ce mouflet fierot qui chiale des escarbilles
Debout dans le couloir du train de son passé
A ce futur vieillard qui regarde les filles
En avançant peinard vers la sérénité
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20/05/2008
Qu'est-ce que c'est ?
Dans le passage des semaines
L’aube est tremblante encore en plus
Jusqu’à quand coulera ce fleuve
L’entassement dans la mémoire
Les noms perdus des amours mortes
Les autoroutes de la nuit
Quel jour après viendra tranquille
Avec la chance d’un coup de vent
Remonter les jupes des filles
Jusqu’à mes rêves adolescents
Compterais-je un jour les étoiles
En 93 au mois d’août
Dans les strates éparpillées
Avec mon vieil ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Mais quels sont ces songes étranges
Cette impression de déjà vu
Cette odeur dans l’armoire
Cette scène déjà vécue
Jusqu’où ira la rivière
Pour déterrer notre passé
Et nous montrer la parallèle
D’une autre vie simultanée
L’aurore peut être bleue ou grise
Les douze mois font une année
Mais à quelques années lumières
Je ne suis pas encore venu
Ni même le père de mon père
Pas plus que mon ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Dans la durée de ma chanson
Si je m’enfuyais dans le vide
Je pourrais revenir si loin
Sans rien pouvoir recommencer
Pourtant parfois juste pour voir
Comme au poker dans le doute
Je donnerais tout ce que je n’ai pas
Mais à crédit sur l’impossible
Pour annuler les certitudes
Qui castrent l’imagination
Tordre le cou des solitudes
Et la vitesse des avions
Et puis j’irais boire une bière
Avec mon vieil ami Claudio
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Et s’étire infiniment
Attiré par l’invisible
Perdu dans le firmament
Qu’est-ce que c’est ce temps qui passe
Se dilate et se rétracte
Et se dilue dans l’espace
Alors que la mort nous menace
Qu’est-ce que c’est ?
D.L 2004
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26/04/2008
Évidences
J’envoie sur mon blog quelques évidences
Je suis le seul juge de leurs pertinences
Je voyage assis dans un coin fenêtre
Je décide les gares sans me compromettre
Le moment venu je me débarrasse
De ce superflu et je tire la chasse
Dans les courants d’air tous les mots s’envolent
Sauf les malchanceux qui s’écrasent au sol
Je regarde le temps qui passe au dehors
Les fleurs du printemps les automnes en or
Je regarde le temps qui file en dedans
Je m’entends vieillir consciencieusement
J’écoute mon cœur jusque dans mes tempes
Je surveille mon corps car j’ai peur des crampes
Je n’ai rien d’autre à faire tout le long du jour
Et le président fait des beaux discours
Je ne sais pas qui est le scénariste
Je trouve que l’histoire devient un peu triste
Être un parasite serait-ce mon destin ?
C’est un mauvais job qui ne rapporte rien
Alors je m’enfuis je pars en voyage
J’éparpille au vent quelques creux messages
Je fais de mon mieux je garde le sourire
Quand le président me promet le pire
J’envoie sur mon blog quelques évidences
Je suis le seul juge de leurs pertinences
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