06/12/2008
la nouvelle chanson des gueux
Quand elle ouvre les bras
Me voyant arriver
Il m’arrive de rêver
Qu’elle n’attend que moi
Que je suis le soldat
Qui revient de la guerre
Qui sort de la misère
De la faim et du froid
J’imagine le café
Qui chauffe sur le réchaud
J’ai envie d’avoir chaud
Et de me reposer
Et soigner mes blessures
Revenir à la norme
Jeter cet uniforme
Avec mes déchirures
Quand elle ouvre les bras
Ses yeux restent fermés
Elle parle de pitié
Et moi je n’en veux pas
Elle ne regarde pas
Ce miroir sacrifié
Qui dit la vérité
Mais elle n’y croit pas
Elle ne veut pas se voir
Sans son lourd maquillage
Elle me voudrait en cage
Enfermé sans espoir
Mais je reste debout
Et digne malgré elle
Quand cette vie cruelle
Me voudrait à genoux
Quand elle ouvre les bras
C’est pour me faire partir
Elle nous aide à sortir
Mais on ne revient pas
Elle se pince le nez
Elle n’entend pas mes cris
Du haut de son mépris
Elle ne voit pas lever
L’armée inattendue
Cette fleur de misère
Abreuvée de colère
Qui monte de la rue
Et cette armée de gueux
Gavée de ses paroles
Inversera les rôles
Pour lui ouvrir les yeux.
Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, exclusion, révolution | Facebook
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