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31/12/2008

Documentaire animalier

Je ne suis pas un téléphage ! Et même j’ai tendance à prendre la fuite ou à être un emmerdeur qui censure allègrement les programmes, qui privilégie ARTE et qui sélectionne les émissions en fonction de ses goûts. Je n’enregistre qu’exceptionnellement une rébellion discrète dans la famille. Mais il y a une seconde télé en service… Bref, il me semble avoir un comportement normal devant cette machine à formater la faiblesse cervicale du commun des mortels à l’évidente fatalité du libéralisme et du consumérisme aveugle. Je résiste sans difficulté, dans l’isolement du soir j’éteins le poste et je me plonge délicieusement dans un livre. Il y a des navets et des nanars aussi dans les livres, mais chacun ses goûts, personne ne les impose…

 

Où voulais-je en venir ? AAAAH ! Oui ! Mon lardon est mal foutu, fiévreux, tousseux, morveux, malade quoi… Il lui arrive de s’emmerder un brin avec son vieux père d’autant plus que celui-ci a le pif collé sur l’écran de l’ordinateur et est concentré (con, centré) sur ce qu’il écrit. Donc, il allume la télé et il pitonne à la recherche d’un programme qui le satisfasse. Las ! Il tombe sur de la merde, un feuilleton série eau de roses gnangnan sur la une, un jeu de con sur la deux, un documentaire animalier sur la trois, un cryptage sur la quatre, un documentaire animalier sur la cinq et un documentaire animalier sur la six quand ce n’est pas une sérié américaine de merde gnangnan eau de roses violence fric flic amour et publicités.

 

Les éléphants, les lions, les panthères, les guépards, les otaries, les lémuriens, les oies, les baleines multicolores, les manchots, les chiens de prairies, les dingos, les kangourous, les lièvres de Patagonie, les orignaux, les outardes, les tarentules, les orques, les crevettes, les coyotes, les cocotes, les baleines à bosses, les requins de toutes les couleurs, les baleines sans bosses, les tigres, les… AAAAAAH ! Vous entendez mon hurlement ? Je recrie : AAAAAAAAAAAH !

 

C’est quand l’ouverture ? Ras le bol, plein le cul ! Il y a des gens qui n’ont rien d’autre à faire que d’aller emmerder les bestiaux, les filmer sous toutes les coutures à grand renfort de 4x4, d’hélicoptères et de caution scientifique. Parce que sinon le document ne sera peut-être pas acheté par une téloche ! Alors il faut que le docteur Ducon, que le zoologue Machin ou le trouducologue Untel vienne expliquer que le kangourou femelle a une poche ventrale ou que le scorpion n’est pas dangereux quand on le tient à distance !

Parfois, c’est à suivre : A t’heure, un document sur les papillons du Mexique, avec immédiatement après un document sur le rat rouge des montagnes du zobrouzland. Un jeu débile ensuite et un documentaire, animalier bien sur, sur la chauve-souris à plumes du nouveau Kratchivork.

 

Même mon gamin qui a huit piges n’en à rien à foutre ! Public et privé, la télévision se fout de la gueule du monde en diffusant en permanence ces documentaires merdiques. Quand en plus, le soir, on nous envoie « la marche de l’empereur », l’envie de vomir est pressante ! Ne manque que l’homme qui ulule avec les ziboux, l’homme qui murmure à l’esgourde des ânes et celui qui danse le tango avec les loups ! Bientôt la nuit ils passeront des films X avec des zoophiles…

 

Ce n’est pas que je n’aime pas les animaux, mais quand c’est trop c’est trop, c’est comme la publicité, la politique, le foie gras et les démangeaisons. Un peu ça passe mais il faut garder le contrôle sinon on va directement à l’indigestion. Pour moi, ça y est ! Depuis longtemps d’ailleurs… Alors entre deux hurlements, AAAAAAAAAAAH ! Je dégueule !

 

Bonne année.

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19/12/2008

Meilleurs voeux ? 2009

C’est réconfortant, la France, à l’approche de ces putains de fêtes de fin d’année ! Ça fait du bien de vivre dans un pays libre et démocratique, dirigé par des femmes et des hommes sincères et honnêtes qui agissent, à l’évidence pour plus de justice sociale et donc pour le bonheur et la prospérité ! Des si beaux et si intelligents ministres, si ouverts au dialogue (entre eux, à la cantine), si proches du peuple… Un président tellement à l’écoute, qui ne ment jamais, ne manipule personne et agit toujours pour le bien de « tous les français ! »

 

Les habitants de la rue meurent sans faire de bruit, sous leur tente ou dans leur abri de carton. A une belle cadence, combien depuis le premier janvier dernier ? Un par jour ? Peut-être plus, allez savoir ! Il y en a qui parte de justesse à l’hosto, juste histoire de mourir au chaud…

 

La poste est vendue au privé, mais ce n’est pas pour privatiser ! Non non ! Penser de cette façon est une erreur d’analyse ! Il est bien évident que notre président n’a jamais eu la moindre intention de supprimer un des fleurons des services publics ! La preuve ? L’État reste actionnaire majoritaire ! Le président se fout de notre gueule ? Ah bon ? Tiens, je n’aurais pas cru ! D’ailleurs le président aime les services publics et leur disparition l’attriste. Non ? Ah bon…

 

Les médias parlent de la « valse des étiquettes » pour tout ce qui concerne les hausses des prix à la consommation. Les médias sont friands des chiffres qu’ils peuvent faire parler, qu’ils peuvent triturer, tordre et faire mentir comme ils veulent. Ils ne font que suivre les méthodes de l’État. En ce moment, les chiffres valsent beaucoup. Cinq mille par ici, cinq cent mille par là, deux cent douze à Dijon, mille sept cent à Rennes, etc. Quand la poste sera passée au privé, on ajoutera quelques milliers à l’addition… Mais les chômeurs n’ont pas de prix, ils ne valent rien, ils ne sont que des statistiques…

 

Les économistes, qui parfois ne parviennent même pas à se comprendre entre eux tellement leur langage est clair, sont presque tous d’accord pour annoncer que deux mille neuf sera une année terrible, de récession (si,si !) et donc de hausse du chômage, de baisse de la consommation, le vrai bordel !

Comment voulez-vous alors que le ministre Brice H trouve du fric pour construire un centre de rétention propre, qui respecte au minimum la dignité humaine, à Mayotte et ailleurs… C’est si loin…

 

J’imagine un dialogue. Nous sommes en deux mille neuf, dans un pôle emploi déshumanisé d’une ville du nord (taux de chômage 25%) :

(Une voix automatique) –Faites le 3949 !

Le chômeur : -Il n’y a personne ici ?

La voix : -Faites le 3949 !

Le chômeur : -Ben tiens, chez les flics c’est le 22, chez le toubib c’est le 33, ici c’est le…

La voix : -Faites le 3949 !

Le chômeur : on y va… (il compose le numéro sur un appareil téléphonique mural)

Une voix enregistrée : -Vous avez demandé le 3949, ne quittez pas, un conseiller va vous répondre. (En boucle)

Puis un déclic et une autre voix : Veuillez taper votre code d’inscription suivi de la touche dièse.

Notre chômeur modèle fait tout ce que les voix lui demandent en pensant vaguement à Jehanne d’Arc.

Enfin une voix lointaine, certes, mais humaine : -Monsieur X ?

Le chômeur : Oui.

Silence

La voix humaine : Vous étiez conseiller emploi formation à la mission locale de L ?

Le chômeur : -Oui.

La voix humaine : Votre CV indique dans les loisirs que vous aimez le bricolage.

Le chômeur : -Oui.

La voix humaine : -Vous connaissez le travail du bois ?

Le chômeur : Oh, un tout petit peu, je fais des petits meubles, des étagères, mais…

La voix humaine : -C’est très bien, on recherche un chef d’équipe charpentier pour la construction d’un centre de rétention à Mayotte. Vous pouvez partir demain !

Le chômeur : -Pardon ? Mais…

La voix humaine : -Monsieur il n’y a pas de mais ! C’est ça ou vos indemnités seront supprimées !

 

J’arrête là ce sketch qui ressemble à s’y méprendre à la réalité future… J’exagère volontairement pour la destination, je pense que Mayotte a ce qu’il faut comme main d’œuvre pour construire un centre de rétention sans faire appel à la sainte métropole…

 

Mais sur le fond, on en est déjà là ! Le chômage coûte cher à la collectivité, c’est clair ! Avec un gouvernement comme le notre, socialement très avancé… Il va falloir diminuer rapidement le nombre de chômeurs indemnisés ! Ils ont déjà commencé à œuvrer dans ce sens, ils vont continuer et même mettre les bouchées doubles ! Le travailleur n’est qu’un pion sur l’échiquier de l’économie de marché, le principal est de préserver les profits des plus riches patrons ! Oh la belle vie…

 

Alors deux mille neuf…

Les locdus, les souffreteux, les esclaves, les pensionnés, les lycéens, les sans abri, les artistes, les homosexuels, les paysans, les précaires, les chômeurs, les sans papiers, les noirs, les hétérosexuels, les intérimaires, les gros et les maigres, les poètes, les blancs, les profs, les aides familiaux, les techniciens de surface, les alcooliques, les beurs, les affamés, les réprouvés, les libertaires, les communistes et j’en oublie forcément…

 

C’est dans la rue que ça va se passer ! Que ça doit se passer ! Ici et ailleurs dans le monde ! Qu’ils mettent des chars devant les palais des gouvernants et devant les parlements, ils auront perdu ! Et nous auront gagnés !

 

Même si ça ne doit durer qu’un temps… ça vaut le coup, non ?

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15/12/2008

Émilien

Emilien 002.jpg

 

C'est de l'acrylique sur du papier mâché (emballage d'oeufs).

08/12/2008

Les oiseaux de passage


podcast

06/12/2008

la nouvelle chanson des gueux

Quand elle ouvre les bras

Me voyant arriver

Il m’arrive de rêver

Qu’elle n’attend que moi

Que je suis le soldat

Qui revient de la guerre

Qui sort de la misère

De la faim et du froid

 

J’imagine le café

Qui chauffe sur le réchaud

J’ai envie d’avoir chaud

Et de me reposer

Et soigner mes blessures

Revenir à la norme

Jeter cet uniforme

Avec mes déchirures

 

Quand elle ouvre les bras

Ses yeux restent fermés

Elle parle de pitié

Et moi je n’en veux pas

Elle ne regarde pas

Ce miroir sacrifié

Qui dit la vérité

Mais elle n’y croit pas

 

Elle ne veut pas se voir

Sans son lourd maquillage

Elle me voudrait en cage

Enfermé sans espoir

Mais je reste debout

Et digne malgré elle

Quand cette vie cruelle

Me voudrait à genoux

 

Quand elle ouvre les bras

C’est pour me faire partir

Elle nous aide à sortir

Mais on ne revient pas

Elle se pince le nez

Elle n’entend pas mes cris

Du haut de son mépris

Elle ne voit pas lever

 

L’armée inattendue

Cette fleur de misère

Abreuvée de colère

Qui monte de la rue

Et cette armée de gueux

Gavée de ses paroles

Inversera les rôles

Pour lui ouvrir les yeux.