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11/11/2025

Ni

Ni père ni mère

Ni tilleul ni verveine

Ni Froid ni chaud

Ni patates ni artichauts

Ni parrain ni marraine

Ni marin ni parraine

Ni lumière ni ombre

Ni matin ni soir

Ni tristesse ni espoir

Ni tout ni rien

Ni fièvre ni tension

Ni cinoche ni télé

Ni beau ni moche

Ni jour ni nuit

Ni pleurs ni fleurs

Ni saisons ni étoiles

Ni pluie ni soleil

Ni chats ni chiens

Ni rien ni tout

Ni toi ni nous

Ni grippe ni covid

Ni vaches ni chevaux

Ni pets ni rôts

Ni persil ni cerfeuil

Ni Berceau ni cercueil

Ni ici ni Montreuil

Ni vide ni plein

Ni eau ni vin

Ni tout ni tous

Ni pause ni soupir

Ni ronde ni blanche

Ni triolet ni noire

Ni piano ni guitare

Ni amour ni haine

Ni café ni crème

Ni ciel ni mer

Ni vent ni plage

Ni rien ni rien

Ni néant ni géant

Ni bonbons ni gâteaux

Ni rôtis ni gigots

Ni caisses ni fûts

Ni prisons ni douleurs

Ni joies ni malheurs

Ni sable ni pendules

Ni tout ni rien

Ni rien ni tout

Ni rien ni rien !

 

11 11 2025 D.L.B

Écrit par BONTEMPS dans Humour, Poésie, Texte | Lien permanent |  Facebook |

03/07/2025

Lourd

Certains matins m'éveillent dans un silence lourd

Près de moi qui s'étire je sens bouger l'ennui

La tristesse s'installe pour la durée du jour

Comme une éternité une heure ou une vie

Et lourde la routine les gestes répétés

Le chemin de printemps d'automne et puis d'hiver

Et le même toujours dans le cagnard d'été

Ce même rythme lent de demain comme d'hier

Ma belle solitaire liberté saltimbanque

Me tire secrètement vers le bord d'un abyme

Ce vide désespérant qui se nomme le manque

Des mots du quotidien sans lesquels je déprime

Pourtant il suffira d'une aurore tranquille

Du plaisir d'être qui vient au gré des souvenirs

Des pensées qui s'éloignent enfin de mon nombril

Pour que ma solitude me redonne le sourire...

 

03 07 2025

 

Écrit par BONTEMPS dans Poésie, Texte | Lien permanent |  Facebook |

23/02/2025

La rue des néfliers

 

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Comme pour dissiper l'insolence du brouillard

Il me souvient parfois de jours ensoleillés

De maman qui portait le vélo de Nanard

Ce petit vélo rouge qu'il nous avait prêté

En quelques kilomètres on changeait d’horizon

On laissait là des ruines et des vagues terrains

Le chat dans le jardin devant notre maison

La rue de Romainville et puis la rue Baudin

 

On avalait bientôt un peu de Rochebrune

Ensuite d'un bout à l'autre la rue de l'ermitage

A droite dans Paul Signac d'hésitations aucune

En écrivant ceci je retrouve cet âge

Le soleil habillait d'ambre rose la clarté

L'endroit était désert ni maisons ni voitures

Seuls sur les trottoirs poussaient les néfliers

Des arbres en espalier s'appuyaient sur les murs

 

Et de chaque côté vergers et potagers

Coloraient de leurs fleurs cette campagne jolie

Je pédalais sans réfléchir émerveillé

Je faisais du vélo Libre j'avais appris

Très loin maman riait et elle applaudissait

Moi je riais aussi essayant d'aller droit

J'étais heureux et fier soudain je grandissais

Ce petit vélo rouge faisait de moi le roi

 

Le monde a tant changé en bien en mal en doute

La rue des néfliers a bien changé aussi

Bâtie défigurée tranchée par l'autoroute

Moi j'ai quitté Montreuil je suis venu ici

J'y ai vécu ma vie devrais-je dire plusieurs

J'y ai vécu d'amour de bonheur de folie

J'y ai connu le pire en souffrance et douleur

Et je ne suis pas mort alors je vieillis

 

Je suis toujours ce môme sur ce petit vélo

Pédalant riant dans la rue des néfliers

 

D. Laudrin 23 02 2025 Pluherlin.

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24/12/2024

Les plus beaux des voyages...

Les beaux des voyages sont ceux qu'on ne fait pas

Les plus beaux paysages sont ceux qu'on ne voit pas

Les plus belles histoires sont celles qu'on ne vit pas

Les plus grandes amours finissent dans les larmes

 

Le vent du nord glacial vient me givrer les yeux

il me fait mal aux mains mal aux pieds mal à l'âme

Le vent d'ouest chargé d'eau m'empêche de respirer

grêle et pluie me balafrent et me bouchent le nez

Le vent du sud salé vient cramer mes gerçures

Remuer son couteau aux creux de mes blessures

De l'est le vent vient dans l'aube me glacer

Avec un soleil blanc et froid comme une onglée

Les couleurs sont happées et passées à l'estompe

rien ne peut plus briller que la grisaille corrompe

Et l'absence de vent amène le brouillard

Et pourquoi pas l'orage derrière le ciel blafard

 

Ici l'hiver est gras et il colle aux godasses

Ici l'hiver est long doux vraiment dégueulasse

Ici l'hiver est gris ses longueurs me lassent

Avec ses chemins noirs où la merde s'amasse

 

Alors je voyage ailleurs dans un autre ailleurs

Dans un autre paysage avec d'autres histoires

J'imagine et je rêve et puis je me souviens

Le fou rire me secoue mais il est au passé

Je pleurerais peut-être s'il me restait des larmes.

 

D.L 24 12 2024

 

Écrit par BONTEMPS dans Humeur, Humour, Poésie, Texte | Lien permanent |  Facebook |

25/08/2024

Françoise

Je ne m'attendais pas à avoir cette réaction, ce bouleversement, cette émotion intense en apprenant la mort de Françoise. D'abord je ne m'attendais pas à ça, je garde encore le souvenir de Françoise avec son sourire malicieux, la cigarette aux lèvres, cette saloperie de cigarette, quand ce n'était pas un cigarillo... C'est Michèle qui m'a présenté Françoise. En quelle année ? Je n'ai pas de souvenirs précis, 71 ? C'était à Muzillac, on avait bu un pot ensemble, le premier, peut-être au « Récif » peut-être à la taverne de Pénesclus ? On avait ri, raconté des conneries, sympathisé. Elle était presque gamine, excitée, pleine de projets.

 

Françoise était dans le secret, la seule à savoir ce qui existait entre Michèle et moi. J'ai aussi le souvenir d'une rencontre, je crois que c'était en novembre 73, Il me semble que j'avais assisté à quelque chose, mais quoi ? Françoise devait faire parti d'un truc de curetons, de nones, je ne sais quoi, il y avait peut-être une fête ? Enfin je me suis trouvé assis au troquet en face d'elle, c'était la fin de l'après-midi, elle m'a dit qu'elle écrivait des poèmes, que Michèle lui avait dit que j'étais un poète et elle a commencé à me réciter ses trucs... J'étais vraiment dans un monde très différent du sien, elle était encore ado avec ses questions, ses problèmes et ses poèmes étaient longs, embrouillés et je n'arrivais pas à les écouter avec attention. J'ai fait semblant aussi longtemps que j'ai pu, je lui ai dit ensuite que j'avais eu un peu de mal à suivre mais que c'était bien. On a parlé de Michèle et des projets de Françoise de s'inscrire aux beaux-arts de Rennes après le bac.

 

En soixante-treize on s'est revu très peu, le temps quand même de boire un coup avec Michèle, à la taverne de Pénesclus. Et puis en soixante-quatorze, invité par Michèle, j'ai débarqué avec mon baluchon, mes disques, mes fringues, ma guitare et ma folie à la Monniais à Cessons-Sévigné, dans cette partie de ferme froide que Michèle et Françoise se partageaient. Françoise a été témoin des débuts de cette histoire -pas des vrais débuts mais des retrouvailles définitives- cette histoire d'Amour... Évidemment on s'est revu souvent à Muzillac, à Vannes et à Sulniac quand elle a acheté sa maison. Puis on a habité à Colpo et puis, c'est la vie !

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