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16/03/2009

Hommage

J’envoie au sol

D’un coup de boule

Les idées molles

Comme les quilles

Dans un bowling

Je suis ma boule

Dans la rigole

Le rire des filles

Me désaltère

Sur une jambe

Je fais un spear

Je suis sensible

Au crissements

Je rate la cible

Du sentiment

Je le défais

D’un coup de tronche

Et le goudron

M’obstrue les bronches

Je vais serein

Dans les angoisses

Avec ce chien

Appelé poisse

Et sur l’écran

Je me torgnole

Je meurs tout seul

Avec la gnôle

Je pisse des murs

Dans mon cocon

Ça devient dur

Pour mes poumons

Même le masque

A oxygène

Ne ressuscite

Pas les baleines

J’envoie aux chiottes

Les idées flasques

Je pars aussi

Tirez la chasse.

15/03/2009

Rôdeuse

Je la sais là qui rôde

Contre la chair qu’érode

Les vagues en maraude

Le temps écrit une ode

Une onde mélodique

Dans le parfum frangé

Qu’étrangent les tropiques

Dans le soir fatigué

Encore combien de fois

Ce regard amusé

Les fragrances de lilas

Trompant mon âme usée

Immobile impavide

Et de fière apparence

J’emmène mon pas vide

Visiter le silence

De mon mieux j’écartèle

Le poids des souvenirs

Et je mets des attelles

A demain pour tenir

Si le néant me happe

Je le remplis de mots

Ainsi je m’en échappe

En y laissant mes maux

Je pleus parfois dedans

Des pluies noyant les peurs

Larmes séchées de vent

Et derrière les pleurs

Et avril quelquefois

Vient troubler mes hivers

L’aube gardant le froid

Comme regardant hier

L’erreur de perspective

Dans laquelle je bagaude

Patience définitive

Je la sais là qui rôde.

13/03/2009

Démocratie (encore!)

Il y a une différence entre l’histoire de la démocratie et ce qu’elle est aujourd’hui dans les pays « riches. » Là ou il y avait une cible physiquement connue au temps d’un capitalisme de travail et de développement (le patron), il n’y en a plus. C’est une vieille histoire et la victoire du mépris des salariés de base, le passage de témoin s’est fait dans la douceur (ou la douleur, ça ne change rien). La cible a disparu, les responsabilités sont diluées, les luttes sociales deviennent difficiles contre un nouveau capitalisme « financier » mondial qui semble intouchable. Les écarts de revenus, de qualité de vie (logement, santé, hygiène alimentaire, etc.) Sont même devenus inimaginables ! La cible politique se défend en affirmant ne pas avoir les moyens d’intervenir ! (A l’exemple en ce moment du gouvernement français face aux licenciements chez total, chez Continental, et j’en passe) L’OMC est le maître du monde !

 

Donc, les plus pauvres et les plus jeunes à qui on prédit un avenir désastreux dont ils ont déjà quotidiennement un aperçu, dépolitisés depuis la disparition des grands partis populaires (détruits par le libéralisme et l’égoïsme consumériste), utilisent la violence contre des cibles symboliques et, hélas, souvent mal choisies ! (Services publics)

De plus, ils sont stigmatisés, jeunes et vieux, le même mépris dégueulasse pour les assistés, les allocataires, les RMIstes, les précaires, les RSaïstes qui vivent sur le dos des travailleurs : ceux qui se lèvent tôt et qui peuvent « travailler plus pour gagner plus ! Alors ils sont fliqués maintenant, surveillés par des agents d’un pôle emploi qui n’ont pas les moyens de leur venir en aide mais qui ont ceux de les enfoncer encore plus !

 

Ce n’est pas de la provocation ça ? Mais ils ont raison les rebelles ! Le libéralisme, le consumérisme, l’actionnariat sont les ennemis. La démocratie se limite à un bulletin de vote dans un monde où les partis de gouvernement sont inféodés au système libéral qu’ils appellent la « loi du marché » comme si cela en minimisait la nuisance. Si le votant confirme par son acte sa participation à la société, son intérêt n’est pas celui de la collectivité sauf à travers le prisme de son intérêt personnel, de ses envies, de ses rêves. Dans la société libérale, le rêve est en vente dans les magasins…

 

La violence de ce système implique une réponse violente ! Le libéralisme est une provocation ! Les associations assurent, à la place du gouvernement qui s’en réjouit, l’accueil et le secours des laissés pour compte de toute sorte. A leur manière et par ce que leur travail a d’urgence et d’importance incontournable, primordiale et vitale, elles participent aussi à ce système puisqu’elles n’obligent en rien les responsables politiques à modifier leurs comportements. Les élus ne luttent pas contre la pauvreté ou contre la misère, ils sont sourds au cri des pauvres, sauf pour se faire élire, ils sont même, de fait, les garants de ce système, de la pérennité de ce système qui fabrique continuellement de l’exclusion. Le pauvre en arrive au point de non retour. Il n’a plus besoin d’une reconnaissance « polie » de sa dignité « humaine », de son existence individuelle et collective, de son poids, il a les moyens de s’affirmer, il sait la réponse ! Il est dans l’urgence, dans une permanence de l’urgence et les réponses verbeuses des détenteurs de pouvoir (il y a toujours une hiérarchie dans la relation avec les pouvoirs, même associatif) ne répondent jamais suffisamment à l’urgence. Ce qui se traduit par un espoir déçu, un retour à l’échec, une nouvelle preuve d’exclusion, une nouvelle preuve de la violence de la société. La démocratie participative est, en l’occurrence bien trop lourde, elle remue plein de bonnes idées, elle montre plein de voies vers des possibles, elle fait miroiter… Des alouettes ?

 

Pour que la démocratie participative soit efficace, il faudrait qu’elle soit étendue à tous les étages de la vie politique et sociale, qu’elle devienne la règle. Que chaque décision, y compris dans les entreprises, soit discutée et approuvée par la majorité. Que chaque idée pour améliorer le quotidien de tous soit discutée et approuvée par la majorité. Qu’un homme (ou une femme) seul ou avec un petit groupe n’ait aucune possibilité de prendre des décisions engageants la vie de toute la communauté sous prétexte qu’il (ou elle) a été élu ! Que ce soit au niveau local ou au niveau national ! Alors la démocratie participative aura fait ses preuves. Mais pour ça il faut faire la révolution ! Les jeunes qui se laissent aller à la violence, ceux qui se laissent si facilement manipuler par le pouvoir discret et nauséabond du libéralisme dans ce qu’il a de plus dégueulasse : La publicité, veulent-ils faire la révolution ? J’en doute, leurs envies sont limitées comme leur horizon, aux panneaux publicitaires de l’abribus et aux rayons « riches » des supermarchés et à tout ce qui a une valeur sur le marché parallèle d’après pillage. Le libéralisme fait école !

Les médias préfèrent se pencher sur ceux, ultra minoritaires, qui se laissent manipuler par le fanatisme religieux, islamiste, bien sur. Ce n’est pas un peu raciste cette courte vue ? Encore une histoire de cible pour les cons qui ne savent pas choisir et qui regardent trop la télévision…

 

La démocratie participative ne touche pas, ou si peu, les jeunes dégoûtés par ce qu’ils voient et par ce qu’ils vivent. Et puis le dealer du coin gagne dix fois le SMIC sans rien foutre ! Pourtant, leur violence dénonce le système, et pour « le coup » elle est participative ! Elle interpelle l’État ! Elle bouscule les symboles les plus visibles de l’ordre établi, cet ordre qui n’est jamais celui des pauvres ! La démocratie participative, dans l’état actuel des choses peut avoir un effet bénéfique. Elle peut, par le biais de grandes réunions ouvertes aux exclus, et par la confrontation avec les autres, les élus surtout, générer une prise de conscience de la force que les exclus représentent. Cet effet bénéfique doit être multiplié par les grandes associations, ce qui est positif dans une région doit être répercuté dans les autres, ce qui est bon au sud doit l’être au nord, ce qui se fait au niveau régional doit être élargit à tous les autres niveaux de la vie politique. Encore faut-il en avoir la volonté ! Et je n’ai pas l’impression que ce soit le cas. Il est sans doute délicat pour une association, pour un syndicat de prendre le risque d’être débordé par sa base… C’est même ridicule ! C’était bien, les LIP en 73 ! De là a imaginer un confort, une complicité implicite avec le système qui les fait vivre

S’il faut casser, cassons ! La démocratie participative ne casse rien !

 

La démocratie participative aujourd’hui, c’est un cautère sur une jambe de bois et en même temps, c’est mettre la charrue avant les bœufs ! Elle ne peut être utile que dans le cadre d’un changement radical (pas seulement un changement de regard), elle ne peut faire ses preuves qu’à la condition de changer de système, de changer de constitution de changer la manière dont sont gérées les ressources de la planète toute entière.

L’exemple guadeloupéen fait la démonstration que la balance « démocratique » entre minorité et majorité est sensible et que le bulletin de vote n’exprime pas grand-chose. La rue, la solidarité qui nait dans la rue et qui permet à une population de tenir pendant 44 jours contre le pouvoir politique et économique néocolonial dans notre belle société française montre où doit se situer la démocratie participative. Le MEDEF reste à sa place, au moins, on sait où est la cible ! Combien de temps encore, au rythme effréné où avance la paupérisation et l’enrichissement, en parallèle des plus nantis, combien de temps avant qu’il y ait une prise de conscience collective de l’injustice qui règne sur le monde ? Si la démocratie participative permet d’accélérer ce processus de conscientisation, au moins pour ça elle sera efficace.

Si elle ne sert qu’à associer les pauvres, précaires et compagnie, aux prises de décision qui ont pour objet d’améliorer la qualité de vie dans un système qui, de toute manière continuera à créer de l’exclusion d’un coté et des profits monstrueux de l’autre, de l’injustice sociale, c’est du temps perdu, et, pire que ça, de l’argumentation politique mensongère et manipulatrice apte à faire prendre aux plus fragiles des vessies pour des lanternes !

 

Dans tout crime il convient de chercher le mobile…