05/04/2021
1981
Voilà, j'ai terminé mon travail, le tri de toutes les poésies écrites depuis les années 70 jusqu'aux années 2000... Je n'ai jamais eu peur de l'autodafé, entre 150 et 200 poèmes sont passés à la poubelle, sans regrets. Ce n'est pas une chose facile de retrouver le jeune homme que j'ai été, un peu naïf, un peu ridicule même (peut-être), l'amoureux permanent, l'obsédé par la mort, par le silence... Et puis il y a eu le deux février 1981 et quarante plus tard la douleur qui frappe encore, le palpitant qui hésite mais je voulais aller jusqu'au bout, j'y suis allé.
1981
ET PUIS VINT LE DEUX FÉVRIER
LE MILIEU DE L'HIVER SON CŒUR
INSTALLER LA MORT DANS TON CORPS
ET LE DUR HIVER DANS NOS CŒURS
Faut-il jouer avec les mots
Maintenant que tu es en terre
Imaginer ce qui est vrai
Ce qui est fou l'absence
Ne plus compter les heures
Me séparant de toi
Je te parle pourtant
Et tu es dans ma tête
A entendre mes mots
Moi aussi je t'entends
Je te vois et c'est tout
La chaleur a quitté nos corps
Ton front ton sein n'existe plus
Et l'amour tourne dans ma cage
Je t'aime encore
Et déjà imaginer l'absence
Et vivre.
05 02 1981
Tu sais ce que peuvent manquer ton visage et ta chaleur
Et les gestes de tous les jours qui se comptaient par deux
Ma main frôlant tes fesses pour attraper le torchon
Ton sourire ton rire et tes larmes et l'avenir
La chienne sait je le lui ai dit mais elle t'attend encore
A chaque bruit elle est dressée prête à te faire la fête
Elle nous regarde tristement elle ne comprend pas
Les pleurs des enfants dans la nuit l'absence de joie
Tu sais comme peuvent manquer sous mes lèvres ton front
Tes yeux ton nez ta bouche et ton cou et tes mains
Je voudrais encore blottir mon visage sur tes seins
Je voudrais tant que tu arrives il va être dix heures
Mais la vie est impitoyable elle ne regarde pas
Celui qui part celui qui reste on a jamais le choix
Tu es partie un soir d'hiver vers un autre hiver je crois
J'ai la peine rivée au corps la mort ne s'imagine pas
Je pense à ta peur sur la route à ce moment là
Où je me suis levé pour éclairer la nuit je savais
Mon bel amour est blessé et je reste tout seul
Mais tu es là présente et tu n'existes plus
tu sais ce que peuvent manquer la tendresse et l'amour
Et les gestes de tous les jours que l'on faisait à deux
Je t'aime encore comment d'ailleurs ne plus pouvoir t'aimer
tu sais ce que peuvent manquer la tendresse et l'amour.
06 02 1981
Je voudrais bien fermer le livre de notre amour
Mais je ne peux pas
Tu es partie avec la clé je crois
Et jamais ce livre ne sera fermé
Je t'ai dans la tête je suis comme un con
Mille fois encore je vais jusqu'à la fenêtre
Je regarde le portail que tu ne franchiras plus je t'attends
Jamais je ne cesserai de t'attendre
Les enfants sont là vivants comme si bien elles savent être vivant
Les mots appuient sur l'injustice de ta mort
Je sais que ma douleur est égoïste elle est à moi
Précise et cruelle au cœur
Lancinante à l'âme
Tu es partout tu me tires et je suis déséquilibré
J'ai vu ton corps cloué par la nuit et par la mort déjà
Ce soir d'hiver que je sais ne jamais oublier
Je t'aime je vis j'ai froid
J'existe encore mais c'est étrange de vivre maintenant
J'ai posé un dernier baiser sur ta peau froide
Je sais que tu n'existes plus mais je t'attends mon amour
Les mots sont si cons
Certains seront imprononçables ton nom
Ce nom tendre et enfantin que je te donnais mon amour
J'ai encore bien du chemin à faire je crois
Un long chemin avec des peines et des joies
Le temps s'est arrêté pour toi et j'ai encore besoin de ton amour de ta tendresse mon amour
Ce n'est qu'une page de notre amour qui a tourné
Le livre n'est pas fermé
Je t'attends.
07 02 1981
Doucement je descends
De durs escaliers
Peut-être suis-je en bas
Ils ne sont pas de bois
Ni de fer ni de pierre
Il sont faits de tristesse
Et même je ne sais
S'ils me mènent vers toi
Ni même où tu es
Je sais dur l'hiver
Et ton corps glacé
Dans le fond de la terre
Il y a sur les marches
tout ce qui nous faisait
La beauté des choses
Le sourire du chien
Tout ce qui se partage
Ton regard ton sourire
La chaleur de ta voix
Deux filles si mignonnes
A vivre encore pour elles
Je me parle sans cesse
A toi et tu me parles
Tu es dans tous les gestes
Tu me donnes la main
Un jour je viendrai
Je te rejoindrai
dans l'inconnu et le néant
Ici le chemin se tourne
Et me cache son horizon
J'entends ton message et j'aime
qu'il me dise aimes !
14 02 1981
Deux février
Ma bien aimée
Tu es partie
T'a emmenée
L'autre pressé
Et endormi
Il t'a cassée
Ma bien aimée
Il t'a meurtrie
Et m'a privé
De tes baisers
Et de ta vie
Je vais chanter
qu'il faut s'aimer
C'est ton message
La lampe est restée allumée
Je vais chanter.
14 02 1981
Parles mon bel amour
Parles dans la machine
Parles j'entends si bien
Le fond de ta pensée
Ta vie et puis la mienne
violemment séparées
Dans une nuit d'hiver
Parles encore toi que j'aime
Parles.
14 02 1981
Je ne sais pas ta mort
Je ne sais pas ta nuit
La porte reste ouverte
J'ai tant de choses à partager
ton sourire n'éclaire plus les amitiés
Ami viens quand même
Habiller de musique la tristesse
Ami
Mon amour n'est pas mort
Mais il m'est arraché
Je l'ai vu sur la route l'autre nuit
Il fait froid
Les filles sont gentilles
Elles ne réclament pas
Leur maman
Mais elles ont dans les yeux
Tant de peine au fond
Je ne sais pas ta mort
Tu n'es plus près de moi
Et je ne sais pourquoi
Je vis parfois je pense
En regardant le feu
A toi et à la terre
A la nuit
J'ai froid
J'ai mal à moi
A toi
Mon amour
Et je t'attends.
15 02 1981
Je voudrais bien tout poser là
Entre la fatigue et le froid
Laisser le poids des inquiétudes
La mort me tire un peu des fois
quand elle s'habille un peu de toi
Dans les fonds de ma solitude
Je voudrais bien poser mon cœur
Vider l'océan des douleurs
Et me coucher dedans la terre
La vie du réveil marque l'heure
Je voudrais conjurer la peur
On a pris ma moitié entière
On a croqué mon meilleur fruit
Tranché la masse de ma vie
Et scié deux pieds de la table
Je boite de cœur et d'esprit
Et ne rencontre plus ici
que des images impitoyables
Ça fera deux semaines demain
Dix ans peut-être après demain
Que s'est arrêté ton âge
Nos filles se donnent la main
Et des baisers et des câlins
Nous poursuivons notre voyage
C'est si dur de ne plus te voir
Une nuit a tué l'espoir
Nos rêves vont à la dérive
Tout seul devant le feu ce soir
Ces mots c'est comme un peu te voir
Mais sans passer sur l'autre rive
Je sais il faut pas s'arrêter
Mais mon bel amour en allé
La nuit me couvre de silence
On ne s'aime jamais assez
Toute la maison est glacée
Mon âme aussi de ton absence
Ça fera deux semaines demain
Mille ans peut-être après demain
Que s'est arrêté ton âge
Nos filles se donnent la main
Et des baisers et des câlins
Nous poursuivons notre voyage.
15 02 1981
J'ai pris un livre et je l'ai lu
Je crois qu'il parlait de montagnes
Je ne sais plus rien de l'histoire
Le feu est dans la cheminée
Le chien le chat dans leurs paniers
chaque chose a gardé sa place
Les filles ont le sommeil profond
Il fait très froid en ce moment
Et parfois j'arrive à sourire
Mais j'ai le cœur tout arraché
Je n'ai pas fini de t'aimer
Il faut déjà fermer le livre
J'ai écrit des chansons nouvelles
Je ne sais pas si elles sont belles
Mais tu habites chaque ligne
tu ne pourras plus rien me dire
Et pourtant je t'entends encore
J'ai dans la tête ton sourire
Je ne t'ai pas assez serrée
contre moi et mes lèvres tremblent
Au seul souvenir de ta bouche
La nuit seul dans le lit glacé
Je ne trouve pas le sommeil
J'attends que tu viennes t'étendre
Je sais ce qui n'est plus possible
Mais la nuit me fait peur et mal
Je me raconte des mensonges
L'hiver est accroché dedans
Et si dehors il fait beau temps
Le froid reste là impassible
J'ai attrapé le froid un soir
En février dans le brouillard
Sur la route où la mort t'a prise
Le soleil peut bien me chauffer
Mon cœur déjà s'en est allé
Près de toi dans la terre grise.
17 02 1981
Elle pensait au chien et au chat
A ses filles et aussi à moi
Elle me savait déjà l'attendre
Elle avait le cœur plein de joie
Et sa pensée s'arrête là
La mort est venue la surprendre
Elle pensait peut-être au jardin
Aux fleurs qui s'ouvriront demain
Aux primevères et aux jonquilles
Aux courses faites le matin
Aux cadeaux qui demain matin
Feraient s'émerveiller les filles
Certains hommes sont trop pressés
Pour de l'argent ou du papier
Ils se foutent des conséquences
Et le soir du deux février
Un de ces cons a supprimé
toutes joies de notre existence
Elle pensait déjà aux beaux jours
A notre maison à l'amour
Au printemps et peut être même
A l'avenir qui un beau jour
viendrait sourire à notre tour
Une nuit a forgé la peine
A quoi sert de toujours courir
Me dit-elle et je veux écrire
Ce qu'elle pensait dans la nuit blême
Tous un jour nous devons partir
Rien ne vaut qu'on fasse mourir
Les gens il faut surtout qu'on s'aime.
20 02 1981
Julos je pense beaucoup à toi
Depuis que j'ai attrapé froid
A la chandeleur
Nous voilà frère en souvenir
D'avoir vu notre amour partir
A la chandeleur
Peut être on ne le sait pas
Elles se sont rencontrées là-bas
De l'autre côté
Qu'elles parlent de nous les vivants
De leurs amis de leurs enfants
De l'autre côté
Les voilà sœur maintenant
D'être parties brutalement
En février
75 ou 81
Ça ne change rien au chagrin
en février
Je ne connais que des poèmes
des musiques et des mots que j'aime
Qui disent amour
De toi je je sais rien encore
Que des chansons et que la mort
De ton amour
Michèle pleurait en janvier
Nous avions été t'écouter
Et c'est fini
Je suis proche de toi ce soir
Et je n'arrive pas à croire
Que c'est fini.
21 02 1981
Je ne peux pas croire qu'aujourd'hui
Je n'ai plus que des souvenirs
Il va être deux heures et demi
Je voudrais tant te voir venir
Comme les soirs quand vient dix heures
J'entends le bruit de ta voiture
Pourtant je sais qu'en chandeleur
S'est arrêtée notre aventure
Je voudrais tant t'ouvrir la porte
T'embrasser et te réchauffer
J'ai beau me dire que tu es morte
Je ne peux cesser de rêver
Je ne peux pas croire qu'aujourd'hui
Je n'ai plus que des souvenirs
Il va être deux heures et demi
Je voudrais tant te voir venir.
22 02 1981
Les amis sont partis le silence revient
Dans toute la maison que tu habites encore
Et je reste tout seul devant la cheminée
Qui ne chauffera plus jamais qu'une moitié
De tout ce qui fut nous jusqu'à ce triste jour
Des jours et puis des jours qui faisaient notre amour.
22 02 1981
Je ne peux écrire le silence
Des nuits fermées où je me tiens
Guetteur immobile et patient
Avec la folie dans la tête
Ni dire la longueur du temps
Ni mes dialogues avec toi
Ni les conseils que tu me donnes
Quand les larmes me viennent aux yeux
Je ne peux pas écrire le froid
De ton front rayé par le sang
Ton visage comme pierre glacée
Et ton regard sur le dedans
Mais je ne peux rien dire en fait
Qui pourrait meubler de douceur
Les plaines grises de douleur
L'immensité de ton absence.
22 02 1981
La vie tient à bien peu de chose
Trois semaines après à dix heures
Le soir se tait dans la maison
La petite ce soir ne voulait pas manger
Elle voulait sa maman
Où est l'espérance à trois ans
Le fil est ténu qui nous tient
Tous trois serrés dans notre amour
Avec les parents les amis
comme des murs chauds tout autour
Ne pas sauter dans l'inconnu
Même si vivre sans toi n'est pas vivre
Vivre et aimer encore
Parce qu'on t'aime encore.
24 02 1981
Je passe de l'autre côté
Mon amour
Et j'ai peur
Tout était si facile à deux
Je ne sais plus pourquoi les gestes
Je sais la blancheur de la nuit
Qui vient si peu de sommeil
Chaque chose
Ici
Me dit notre amour
Il n'est pas facile d'accepter
L'idée
De la fin
C'est à toi que je veux parler
C'est toi que les enfants attendent
Et on t'a enlevé à nous
Pour rien
Je t'aime
24 02 1981
Je range ma guitare
Dans son cercueil bleu
Je parle je mange je souris
Je cache mon cafard
J'étale comme la mer
Et j'écris des poèmes
Pour qui ?
Je fais de la musique
Les amis viennent me voir
Je raconte je demande je dis
Les enfants ont besoin
De beaucoup de tendresse
Je ne remplace rien
Moi aussi
Je vis comme si le soir
J'allais te retrouver
Je marche je bois je vis
Et puis vient le silence
Et la blancheur des nuits
Parfois je voudrais m'arrêter
Mais je vis
Je sais dans ma douleur
L'égoïsme et la peur
Un peu de triste joie
Mais je t'aime si fort
Que rien même la mort
N'arrêtera mon amour
Pour toi.
25 02 1981
La nuit est au dedans de moi
Avec son brouillard et son froid
Et elle est au dehors aussi
Ce soir dégoulinant de pluie
Ça va faire bientôt un mois
Que tous les bonheurs d'ici bas
Se sont trouvés écartelés
Parce qu'un homme était pressé
Je crois que je vivrais longtemps
Peut-être bien jusqu'à cent ans
Mais on ne peut jamais prévoir
Ce que réserve la route un soir
J'ai nos deux petites à aimer
Aimer aussi le monde entier
Mais il suffit d'un con parfois
que tout soudain s'arrête là
S'il advenait que dès demain
Il me faille quitter le chemin
Je laisserai au moins ceci
A ceux qui resteront en vie
Ces quelques vers de février
Ma tête de toi habitée
Et mon corps qui t'attend encore
Refusant de savoir la mort
Il n'y aura pas de compte à faire
Pour le partage de mes affaires
Chacun prendra selon ses goûts
Certains ne prendront rien du tout
Je n'ai jamais eu de richesse
rien que l'amour et la tendresse
Toutes choses qu'on ne compte pas
compter d'ailleurs je ne sais pas
Non si j'écris un testament
C'est pour que sachent les vivants
Ce que je souhaite pour mon corps
Quand j'aurai épousé la mort
Je veux bien que les chrétiens prient
Mais qu'ils ne fassent pas de bruit
Je ne veux église ni curé
Dans le bout de ma destinée
Au cercueil je veux aller nu
Comme le jour de ma venue
Qu'ainsi on aille me coucher
tout auprès de ma bien aimée
Et quand je serai dans la terre
Ne traînez pas au cimetière
Vous pourriez y attraper froid
Et la mort guette n'oubliez pas
Que ce soit hiver ou été
Que l'air soit chaud ou bien glacé
Mes amis allumez un feu
Et pour que nous soyons heureux
Allumez aussi des guitares
Et des chansons jusque très tard
Dites aussi quelques poèmes
Surtout ne soyez pas en peine
Nous nous serons juste à côté
Mon amour et moi retrouvés
Et nous nous donneront la main
Pour courir sur d'autres chemins
Amis qui resterez sur terre
Faites que ça ne soit pas l'enfer
Vivez le restant de vos jours
Avec le maximum d'amour
Ce soir j'écris je suis blessé
Je ne suis plus qu'une moitié
Le temps qui passe est bien trop long
Je ne sais pas où mes pas vont
La nuit est au dedans de moi
Avec le brouillard et le froid
La mort attend viendra le jour
Où je rejoindrai mon amour.
27 02 1981
C'était le bonheur simplement
En petits riens tout doucement
Ces choses pour lesquelles on vit
Petites joies multipliées
Petits gestes d'amour quotidien
Tout fini le deux février.
27 02 1981
Dernier jour de février
Demain de mars est le premier
La nuit avance
Il y a déjà des giboulées
Ta photo sur la cheminée
Rit à la vie et à l'amour
La nuit avance
A la fenêtre il y a le vent
La grêle qui tombe en frappant
Le chat dort sur ton fauteuil
La nui avance
On est rentré vers les dix heures
On a mangé chez des amis
J'ai le cœur encore écrasé
De notre avenir impossible
Dernière heure de février
Les filles étaient fatiguées
Le sommeil est venu les prendre
Moi je vais aller le chercher
Je sais que je n'ai pas rêvé
Que tu es morte en février
La nuit avance
28 02 1981
▄▄▄
Dormir maintenant
Alors que tu es là
Avec moi
En moi
J'ai retrouvé le sourire et le rire
Avec ce toi des souvenirs
Ce toit qui m'abrite un peu des tristesses
Tout ce que je me dis de toi
Du vécu et du à vivre
Vérités et mensonges agglomérés
Pour aider à un sommeil
Dont il ne reste rien
Demain
Que toi et encore dormir
Et vivre et parler
Des souvenirs
Comme ça le soir
Pour demain encore
vivre.
29 03 1981
Tout ce que tu aimais me fait mal
Je ne parle pas des gens
Mais des choses simples
Comme le linge étendu dehors
Près des arbres en fleurs
Et ses couleurs et les couleurs
Les odeurs le jardin touffu
Du printemps
Les mésanges et les rossignols
Et je ne partage plus l'amour
De toutes ces choses
Avec toi mon amour.
26 04 1981
J'ai laissé un à un les rêves
Dans les tortures du chemins
Je crois qu'il a plu tout le temps
Depuis la nuit de ton départ
Je m'adresse toujours à toi
Je te raconte et te questionne
J'avais un beau rêve en secret
Je voulais vieillir avec toi
Plein de temps s'écoule en silence
En cette fin de mois de mai
Les enfants vivent leur enfance
La chienne a eu d'autres petits
Les jours se suivent et se ressemblent
Mais la tendresse a disparu
L'avenir a cessé sa course
Je voulais vieillir avec toi
J'ai tant aimé imaginer
Pour nous deux des vieux beaux jours tendres
Il faudrait ne plus y penser
Parer les mauvais coups des songes
Tu aurais eu trente et un ans
A la fin de ce mai pluvieux
J'écris encore des chansons
Et j'ai peur de devenir vieux
J'ai laissé un à un les rêves
Dans les tortures du chemin
Je crois qu'il a plu tout le temps
Depuis la nuit de ton départ
Je m'adresse toujours à toi
Je te raconte et te questionne
J'avais un beau rêve en secret Je voulais vieillir avec toi.
24 05 1981
Si douce que tendre
Mais je reste seul
Je ne peux qu'attendre
Ne sais que rêver
La vie va si vite
La mort toujours là
Le temps qui palpite
Et ne revient pas
J'ai le cœur malade
Qui est parti pour
Une sombre balade
Quand est mort l'amour
Je vis et je marche
Sans savoir pourquoi
La route m'arrache
Le cœur en éclat
J'ai serré si tendre
Ton corps dans mes bras
Je ne sais qu'attendre
tu ne reviens pas.
21 06 1981
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