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05/02/2009

harcèlement

Ah ! Qui dira la beauté des petits commerces, vendre des livres, de la maroquinerie, de la papeterie. Quel bonheur de passer sa vie professionnelle dans ce domaine entre la culture et le luxe, entre les activités artistiques et les menus services rendus aux personnes en mal de faire-part, de cartes diverses, de livres scolaires, de conseils, etc.

 

Sinon que, lorsque l’on est la seule employée de ce commerce et que l’on travaille quotidiennement dans la folie, la saleté et le désordre, que chaque erreur de la responsable et patronne vous est gentiment attribuée publiquement, que dans le magasin, hormis le fait que les clients ont du mal à mettre un pied devant l’autre tant il est encombré, qu’il y fait un froid de canard pendant l’hiver et une chaleur lourde pendant l’été, qu’en plus des tâches de rangement, d’étiquetage, de vente, d’inventaire, de ménage et de rattrapage d’erreurs et de négligences multiples vous avez la charge de la comptabilité du commerce, vous pouvez estimer à juste titre que vous avez droit à un salaire décent, au minimum.

 

Vos horaires de travail ne sont pas respectés, un petit quart d’heure ici et là, deux fois par jour, il suffit de faire un compte simple pour constater que vous donnez, cadeau, deux heures et demie par semaine, soit une douzaine d’heures mensuelles à quelqu’un qui d’évidence ne les mérite pas ! Sans compter les extras plus longs… Mais puisqu’il parait que c’est comme ça dans le commerce, que cette dame part faire ses courses en vous confiant le magasin au moment auquel, en principe, vous terminez votre journée…

 

Il faudrait en plus, que vous soyez capable d’improviser en saisissant les différents journaux comptables parce que des pièces indispensables sont introuvables, c’est si simple d’inventer, de tricher…

 

Il vous faut aussi apprendre à être payée avec une dizaine de jours de retard quand tout va bien, et toujours après avoir réclamé votre salaire ! Vous devez savoir vous priver de bulletins de salaires et, en cas de besoin absolu, les demander directement à l’expert comptable, la patronne faisant, contre la loi, de la rétention…

 

Il vous faut admettre que vos congés n’en sont pas vraiment parce que vous restez à la merci d’un coup de téléphone vous demandant expressément de revenir au boulot pour continuer le travail de saisie comptable qui ne peut plus attendre ! Que si vous souhaitez, légitimement prendre deux ou trois semaines d’affilée, ça s’apparente à un vrai scandale ! Sachant que selon la saison, vous serez amenée à turbiner dans une fournaise ou dans un congélateur, que vous manquerez de pièces importantes nécessaires à la saisie et que vous n’aurez en échange pas la moindre gratification !

 

Il vous faut surtout admettre que vous êtes nulle à chier, que vous ne savez rien foutre, que vous êtes une incapable, que vous perdez sans cesse les papiers les plus importants, les factures, les bons de livraison… Que vous êtes responsable devant les clients de leurs commandes qui ne sont pas honorées, responsable si la commande de X a été donnée à Y, que c’est vous, toujours vous, qui avez omis de commander ceci ou cela !...  Vous qui avez égaré ce papier si important ! Bref, c’est vraiment par gentillesse que vous êtes employée…

 

Vous devez fermer votre gueule en toutes occasions, surtout quand les malheurs de la patronne empiètent de manière excessive sur la marche du magasin. Quand vous passez l’aspirateur sur la moquette pour éliminer le gros sel destiné à chasser les démons… Quand vous recevez la voyante qui, contre pas mal de marchandises, promet à la patronne un avenir radieux mais ne se prive certainement pas de cracher son venin dans votre direction. Quand vous revenez chez vous en larmes parce que c’est trop ! Trop d’injustices quotidiennes, trop de supporter la démence et l’incapacité à gérer proprement ses affaires ! Trop parce qu’en temps de crise comme c’est le cas aujourd’hui, il n’y a pas de solutions apparentes pour en sortir. Quand vous en venez à ne plus trouver le sommeil et que, quand enfin il vous arrive, c’est pour faire des cauchemars ! Quand votre fils interloqué vous voit pleurer sans comprendre…

Ajoutons pour faire bonne mesure qu’après quatorze années de bons et loyaux services vous n’avez jamais été augmentée en dehors des augmentations qui n’en sont pas, c'est-à-dire celles dues à l’ancienneté et au rattrapage annuel du SMIC, puisque vous êtes encore à ce niveau.

 

Alors pour ceux qui ne savent pas ce que signifie le « harcèlement moral,» voilà de quoi vous informer !

 

Moi j’écris cette page sur mon blog, je n’ai aucune légitimité pour aller trouver cette dame pour lui raconter cette vie, cette saloperie de vie qu’elle provoque. Mais en plus elle est sourde (il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre), il me faudrait hurler ! Et je gage que le résultat ne serait pas terrible…

 

Il faut dire aussi que la trouille vous habite, que les conséquences d’une dénonciation auprès de l’inspection du travail pourrait, par la bande vous retomber sur la gueule, quand on a à faire à quelqu’un comme cette dame dont on sait la capacité de mensonge et de méchanceté et que, de plus, peut-être n’est-elle pas solvable... Elle qui n’est responsable de rien, qui externalise tout, de quoi serait-elle capable, poussée dans ses retranchements ?

 

Il ne fait jamais beau quand on est bloqué au fond d’une impasse, harcelé par l’inconscience et l’ignominie d’une femme comme celle là ! Les témoins sont nombreux et sans doute prêts à apporter leur témoignage. J’en fais partie…

 

Demain est un autre jour…