21/11/2016
Guy
Pour Guy
Chaque jour je pense à l'ami qui s'en va
Aux cinquante ans d'histoire qui ont foutu le camp
De son cerveau détruit où je n'existe pas
depuis que sans choisir il est mort et vivant
Chaque jour me revient encore son chant éteint
Ses mots comme des nuages pour embellir le ciel
Et de l'alcool des nuits reculant les matins
Des accords de guitare aux notes essentielles
Chaque jour ma tristesse qui se peuple d'images
Cinquante ans d'amitié qui sont soudain trop courts
Tes souvenirs enfuis ne sont que des mirages
Ta mémoire est partie en voyage sans retour
Chaque jour je te vois partout où j'ai vécu
Partageant la folie le vin et la pitance
La pauvreté souvent nos mélodies dessus
Avec les rires les larmes et la désespérance
Chaque jour je te vois qui fais rire mes enfants
Tonitruant poète fantasque et fantastique
Je pleure pour moi-même cet avenir néant
Vidé de tous tes mots comme de tes musiques
Chaque jour je traverse l'amertume à la rame
Les pagaies ralenties par le poison du temps
L'automne dans mes os et la peine en mon âme
Et la mélancolie me chantant des printemps
Des printemps au passé des étés dépassés
Une vie toute entière dans la mélancolie
Dans le triste présent de l'automne arrivé
De l'hiver qui viendra toujours sans toi ami.
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