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04/08/2011

Demain est à construire

C’est au-delà des mots, l’impuissance et  la douleur, les images à jamais gravées dans le regard et l’avenir d’un coup vidé de sa substance. Une inimaginable violence, l’incapacité soudaine à être, à s’admettre vivant, devant l’anéantissement d’une vie multiple, d’une accumulation de bonheurs, d’innombrables souvenirs matérialisés par des images, des musiques, des livres, des fringues, des meubles, des objets et des projets encore et toujours, des rencontres futures, des éclats de rire des fatigues et de la paix…

 

Rien ne recommence jamais, ni les peines ni les plaisirs qui sont, à égalité, toujours identiques et toujours renouvelés. Les souvenirs de bonheur s’embellissent avec le temps, le soleil prend la place des nuages, le contraste s’améliore. Le désespoir s’estompe et s’il en reste une trace elle devient douce comme cette larme encore qui vient en atténuer l’horreur. Rien ne recommence mais il y a un chemin devant, un chemin à construire pour soi d’abord et pour les autres car je et les autres sont inséparables.

 

La mémoire des bonheurs est ininflammable, ignifugé. Elle résiste à tout, même aux coups les plus terrifiants. La mémoire des bonheurs est tournée vers l’avenir, elle se souvient de demain, elle a le parfum des fleurs et celui des cèpes, elle se savoure sous le parasol et sur des raquettes avec la neige neuve et le Chignin Bergeron.

 

Même si la gorge reste serrée, il est bon de rêver encore, vivant sur les décombres, bâtissant un autre avenir.